Vote crucial en Suisse sur la libre circulation avec l'UE

L'initiative de l'UDC, qui estime que la Suisse « subit une immigration incontrôlée et démesurée » et que les « emplois sont menacés », vise à résilier l'Accord sur la libre-circulation des personnes (ALCP) signé en 1999 avec l'Union européenne (Photo AFP/ Archives)
L'initiative de l'UDC, qui estime que la Suisse « subit une immigration incontrôlée et démesurée » et que les « emplois sont menacés », vise à résilier l'Accord sur la libre-circulation des personnes (ALCP) signé en 1999 avec l'Union européenne (Photo AFP/ Archives)
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Publié le Dimanche 27 septembre 2020

Vote crucial en Suisse sur la libre circulation avec l'UE

  • L'initiative de l'UDC, qui estime que la Suisse « subit une immigration incontrôlée et démesurée » et que les « emplois sont menacés », vise à résilier l'Accord sur la libre-circulation des personnes (ALCP) signé en 1999 avec l'Union européenne
  • Les sondages prédisent un rejet de l'iniative à près de 65%. Mais le « oui » surprise de 2014 incite à la prudence

GENEVE : Les Suisses sont appelés à voter dimanche sur l'abolition de la liberté de circulation avec l'Union européenne, une proposition du premier parti helvétique aux conséquences majeures, mais qui ne semble pas séduire les électeurs selon les sondages.

Pour que cette iniative populaire lancée par l'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste), soit adoptée, il faut la majorité des votants et la majorité des 26 cantons helvétiques.

La très grande majorité des électeurs suisses, appelés à voter plusieurs fois par an lors de référendums, ont voté par correspondance dans les deux à trois semaines précédant l'élection, mais les bureaux de vote sont généralement ouverts le dimanche entre 10H00 et 12H00 (08H00 et 10H00 GMT).

Ils auraient dû se prononcer sur la question européenne en mai, mais le gouvernement avait reporté le vote car les mesures de restrictions mises en place face à la pandémie de coronavirus ont empêché les partis de mener campagne.

L'initiative de l'UDC, qui estime que la Suisse « subit une immigration incontrôlée et démesurée » et que les « emplois sont menacés », vise à résilier l'Accord sur la libre-circulation des personnes (ALCP) signé en 1999 avec l'Union européenne.

Les sondages prédisent un rejet de l'iniative à près de 65%. Mais le « oui » surprise de 2014 incite à la prudence.

Il y a six ans, les Suisses avaient ainsi approuvé, à une très courte majorité, une première iniative populaire de l'UDC réintroduisant des quotas de migrants, notamment européens. Craignant des représailles de l'UE, Berne avait adouci le texte de mise en oeuvre de l'initiative: adopté en 2016 par le parlement, il donne une préférence nationale à l'embauche et établit des formalités supplémentaires pour les employeurs basés en Suisse voulant faire venir des employés européens.

En 1992, les Suisses avaient également voté « non » à l'entrée de leur pays dans l'Espace économique européen, un accord signé par les Etats membres de la Communauté européenne, l'ancêtre de l'UE, et les pays membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE).

Depuis, Berne et Bruxelles ont signé plusieurs accords bilatéraux. Un premier paquet de sept accords, incluant l'ALCP, a été validé par le peuple suisse en 2000 par 67,2 % des voix.

Si l'initiative était approuvée, ses conséquences mettraient en danger l'ensemble des relations bilatérales entre la Suisse et l'UE.

Le gouvernement suisse a ainsi prévenu les électeurs qu'en raison de la « clause dite guillotine », une dénonciation unilatérale de l'ALCP entraînerait, six mois après, la rupture automatique de six autres accords bilatéraux (concernant notamment les marchés publics, l'agriculture et les transports terrestres) et risquerait de remettre en question d'autres importants traités conclus avec l'UE.

Cavalier seul

L'UDC, parti résolument antieuropéen et dont les affiches aux relents xénophobes font régulièrement polémique, a mené sa campagne avec le slogan « Trop, c'est trop », accompagné d'une affiche représentant le lourd fessier d'un Européen qui écrase la Suisse en s'asseyant dessus.

Mais, plus que jamais, l'UDC a fait cavalier seul pendant la campagne.

Gouvernement, parlement, syndicats, patronat, partis... tous ont appelé à faire front face à la droite populiste, rappelant que l'UE reste le principal partenaire commercial de la Suisse et que des pans entiers de l'économie, en particulier dans les régions frontalières, dépendent de la main d'oeuvre européenne.

Bruxelles n'a pas souhaité s'exprimer avant le vote. Mais Dana Spinant, porte-parole de la Commission européenne, a rappelé que l'UE avait l'intention d'approuver l'accord-cadre avec la Suisse « aussi vite que possible après clarification des points » soulevés par Berne. Ces points concernent notamment la protection des salaires et les aides d'Etat.

Depuis plusieurs années, l'UE souhaite conclure un accord-cadre institutionnel avec Berne pour simplifier les relations bilatérales. Cet accord est loin de faire l'unanimité en Suisse, à gauche comme à droite.

D'après les sondages, les Suisses devraient en revanche approuver dimanche l'achat de nouveaux avions de combat à hauteur de 6 milliards de francs suisses (5,6 milliards d'euros) et l'instauration d'un congé paternité de deux semaines.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com