Varsovie demande à l'Allemagne des compensations pour la IIe Guerre mondiale

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock assiste à une cérémonie de dépôt de couronnes sur la tombe du Soldat inconnu à Varsovie le 10 décembre 2021, lors de sa tournée inaugurale en Europe. (Janek Skarzynski/AFP)
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock assiste à une cérémonie de dépôt de couronnes sur la tombe du Soldat inconnu à Varsovie le 10 décembre 2021, lors de sa tournée inaugurale en Europe. (Janek Skarzynski/AFP)
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Publié le Vendredi 10 décembre 2021

Varsovie demande à l'Allemagne des compensations pour la IIe Guerre mondiale

  • Selon l'Allemagne, la Pologne avait renoncé en 1953 aux réparations de guerre de la part de l'Allemagne de l'Est
  • «Il faut revenir sur la restitution des biens culturels pillés par l'Allemagne» a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau

VARSOVIE, Pologne : La Pologne a demandé vendredi au nouveau gouvernement allemand d'être "prêt à assumer" la responsabilité pour la Seconde Guerre mondiale et à ouvrir des discussions.

Lors d'un point de presse avec Annalena Baerbock, la nouvelle cheffe de la diplomatie allemande, dont c'était la première visite à Varsovie, son homologue polonais Zbigniew Rau a déclaré que Varsovie "attend du nouveau gouvernement allemand qu'il soit prêt à assumer cette responsabilité, également sous la forme de pourparlers sur les indemnisations et les réparations".

"Il faut revenir sur la restitution des biens culturels pillés par l'Allemagne, sur un développement possible d'un système de compensations pour les monuments de la culture polonaise", a-t-il ajouté. 

Mme Baerbock a assuré à son partenaire polonais que l'amitié polono-allemande "dans l'Union européenne était quelque chose d'inestimable" même si "elle n'était pas évidente", compte tenu "des pertes polonaises incommensurables pendant la guerre et l'occupation".

Elle a souligné que l'accord de la nouvelle coalition gouvernementale faisait "référence à la culpabilité et à la responsabilité allemandes et aux obligations de l'Allemagne" pour le passé. 

"C'est notre tâche historique de cultiver la paix et l'amitié d'une manière ouverte et sincère", a déclaré Mme Baerbock, qui a également déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu dans la capitale polonaise. 

Le ministre polonais a réitéré l'opposition de son pays au gazoduc Nord Stream 2, soulignant qu'il "ne cessera d'exiger la clôture de ce projet qui nuit à l'Europe".

La ministre allemande, qui auparavant avait rencontré le président polonais Andrzej Duda, a assuré que l'amitié polono-allemande excluait "une politique au-dessus de la tête de nos voisins" ou "aux dépens de l'autre". 

Lors de leur rencontre, les deux ministres ont aussi abordé la question de l'état de droit en Pologne, la cheffe de la diplomatie allemande admettant "des divergences" majeures à ce sujet. 

Mme Baerbock a aussi assuré que l'Allemagne soutenait la Pologne et les pays baltes dans la crise à la frontière avec le Bélarus, tout en soulignant le besoin d'aider les migrants devenus "les victimes d'un jeu cynique" du régime de Minsk. 

Selon l'Allemagne, la Pologne avait renoncé en 1953 aux réparations de guerre de la part de l'Allemagne de l'Est. Et la question a été définitivement réglée avec le Traité "2+4" entre les deux Etats allemands et les quatre vainqueurs - Etats-Unis, URSS, Grande-Bretagne et France. Sa signature en septembre 1990 a ouvert la voie à la réunification allemande. Mais les conservateurs polonais contestent l'accord de 1953, conclu à l'époque communiste. Et, craignant peut-être un débat juridique complexe, ils préfèrent insister sur le "devoir moral" des Allemands.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.