MANAGUA: Le Nicaragua a annoncé jeudi la rupture de ses relations diplomatiques avec Taïwan et la reconnaissance d'"une seule Chine" dirigée par Pékin.
"La République populaire de Chine est l'unique gouvernement légitime qui représente toute la Chine, et Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois", a déclaré le ministre des Affaires étrangères nicaraguayen, Denis Moncada, dans un communiqué.
Le gouvernement du président Daniel Ortega "rompt à partir d'aujourd'hui les relations diplomatiques avec Taïwan et cesse tout type de contact ou relation officiels", a-t-il ajouté.
Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a réagi en exprimant "douleur et regrets du fond du coeur".
Cette rupture, annoncée par surprise, survient alors que les Etats-Unis ont durci leurs sanctions contre Daniel Ortega, réélu en novembre pour un quatrième mandat consécutif après avoir fait emprisonner tous ses rivaux.
Taïwan coopérait jusqu'à présent avec le Nicaragua principalement dans les domaines de la santé, de l'agriculture et du logement social, et plusieurs entreprises taïwanaises sont implantées dans le pays d'Amérique centrale depuis les années 1990.
Seuls quatorze pays reconnaissent désormais Taïwan, où les troupes nationalistes chinoises se sont réfugiées en 1949 après leur défaite face aux communistes. Pékin considère l'île comme une province rebelle devant à terme être réunifiée au continent, par la force si nécessaire.
Les relations entre Pékin et Taipei se sont envenimées depuis l'élection en 2016 à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, issue d'un parti traditionnellement favorable à l'indépendance.
Depuis, Pékin a arraché à Taipei la reconnaissance diplomatique de huit pays, dont quatre en Amérique latine (Panama, Salvador, République dominicaine et Nicaragua). Le Honduras, le Guatemala et le Bélize sont les derniers alliés de Taïwan en Amérique latine.
Au Honduras, la présidente élue Xiomara Castro, qui prendra ses fonctions le 27 janvier, a promis pendant sa campagne de rompre avec Taïwan au profit de Pékin, mais n'a pas réitéré cette promesse depuis son élection.