Macron à l'offensive pour «une Europe puissante»

Le président français Emmanuel Macron, à Paris, le 9 décembre 2021. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron, à Paris, le 9 décembre 2021. (AFP)
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Macron à l'offensive pour «une Europe puissante»

  • Une fois de plus, le président a défendu l'importance cruciale de renforcer la souveraineté européenne en soutien à la souveraineté nationale
  • Cette présidence semestrielle tournante des 27 est la 13e exercée par la France depuis les années 1950 et la première depuis 2008

PARIS: Emmanuel Macron s'est plus que jamais affiché en pro-Européen en présentant jeudi ses ambitions pour la présidence française du Conseil de l'UE, dont les priorités sont de rendre l'Europe plus "puissante dans le monde" mais aussi de mieux protéger ses frontières extérieures. 

Au cours d'une longue conférence de presse solennelle à l'Elysée, le chef de l'Etat a affirmé sa détermination à faire que cette présidence de six mois s'avère "utile" même si elle va percuter de plein fouet la campagne pour la présidentielle d'avril et les législatives de juin. 

Selon lui, cette coïncidence ne pose pas de problème car "peut-être que la politique de la France changera" à l'issue du second tour le 24 avril, mais "à coup sûr la France restera la France". 

Alors que ses opposants l'accusent d'être déjà "en campagne", il a répété qu'il gouvernerait "jusqu'au dernier quart d'heure" de son mandat et qu'il allait donc continuer à faire des "choix" sur "les défis", "qu'ils soient sanitaires, migratoires". 

Debout derrière une table face à une centaine de journalistes dans la salle des fêtes, Emmanuel Macron a longuement défendu l'importance cruciale de renforcer la souveraineté européenne en soutien à la souveraineté nationale.  

"S'il fallait résumer en une phrase l'objectif de cette présidence, je dirais que nous devons passer d'une Europe de coopération à l'intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin", a-t-il déclaré. 

"Face à toutes ces crises qui percutent l'Europe, nombreux sont ceux qui voudraient ne s'en remettre qu'à la seule nation. Ces nations sont notre force, notre fierté, mais l'unité européenne est leur complément indispensable", selon lui. "Nous devons agir en Européens, nous devons penser en Européens", a-t-il martelé. 

Depuis son élection en 2017, célébrée au son de l'hymne de l'UE, Emmanuel Macron se pose en chef de file des pro-Européens face aux "nationalistes" et "populistes", et vante les avancées obtenues à 27, comme le plan de relance post-Covid 19 de 750 milliards d'euros adopté en 2020. 

Présidence française de l'Union européenne: les principaux points

Voici les principales annonces d'Emmanuel Macron, jeudi à l'Elysée, pour la présidence française de l'Union européenne (PFUE) au premier semestre 2022, visant à ériger "une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin".  

MAASTRICHT  

Il propose de "repenser le cadre budgétaire" européen jusqu'ici défini par les critères de Maastricht, estimant que la question du "pour ou contre le 3%" de déficit était "dépassée".  

Avec la crise sanitaire, les Européens ont "mis entre parenthèses l'application de nos règles budgétaires" et doivent se préparer à "revenir à des règles qui seules permettent la convergence de nos économies", sans pour autant "faire comme si rien ne s'était passé".  

MIGRATIONS  

Emmanuel Macron veut une réforme de l'espace Schengen pour que l'Europe "sache protéger ses frontières" face aux crises migratoires. Il a souhaité la "mise en place d'un pilotage politique de Schengen", à travers des réunions régulières des ministres européens chargées de ces questions, ainsi que des mécanismes de soutien solidaire en cas de crise à la frontière d'un Etat membre.  

BREXIT  

Emmanuel Macron a appelé jeudi le gouvernement britannique à "travailler de bonne foi" avec la France sur des sujets de désaccords comme la pêche, la gestion des migrants ou la coopération en matière de défense, alors que Londres a rejeté jeudi l'échéance fixée à vendredi par la Commission européenne pour régler le litige des licences de pêche post-Brexit avec la France.  

DEFENSE  

Le président français a aussi plaidé pour une "souveraineté stratégique européenne". "Ce concept qui paraissait impensable il y a quatre ans permet d'ancrer que nous Européens, que nous soyons membres de l'Otan ou pas (…), avons des menaces communes et des objectifs communs".  

HISTOIRE  

Face aux "révisionnismes", le président français veut initier en juin 2022 "un grand travail sur l'histoire" du Vieux Continent qui permette de "forger une histoire et une historiographie de notre Europe".  

"Nous vivons un moment politique en Europe où le révisionnisme s'installe dans plusieurs pays, est utilisé par les puissances qui veulent remettre en cause nos valeurs, notre histoire", a affirmé le chef de l'Etat.  

BALKANS ET AFRIQUE   

Un sommet entre l'Union africaine et l'Union européenne se tiendra les 17 et 18 février à Bruxelles afin de "refonder en profondeur" la relation "un peu fatiguée" entre les deux continents.  

Le chef de l'Etat français a évoqué "plusieurs axes", notamment "refonder un New Deal, économique et financier avec l'Afrique", en faisant valoir que "l'Europe doit dans les instances internationales porter une stratégie commune avec l'Afrique", ou le déploiement d'"un agenda en matière d'éducation, de santé et de climat".  

L'Europe doit aussi mener une politique de "réengagement" et à un "réinvestissement" des Balkans, région "traversée par des nouvelles tensions", pour en favoriser l'intégration économique et lutter contre les "interférences" de "puissances régionales" qui cherchent in fine à déstabiliser l'Europe.  

M. Macron a ainsi appelé à "clarifier (la) perspective européenne" de ces pays (Albanie, Bosnie, Serbie, Monténégro, Macédoine du Nord et Kosovo), bloqués depuis des années dans l'antichambre de l'Union.  

ENVIRONNEMENT  

Emmanuel Macron veut faire "avancer les négociations sur la mise en place d'un instrument européen de lutte contre la déforestation importée".  

Cet instrument "visera à interdire l'importation dans l'Union européenne de soja, boeuf, huile de palme, bois, cacao, café, quand ils contribuent à la déforestation" dans leurs pays de production.  

Un autre objectif de la PFUE sera "la mise en place du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières" de l'Europe.  

CITOYENNETÉ  

Emmanuel Macron veut "la mise en oeuvre concrète et véritable" d'un "service civique européen" de six mois pour les moins de 25 ans, après avoir déjà élargi le programme Erasmus "aux apprentis" et "doublé le nombre de bénéficiaires".  

"Allons plus loin et réfléchissons à un service civique européen de six mois ouvert à tous les jeunes de moins de 25 ans pour un échange universitaire ou d'apprentissage, un stage ou une action associative". 

Service civique européen 

Pour la présidence française (la PFUE), Paris a choisi comme devise "Relance, puissance et appartenance" et comme emblème un U et un E bleu et rouge traversés par une flèche blanche, symbole de "l'ambition d'aller de l'avant", a expliqué le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune. 

Pendant une introduction d'une heure, Emmanuel Macron a détaillé ses multiples chantiers pour cette 13e présidence tournante française et la première depuis 2008. Dont celui, jugé prioritaire, de réformer l'espace Schengen pour que l'UE "protège ses frontières" face aux crises migratoires qui se succèdent. 

400 rendez-vous 

Quelque 400 rendez-vous sont prévus, essentiellement sur les trois premiers mois en raison de la présidentielle en France. Ils débuteront par un discours suivi d'un débat au Parlement européen le 19 janvier et seront répartis aux quatre coins de la France. Un sommet européen informel se tiendra les 10 et 11 mars, soit un mois juste avant le premier tour de la présidentielle. 

Les marges de manoeuvre françaises seront toutefois limitées car si la présidence tournante permet de donner un élan à certaines priorités, il reste ensuite à construire des consensus à 27, ce qui n'est jamais aisé.  

"Pour peser en Europe, la France doit en finir avec cette image d'arrogance qui lui colle à la peau depuis le début de la présidence Macron", a attaqué la candidate du parti Les Républicains à la présidentielle Valérie Pécresse. 

Le chef de l'Etat "a parfois le bon discours, mais il y a une pratique qui est à l'opposé", a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. 

Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, les Français sont deux fois plus nombreux (32% contre 15%) à considérer que présider l'UE sera un atout plutôt qu'un handicap pour Emmanuel Macron et 63% assurent que les propositions des candidats sur l'Europe compteront dans leur choix de vote. 

A l'extrême droite, Eric Zemmour demande à Emmanuel Macron "d'imposer le principe de non-admission des migrants dans l'Union européenne". 

L'agenda européen du chef de l'Etat sera chargé jusqu'à Noël avec la réception du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, qui fera son premier déplacement international à Paris vendredi. Puis Emmanuel Macron se rendra lundi en Hongrie pour rencontrer le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, avant le sommet européen du 16 décembre. 


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.