TEHERAN : Le président iranien Hassan Rohani a accusé samedi les Etats-Unis d'être responsables de « tous les crimes et les pressions » contre la République islamique alors que Washington a réclamé cette semaine à l'ONU la formation d'un Comité de sanctions.
« L'adresse des (auteurs de) tous les crimes et les pressions contre le cher peuple iranien, c'est Washington DC, la Maison Blanche », a déclaré M. Rohani lors d'une allocution télévisée.
Les problèmes économiques de la République islamique se sont aggravés à partir de 2018 lorsque le président américain Donald Trump a dénoncé unilatéralement un accord international sur le nucléaire iranien signé à Vienne.
Cet accord offrait à Téhéran un allègement des sanctions internationales prises à son encontre en échange de garanties iraniennes - vérifiées par l'ONU - destinées à prouver que l'Iran ne cherchait pas à se doter de l'arme atomique.
En sortant de ce pacte, Washington a réimposé de lourdes sanctions économiques contre Téhéran qui ont plongé l'économie iranienne dans une récession sévère dont le pays peine à sortir.
L'aide humanitaire --médicaments et équipements médicaux notamment-- sont théoriquement exempts des sanctions, mais la crainte de pénalités financières imposées par les Etats-Unis limite considérablement les transactions.
Les Etats-Unis « ont empêché l'achat de médicaments et de nourriture en imposant des sanctions injustes, illégales et inhumaines », a fustigé M. Rohani.
Au Conseil de sécurité de l'ONU, la quasi-totalité des partenaires de Washington ont refusé la réimposition de sanctions à Téhéran, jugeant que la démarche américaine est infondée juridiquement dès lors que les Etats-Unis ont quitté en 2018 l'accord nucléaire.
Dans une lettre datée du 23 septembre et rendue publique samedi par l'ONU, l'ambassadrice américaine Kelly Craft enfonce le clou en réclamant au secrétariat de « prendre les mesures nécessaires pour rétablir le Comité créé par la résolution 1737 (en 2006) et son groupe d'experts » pour qu'ils contrôlent le respect des sanctions internationales.
Ennemis de longue date, Téhéran et Washington n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis plus de 40 ans.