BRUXELLES: La Commission européenne a appelé mardi les Vingt-Sept à coordonner leurs restrictions de circulation face à la flambée de la Covid-19 et aux inquiétudes suscitées par le variant Omicron, leur demandant une nouvelle fois d'accélérer les campagnes de vaccination.
"Il est essentiel que nous maintenions une approche entièrement coordonnée" dans les restrictions aux frontières et les recommandations aux voyageurs afin de "garantir de la prévisibilité aux citoyens", a souligné la commissaire Stella Kyriakides au cours d'une réunion des ministres européens de la Santé à Bruxelles.
Face au variant Omicron, "nous devons agir, de manière urgente et concertée (...) Il faut adopter des mesures à la fois proportionnées et préventives", a-t-elle insiste ensuite devant la presse.
Les États conservent le dernier mot dans le domaine de la santé, au risque de voir réapparaître une mosaïque de restrictions nationales, comme au début de la pandémie.
"Nous ne savons pas encore tout sur Omicron. Il est donc important de restreindre les déplacements pour maintenir son incidence en Europe et en Allemagne à un niveau aussi bas que possible", a estimé le ministre allemand de la Santé Jens Spahn.
Sur le plan sanitaire, au-delà du port du masque et de la distanciation, "nous devons conserver ou rétablir des mesures ciblées et intelligentes de santé publique", particulièrement "à l'approche de Noël", a plaidé Stella Kyriakides.
Elle a enjoint les Etats membres à "combler les lacunes en matière de vaccination" alors que d'importantes disparités subsistent: le taux de vaccination demeure sous 55% dans six pays (Bulgarie, Roumanie, Slovaquie, Croatie, Pologne et Slovénie), et au total, seuls 66% des Européens sont entièrement vaccinés.
"Face à des variants plus contagieux, ce n'est pas suffisant", a lancé la commissaire, jugeant que l'irruption d'Omicron, déjà présent dans plus de la moitié des Etats membres, exige "des rappels".
Selon un pointage du Centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC), 274 cas de contamination au variant Omicron étaient confirmés mardi avec certitude dans l'UE et pays associés (Islande, Norvège).
Stella Kyriakides a jugé "approprié" les débats sur l'obligation vaccinale, tout en rappelant qu'il s'agit d'une prérogative des Etats et que de telles discussions ne devaient pas éclipser les autres mesures sanitaires et les efforts pour augmenter la vaccination.
Les ministres ont également débattu de la durée de validité des pass sanitaires européens, a indiqué le ministre slovène Janez Poklukar.
Selon lui, la plupart des Etats plaident pour une durée de neuf mois après une vaccination complète, en accord avec ce que propose la Commission (six mois après lesquels l'efficacité commence à décroître nettement, et trois mois de délai pour recevoir une dose de rappel).
"Il est là aussi impératif d'avoir une approche coordonnée! Nous ne voulons pas de divergences qui saperaient le fonctionnement du certificat numérique", dont l'avantage est d'être reconnu uniformément dans toute l'UE, s'est inquiétée Mme Kyriakides.
La flambée de l'épidémie de la Covid-19 sera le premier point à l'ordre du jour du sommet européen du 16 décembre.