Un immeuble s'effondre à Sanary: un mort, une femme et un bébé sauvés des décombres

Des pompiers français recherchent dans les décombres des habitants disparus après l'effondrement d'un immeuble à Sanary-sur-Mer, le 7 décembre 2021. (Photo, AFP)
Des pompiers français recherchent dans les décombres des habitants disparus après l'effondrement d'un immeuble à Sanary-sur-Mer, le 7 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 décembre 2021

Un immeuble s'effondre à Sanary: un mort, une femme et un bébé sauvés des décombres

  • L'homme, âgé d'une trentaine d'années, avait été localisé, inconscient, par les équipes de secours. «Ils ont pu l'extraire mais il a été déclaré décédé»
  • Peu auparavant, les secouristes avaient pu sortir des décombres une femme et son bébé, blessés mais vivants.

SANARY SUR MER : Un homme a été retrouvé mort mardi dans les décombres d'un immeuble d'habitation qui s'est effondré à Sanary-sur-Mer (Var) à la suite d'une explosion possiblement due au gaz, et les pompiers recherchent toujours deux disparus après avoir sauvé une femme et son bébé.

L'homme, âgé d'une trentaine d'années, avait été localisé, inconscient, par les équipes de secours. "Ils ont pu l'extraire mais il a été déclaré décédé", a indiqué à l'AFP une porte-parole des pompiers du Var, la capitaine Aurélia Mannaioni.

Peu auparavant, les secouristes avaient pu sortir des décombres une femme et son bébé, blessés mais vivants.

"Il est fort probable que ce soit le papa du bébé", a déclaré à l'AFP sur place la directrice de cabinet du préfet du Var Houda Vernhet.  

Les pompiers aidées d'équipes cynophiles poursuivent leurs recherches pour retrouver deux personnes toujours portées disparues dans les décombres. Il s'agirait "d'une mère, une personne âgée, et de son fils" qui habitaient au rez-de-chaussée, selon Mme Vernhet.

Au total, l'effondrement de cet immeuble sur le port, dans la vieille ville méditerranéenne de Sanary, a fait un mort, cinq blessés --la mère et son enfant ainsi que trois blessés légers évacués rapidement vers l'hôpital à l'arrivée des secours, et deux disparus, selon le dernier bilan.

Situé entre deux crêperies à Sanary-sur-Mer, une ville de 15 000 habitants, l'immeuble de trois étages n'est plus qu'un amas de décombres, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans les restes du dernier étage, un porte-manteau avec des vêtements et un sac de course est encore visible. Les pompiers aidés de chiens et des groupements spécialisés dans les sauvetages déblaiement ou en milieu périlleux, fouillent sans relâche et avec précaution les décombres.

"Nous avons mis plus de deux heures à sortir le bébé. Il est actuellement pris en charge par des équipes du Samu qui sont sur place. Il va bien", a précisé lors d'un point presse le colonel Eric Grohin, chef des sapeurs-pompiers du Var. 

Pour retrouver le bébé "que l’on entendait crier, le chien a marqué tout de suite (sa position) et cela nous a permis de faire un tunnel pour aller le chercher et on a réussi à le ressortir", a-t-il ajouté.

«Prudence et minutie»

"Pour l’instant, on n’a pas encore de signe de vie dans les décombres mais le bébé, on ne l’a pas entendu tout de suite non plus. Il faut être prudent, travailler avec minutie pour enlever les décombres et aller petit à petit vers des victimes potentielles", a-t-il expliqué en insistant sur le fait que l'instabilité de la structure rend le travail difficile.

"Nous avons ouvert une cellule de soutien psychologique à la mairie", a indiqué le maire de Sanary-sur-Mer Daniel Alsters.

L'explosion a eu lieu vers 03H50 du matin, entendue à huit kilomètres à la ronde, selon des policiers sur place.

"J'ai été réveillée par une terrible explosion, mon lit a été secoué", a raconté à l'AFP Simone Montant, une retraitée qui dormait dans un appartement à proximité.

"Les causes pour l’instant ne sont pas connues. Il y avait une odeur de gaz. Mais on ne peut pas en dire plus car il y a une enquête de police en cours", ont de leur côté indiqué les pompiers ainsi que la préfecture du Var.

L'alimentation en gaz a été coupée dans tout le périmètre autour de l'immeuble

Une centaine de pompiers sont mobilisés sur cette opération et ils ont reçu des renforts du département voisin des Bouches-du-Rhône.

Deux immeubles situés de part et d'autres de celui qui a été détruit par l'explosion ont également été endommagés par le souffle et au moins l'un d'eux a été évacué.

Le dernier effondrement d'immeubles le plus meurtrier dans le Sud-Est de la France s'est produit à Marseille, quand deux bâtiments insalubres s'étaient écroulés dans le centre-ville faisant huit morts, le 5 novembre 2018.

 

Comme un "avion qui tombe"

"C'était comme une grosse déflagration", "j'ai cru que c'était un avion qui était tombé": sur le petit port provençal de Sanary-sur-Mer (Var), des voisins sont sous le choc après l'effondrement d'un immeuble du centre ancien qui a fait au moins un mort.

"C'était comme une grosse déflagration, un gros bruit sourd. J'ai été à ma fenêtre mais je n'ai rien vu, personne ne courait dans la rue qui était calme. Je me suis dit que j'avais rêvé", explique Anita Lonvis, qui habite à une centaine de mètres de l'immeuble d'habitation de trois étages qui s'est effondré vers 04h00 du matin.

"Moi, j'ai pensé que c'était un avion qui était tombé", ajoute son amie Habi, qui réside un peu plus loin dans le quartier et préfère ne pas donner son nom de famille.

L'immeuble, situé entre deux crêperies, a été soufflé par une explosion dont l'origine reste indéterminée. Mais les secouristes, comme des témoins, ont indiqué avoir senti une forte odeur de gaz.

"C'est plus qu'un lieu de vie, c'est le centre-ville, il y a à côté le kiosque à musique, le carrousel, une belle vue sur le port, le plus beau marché de France et les deux crêperies, les établissements de Sanary qui font le plus de couverts à l'année. Et au rez-de-chaussée de l'immeuble effondré, il y avait le glacier du port", raconte Philippe Brondi, propriétaire d'un bateau école dont les bureaux sont situés au premier étage de l'immeuble mitoyen.

"On a été prévenus vers 04h20 par la police et les pompiers, qui nous ont demandé de venir voir s'il n'y avait personne qui dormait dans nos bureaux, cela nous arrivait des fois de loger dedans quand on termine tard mais on est en hiver et il n'y avait personne", poursuit-il: "On nous a éloignés, mais on a constaté que la première personne évacuée avait une voix féminine, c’était la maman, ensuite le bébé".

Philippe Brondi raconte à l'AFP l'évacuation acrobatique des personnes d'un immeuble mitoyen de trois étages: les pompiers les ont "fait sortir par l'intermédiaire de la grue ou d'une grande échelle, par la devanture du Galion (NDLR: la deuxième crêperie). Il y avait une mamie au deuxième étage et un serveur au premier étage qui est sorti par le toit du Galion".

Pour le maire de Sanary, l'immeuble qui s'est effondré n'était "en rien vétuste", même s’il "avait son âge, comme tous les immeubles du centre ancien".

En milieu de journée, les camions-bennes se succédaient devant l'immeuble effondré pour évacuer les gravats.

Sur le mur du bâtiment mitoyen, là où était le 3e étage de l'immeuble effondré, un porte-manteau est resté fixé au mur au-dessus du vide, avec des vêtements et un sac de course accrochés, témoins de la vie des locataires qui y résidaient.


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.