PARIS: Le président Emmanuel Macron a promis mardi 100 milliards d'euros supplémentaires pour relancer l'économie de la France touchée par la crise sanitaire, et souhaité rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics clos pour prévenir une deuxième vague.
Voici les principaux points d'un rare entretien télévisé, à l'occasion de la fête nationale:
- Relance: 100 milliards supplémentaires
Le plan de relance de l'économie française représentera « au moins 100 milliards d'euros », en plus des 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l'économie depuis le début de l'épidémie, a annoncé Emmanuel Macron.
- Les jeunes, « priorité » de la relance
Le gouvernement va mettre en place un « dispositif exceptionnel d'exonération des charges pour les jeunes » afin de favoriser l'embauche de salariés à « faibles qualifications ». Ce dispositif, destiné à faire de la jeunesse « la priorité de cette relance », est « exceptionnel parce qu'il durera un à deux ans ».
- Masques en lieux clos
Le président a souhaité que le port du masque soit « obligatoire dans tous les lieux publics clos » en France à partir du 1er août, suggérant aux Français de « porter le masque au maximum quand ils sont dehors et, a fortiori, quand ils sont dans un lieu clos », parce que « nous avons des signes que l'épidémie repart quand même un peu ».
- Contre le « nationalisme sanitaire »
La France figurera « parmi les premiers pays » à bénéficier d'un vaccin contre le coronavirus mais il serait « absurde » de faire du « nationalisme sanitaire » en la matière, a affirmé le président.
- Rentrée scolaire « quasi normale »
La rentrée des 12 millions d'élèves français en septembre sera « quasi normale », a affirmé Emmanuel Macron, insistant sur le besoin de soutenir « les enfants qui ont le plus souffert du confinement ». Mais « s'il y avait une accélération du virus pendant le mois d'août, on sera amenés à revoir cette rentrée ».
- Réforme des retraites
« Nous ne ferons pas l'économie d'une réforme de notre système de retraite, pour qu'il soit viable ». Néanmoins, cette réforme « ne peut pas se faire comme elle était emmanchée avant la crise du Covid » a indiqué Emmanuel Macron
- Pas de hausse d'impôts
« Il y a une trajectoire fiscale qui a été décidée, votée par la représentation nationale, c'est celle qui sera tenue », a-t-il dit. « On ne résout pas une crise comme celle-ci en augmentant les impôts ».
- « Modération » des dividendes
Emmanuel Macron a appelé à une « modération des dividendes » de la part des entreprises ayant demandé à leurs employés de diminuer leurs salaires, Selon lui, « si on dit aux salariés de faire un effort, l'actionnaire doit faire un effort aussi ».
- La France « a peur »
Emmanuel Macron a estimé que la France « au fond a peur » et regretté « une crise de confiance », tout en reconnaissant être l'objet « d'une détestation » alimentée parfois par ses propres « maladresses ». « Les gens se sont mis à détester ce président qui voudrait tout réformer pour que ce ne soit que les meilleurs qui puissent réussir », « ça n'est pas mon projet mais le jeu des maladresses, parfois des phrases sorties de leur contexte ».
- « Dépassement » politique
Emmanuel Macron s'est dit « radicalement en désaccord » avec l'idée que le nouveau gouvernement dirigé par Jean Castex, ex du parti Les Républicains (droite), soit « de droite ». « Je crois au dépassement politique », avec dans le gouvernement des personnalités issues « de ce qui était la droite de notre champ politique comme de la gauche ».
- Inscrire le climat dans la Constitution
Emmanuel Macron a souhaité inscrire « le plus vite possible » la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution, demande formulée par la Convention citoyenne sur le climat. Il a aussi souhaité « redévelopper le fret ferroviaire massivement », les trains de nuit, et les petites lignes de train, « parce que tout ça permet de faire des économies, permet de réduire nos émissions » polluantes.
- Caméras-piétons généralisées
Le président a annoncé la généralisation des caméras-piétons « avant la fin du quinquennat » pour les forces de l'ordre, afin notamment de lutter contre les contrôles au faciès, qui peuvent être source de discrimination alimentant une « défiance démocratique ».