Présidentielle: Pécresse entame sa campagne chez Ciotti

La candidate a assuré qu'elle allait «enrichir» son projet car «il y avait des bonnes idées» chez chacun des prétendants LR. (Photo, AFP)
La candidate a assuré qu'elle allait «enrichir» son projet car «il y avait des bonnes idées» chez chacun des prétendants LR. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 décembre 2021

Présidentielle: Pécresse entame sa campagne chez Ciotti

  • Après un déjeuner privé à Nice, les deux finalistes de la primaire LR se rendront à Saint-Martin-Vésubie où ils déposeront une gerbe à la mémoire des victimes de la tempête Alex de fin 2020
  • Un signe d'unité, en ouverture d'une semaine dédiée au «rassemblement» de la famille politique

SAINT-MARTIN-VÉSUBIE : "Rassembler toutes les sensibilités de la droite": pour son premier déplacement de candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse se rend lundi sur les terres d'Eric Ciotti, qui met la pression pour garder le cap à droite.

Après un déjeuner privé à Nice, les deux finalistes de la primaire LR se rendront à Saint-Martin-Vésubie où ils déposeront une gerbe à la mémoire des victimes de la tempête Alex de fin 2020, avant une réunion publique commune.

Un signe d'unité, en ouverture d'une semaine dédiée au "rassemblement" de la famille politique, puisque la candidate devrait se rendre dans le fief de ses concurrents battus, et notamment vendredi chez Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France.

L'ancienne députée des Yvelines, qui a repris sa carte chez LR cet automne après l'avoir quitté en 2019, prévoit d'être mardi auprès des parlementaires.

"Je veux rassembler toutes les sensibilités de la droite", martèle la candidate et ancienne ministre.

Mais le déplacement de lundi sera particulièrement scruté après la mise en garde inattendue dimanche d'Eric Ciotti, finaliste du congrès avec 39% des voix.

"Le message qui a été lancé hier par Valérie Pécresse n'était pas un bon message", a-t-il affirmé après une réunion publique.

En cause: une interview où la toute fraîche candidate a refusé de reprendre certaines propositions musclées de son ex-rival, comme la création d'un "Guantanamo à la française" ou la priorité nationale pour les emplois ou le logement.

"Nous en parlerons demain avec Valérie Pécresse, je la soutiens, mais j'entends que mes idées soient représentées avec force, les idées d'une droite qui entend se faire respecter", a insisté M. Ciotti.

La candidate a de son côté assuré qu'elle allait "enrichir" son projet car "il y avait des bonnes idées" chez chacun des prétendants LR. 

Pas de "synthèse molle" mais "si on peut rajouter un zest de citron ou un zest de vanille pour pimenter le quatre-quarts, je le ferai", a-t-elle glissé au Grand jury RTL–Le Figaro–LCI.

«Tandem»

Dans l'entourage de la candidate, on explique qu'il y a eu un télescopage entre les interviews, que les deux responsables se sont depuis parlé au téléphone et qu'il n'y a "aucun problème" entre eux.

Mais l'avertissement d'Eric Ciotti vient ternir la belle image d'unité donnée par LR dans ce congrès, où les perdants s'étaient avec fair-play rangés derrière la gagnante sitôt les résultats connus.

"Le rassemblement n’aura que peu duré", a raillé sur Twitter le ministre Franck Riester (ex-LR), pour qui "la division est lancée pour la candidate LR, emprisonnée par la frange la plus radicale de son parti".

Dans cette campagne, Eric Ciotti entend bien peser à hauteur de son score de 39%.

"Ce sont les valeurs d’autorité, d’identité et de liberté que les Français ont plébiscitées" dans ce congrès, avait-il déclaré samedi à l'annonce des résultats, après une campagne largement axée sur l'insécurité et l'immigration.

Alors qu'Eric Zemmour a fait une entrée fracassante dans la course à l'Elysée, on s'inquiète dans l'entourage du député des Alpes-Maritimes qu'une partie des LR puisse se tourner vers le candidat identitaire.

Eric Zemmour n'a pas manqué dimanche lors de son meeting à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, de leur tendre une nouvelle fois la main. 

Mais, du point de vue du camp Ciotti, reste une opportunité de récupérer les déçus du zemmourisme si la campagne de ce dernier venait à patiner. 

"Il y a 15% d'électeurs dans la nature, il faut aller les chercher", assure-t-on, en évoquant pour la campagne LR le souhait d'un "tandem" sur le modèle Sarkozy-Fillon de 2007, plutôt qu'un "patchwork" de sensibilités.

Le défi, pour Valérie Pécresse, sera d'entendre cette demande tout en convainquant aussi le centre-droit passé ou tenté par la macronie.

"Il faut qu'elle trouve une place à Eric Ciotti sans qu'il croie qu'il l'a remplacée", explique le politologue Pascal Perrineau, pour qui "avec un Eric Zemmour fragilisé, Ciotti peut servir d'aimant pour ramener les brebis au bercail".

C'est la candidate qui va "établir le programme" et "arbitrer les questions", a rappelé le patron de LR Christian Jacob sur BFMTV. 

Mais "sur la ligne régalienne", Valérie Pécresse et Eric Ciotti "sont très proches l'un de l'autre", a-t-il assuré.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.