Le multilatéralisme est la clé de la relance, selon le groupe de réflexion du G20
DEEMA AL-KHUDAIR
18 juin 2020
DJEDDAH : La coopération internationale et le commerce multilatéral sont essentiels à la reprise économique dans le monde post-Covid-19, selon T20, le groupe de réflexion du G20.
Les membres du groupe ont participé récemment à un séminaire en ligne, au cours duquel ils ont discuté des effets de la pandémie sur les économies du monde entier. Lors de la réunion virtuelle, Fahad Al-Mubarak, le sherpa du G20 en Arabie saoudite, a souligné le rôle du groupe et l’esprit de coopération entre ses membres.
« Le T20 fait partie intégrante de la famille du G20. Il en est une part importante, et nous comptons sur vous pour nous apporter des réflexions, des idées et des recommandations personnelles », a-t-il déclaré.
« La plupart des défis que nous avons à relever au niveau mondial nécessitent nos efforts de coopération. Nous prévoyons de mettre en place plusieurs solutions visant à rétablir une croissance durable et à créer des emplois pour ceux que la pandémie a mis au chômage. »
M. Al-Mubarak a noté qu’au lendemain de la crise financière mondiale de 2008 le G20 avait mis en œuvre d’importantes initiatives permettant de développer des systèmes financiers et bancaires mondiaux plus solides.
« La solidité de notre système bancaire nous a réellement aidés, cette fois-ci, a-t-il déclaré. Si le système bancaire avait été faible, cette pandémie aurait été un désastre plus grave encore. Toutefois, comme nous avons maintenant des banques plus fortes, nous sommes en mesure de supporter les conséquences de la pandémie avec plus de résilience. »
Le séminaire comprenait une session consacrée à la task force no1 du T20 : commerce, investissement et croissance, laquelle était coprésidée par Said al-Shaikh, membre du conseil de la Choura. Quatre thèmes ont été étudiés en particulier : la réforme du commerce, les subventions et la fiscalité, les technologies numériques et l’investissement, et la quatrième révolution industrielle.
M. Al-Shaikh a déclaré que la pandémie représentait un défi supplémentaire face aux difficultés actuelles du système commercial mondial. Ces dernières découlent du protectionnisme, de l’égalité d’accès aux chaînes de valeurs mondiales, et des questions juridiques liées au commerce et aux services numériques.
« La pandémie a influencé les recommandations politiques du groupe de travail », a-t-il ajouté.
« Le message est le suivant : la réforme de l’OMC [Organisation mondiale du commerce] est possible malgré les défis qui aujourd’hui minent son existence, a-t-il déclaré. La pandémie a démontré que le système commercial multilatéral est plus nécessaire que jamais si l’on veut minimiser les perturbations (des biens et des services nécessaires) et relever les défis sanitaires et économiques à venir. »
Les membres de la task force ont déclaré qu’une relance de l’activité économique était possible. Ils ont cependant ajouté que, si les gouvernements et les banques centrales des pays du G20 avaient certes travaillé sur des initiatives de relance budgétaire et sur des recommandations de politique monétaire afin de soutenir leurs économies, les politiques de commerce équitable et les mesures visant à stimuler la croissance économique mondiale ne devaient cependant pas être négligées.
La task force a également souligné l’importance de maintenir les marchés internationaux ouverts et stables, et de favoriser des environnements commerciaux plus favorables – notamment pour les investissements étrangers durables –, « afin d’atténuer l’impact de la pandémie, en particulier sur les économies des pays en développement fondées sur les matières premières ».
Martin Mühleisen, directeur du département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du Fonds monétaire international (FMI), a souligné l’importance du multilatéralisme et de la coopération entre les gouvernements.
« La crise a montré l’importance du multilatéralisme comme jamais auparavant, a-t-il déclaré. Depuis le début, lorsque nous étions tous très préoccupés par la santé, par les marchés et par l’avenir de l’économie, il a toujours été réconfortant fut de voir des collègues du monde entier participer à bon nombre de ces réunions multilatérales – que ce soit au sein de notre institution, du FMI, des institutions internationales ou du G20, ou dans des forums de la société civile –, mais aussi de voir tout le monde essayer de trouver comment faire avancer les choses dans ce domaine, comment résoudre la crise sanitaire et comment prévenir de durables dommages économiques. »
« Le FMI a été en mesure d’offrir une aide financière d’urgence à des pays qui, autrement, pourraient connaître de grandes difficultés », a déclaré M. Mühleisen. Jusqu’à présent, 102 pays ont demandé une telle aide.
« Nous avons élargi les conditions d’accès – et nous les développerons probablement encore pour ce type d’assistance – afin d’aider les pays qui n’ont nulle part ailleurs où aller pour le moment », a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite assure la présidence du G20 cette année, et le sommet annuel du groupe doit se tenir à Riyad en novembre. Le T20 est l’un des nombreux groupes d’engagement indépendants à s’axer sur différents secteurs et sections de la société, et à être dirigés par des organisations du pays hôte, en vue d’élaborer des recommandations politiques et de les soumettre aux dirigeants du G20.
Ce texte est la traduction d’un article publié sur Arabnews.com