La continuité politique est la clé du groupe de réflexion du G20

 Le ministre saoudien de la Santé, Tawfiq Al-Rabia présidant le 19 avril dernier une réunion virtuelle des ministres de la Santé du G20 (Photo G20 Media/AFP).
Le ministre saoudien de la Santé, Tawfiq Al-Rabia présidant le 19 avril dernier une réunion virtuelle des ministres de la Santé du G20 (Photo G20 Media/AFP).
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Publié le Mardi 14 juillet 2020

La continuité politique est la clé du groupe de réflexion du G20

  • « La plupart de nos défis au niveau mondial nécessitent nos efforts de coopération. »
  • « Si le système bancaire avait été faible, cette pandémie aurait été un désastre plus grave encore. »

Le multilatéralisme est la clé de la relance, selon le groupe de réflexion du G20

DEEMA AL-KHUDAIR

18 juin 2020

 

 

DJEDDAH : La coopération internationale et le commerce multilatéral sont essentiels à la reprise économique dans le monde post-Covid-19, selon T20, le groupe de réflexion du G20.

Les membres du groupe ont participé récemment à un séminaire en ligne, au cours duquel ils ont discuté des effets de la pandémie sur les économies du monde entier. Lors de la réunion virtuelle, Fahad Al-Mubarak, le sherpa du G20 en Arabie saoudite, a souligné le rôle du groupe et l’esprit de coopération entre ses membres.

« Le T20 fait partie intégrante de la famille du G20. Il en est une part importante, et nous comptons sur vous pour nous apporter des réflexions, des idées et des recommandations personnelles », a-t-il déclaré.

« La plupart des défis que nous avons à relever au niveau mondial nécessitent nos efforts de coopération. Nous prévoyons de mettre en place plusieurs solutions visant à rétablir une croissance durable et à créer des emplois pour ceux que la pandémie a mis au chômage. »

M. Al-Mubarak a noté qu’au lendemain de la crise financière mondiale de 2008 le G20 avait mis en œuvre d’importantes initiatives permettant de développer des systèmes financiers et bancaires mondiaux plus solides.

« La solidité de notre système bancaire nous a réellement aidés, cette fois-ci, a-t-il déclaré.  Si le système bancaire avait été faible, cette pandémie aurait été un désastre plus grave encore. Toutefois, comme nous avons maintenant des banques plus fortes, nous sommes en mesure de supporter les conséquences de la pandémie avec plus de résilience. » 

Le séminaire comprenait une session consacrée à la task force no1 du T20 : commerce, investissement et croissance, laquelle était coprésidée par Said al-Shaikh, membre du conseil de la Choura. Quatre thèmes ont été étudiés en particulier : la réforme du commerce, les subventions et la fiscalité, les technologies numériques et l’investissement, et la quatrième révolution industrielle.

M. Al-Shaikh a déclaré que la pandémie représentait un défi supplémentaire face aux difficultés actuelles du système commercial mondial. Ces dernières découlent du protectionnisme, de l’égalité d’accès aux chaînes de valeurs mondiales, et des questions juridiques liées au commerce et aux services numériques.

« La pandémie a influencé les recommandations politiques du groupe de travail », a-t-il ajouté.

« Le message est le suivant : la réforme de l’OMC [Organisation mondiale du commerce] est possible malgré les défis qui aujourd’hui minent son existence, a-t-il déclaré. La pandémie a démontré que le système commercial multilatéral est plus nécessaire que jamais si l’on veut minimiser les perturbations (des biens et des services nécessaires) et relever les défis sanitaires et économiques à venir. »

Les membres de la task force ont déclaré qu’une relance de l’activité économique était possible. Ils ont cependant ajouté que, si les gouvernements et les banques centrales des pays du G20 avaient certes travaillé sur des initiatives de relance budgétaire et sur des recommandations de politique monétaire afin de soutenir leurs économies, les politiques de commerce équitable et les mesures visant à stimuler la croissance économique mondiale ne devaient cependant pas être négligées.

La task force a également souligné l’importance de maintenir les marchés internationaux ouverts et stables, et de favoriser des environnements commerciaux plus favorables – notamment pour les investissements étrangers durables –, « afin d’atténuer l’impact de la pandémie, en particulier sur les économies des pays en développement fondées sur les matières premières ».

Martin Mühleisen, directeur du département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du Fonds monétaire international (FMI), a souligné l’importance du multilatéralisme et de la coopération entre les gouvernements.

« La crise a montré l’importance du multilatéralisme comme jamais auparavant, a-t-il déclaré. Depuis le début, lorsque nous étions tous très préoccupés par la santé, par les marchés et par l’avenir de l’économie, il a toujours été réconfortant fut de voir des collègues du monde entier participer à bon nombre de ces réunions multilatérales – que ce soit au sein de notre institution, du FMI, des institutions internationales ou du G20, ou dans des forums de la société civile –, mais aussi de voir tout le monde essayer de trouver comment faire avancer les choses dans ce domaine, comment résoudre la crise sanitaire et comment prévenir de durables dommages économiques. »

« Le FMI a été en mesure d’offrir une aide financière d’urgence à des pays qui, autrement, pourraient connaître de grandes difficultés », a déclaré M. Mühleisen. Jusqu’à présent, 102 pays ont demandé une telle aide.

« Nous avons élargi les conditions d’accès – et nous les développerons probablement encore pour ce type d’assistance – afin d’aider les pays qui n’ont nulle part ailleurs où aller pour le moment », a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite assure la présidence du G20 cette année, et le sommet annuel du groupe doit se tenir à Riyad en novembre. Le T20 est l’un des nombreux groupes d’engagement indépendants à s’axer sur différents secteurs et sections de la société, et à être dirigés par des organisations du pays hôte, en vue d’élaborer des recommandations politiques et de les soumettre aux dirigeants du G20.

 

Ce texte est la traduction d’un article publié sur Arabnews.com

 


Explosion au port de Beyrouth: première comparution d'un ex-ministre

Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
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  • Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020
  • En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques

BEYROUTH: Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques.

Une série d'actions en justice avaient en outre été intentées contre lui par des responsables politiques et fonctionnaires cités dans l'enquête, notamment l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements".

Le juge a repris en février ses investigations, après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination d'un Premier ministre réformateur, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, l'interrogatoire a porté sur un rapport que M. Machnouk avait reçu le 5 avril 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, concernant la "détention d’un navire dans les eaux territoriales libanaises, dont l’équipage avait demandé à être autorisé à reprendre la mer".

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium acheminées par navire, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises, qui étaient au courant des dangers encourus, ont rejeté toute enquête internationale.

L'enquête avait notamment été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah, désormais très affaibli par sa dernière guerre contre Israël fin 2024. Le parti qui dominait la vie politique libanaise avait demandé le renvoi de M. Bitar.

Deux juges de la direction des enquêtes de Paris sont attendus à Beyrouth à la fin du mois, pour présenter à M. Bitar les éléments recueillis par la justice française, trois ressortissants français figurant parmi les victimes, selon une source judiciaire.

Le 11 avril, deux anciens hauts responsables de la sécurité avaient également comparu pour la première fois devant M. Bitar.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans de nouvelles frappes israéliennes sur le sud

Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
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  • Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi, a indiqué le ministère libanais de la Santé, l'armée israélienne disant avoir visé deux combattants du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser le Hezbollah pro-iranien.

"La frappe menée par l'ennemi israélien à l'aide d'un drone sur une voiture (...) a fait un mort" dans la région de Wadi al-Hujair, a indiqué le ministère de la Santé, "un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Une deuxième frappe israélienne sur la localité de Hanine a "coûté la vie à un civil et en a blessé un autre", selon le ministère de la Santé libanais. D'après l'agence nationale d’information officielle Ani, la frappe visait une "moto".

L'armée israélienne a indiqué avoir visé "un terroriste du Hezbollah" dans ce secteur, sans préciser s'il avait été tué ou non.

Mardi, une attaque de drone israélien sur une voiture dans le secteur de Aïtaroun a fait deux morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, l'un des trois blessés, un adolescent âgé de 17 ans, étant décédé.

L'armée israélienne avait affirmé mardi avoir éliminé "un commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah" dans cette région du sud du Liban.

Le même jour, l'ONU a indiqué que 71 civils, y compris plusieurs femmes et enfants, avaient été tués par l'armée israélienne au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que seuls les Casques bleus de l'ONU et l'armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Le Hezbollah, très affaibli par la guerre, doit pour sa part se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 km de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L'armée israélienne devait se retirer entièrement du sud du Liban mais elle s'est maintenue dans cinq points stratégiques.

Déclenchée en octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a poussé le Hezbollah à ouvrir un front depuis le sud du Liban en soutien au mouvement palestinien.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte: les bombardements israéliens ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts.