Ukraine: Biden fait monter la pression avant un prochain échange avec Poutine

La question ukrainienne était au centre des discussions entre les deux chefs de la diplomatie américaine, Anotny Blinken, et russe, Sergueï Lavrov, en marge des réunions de l'OSCE à Stockholm. (Photo, AFP)
La question ukrainienne était au centre des discussions entre les deux chefs de la diplomatie américaine, Anotny Blinken, et russe, Sergueï Lavrov, en marge des réunions de l'OSCE à Stockholm. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

Ukraine: Biden fait monter la pression avant un prochain échange avec Poutine

  • «Je suis en train de préparer un ensemble d'initiatives pour rendre très difficile à Poutine de faire ce que les gens craignent qu'il fasse», affirme le président US
  • Moscou réclame des «garanties sécuritaires», mais Kiev refuse catégoriquement d'abandonner sa volonté d'adhésion à l’Otan

Joe Biden a fait monter d'un cran la pression sur la Russie vendredi en disant préparer des "initiatives" pour défendre l'Ukraine en cas d'invasion, avant un échange avec son homologue Vladimir Poutine prévu dans les prochains jours.

Disant être en "contact constant" avec les alliés des Etats-Unis et les Ukrainiens, le président américain a déclaré, depuis la Maison Blanche: "Je suis en train de préparer ce qui sera, je crois, l'ensemble d'initiatives le plus complet et le plus pertinent qui soit, pour rendre très, très difficile à M. Poutine de faire ce que les gens craignent qu'il fasse".

Joe Biden, qui répondait à une question posée après une intervention consacrée à l'économie, n'a pas donné plus de détails.

La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki n'a guère été plus diserte lors de son point presse de routine, indiquant: "Il y a une série d'outils à notre disposition. Bien sûr, des sanctions économiques sont une option."

Elle n'a pas répondu à une question sur d'éventuelles actions militaires des Américains.

Le président américain et son homologue russe doivent prochainement échanger directement sur les crispations autour de l'Ukraine, sept ans après l'annexion russe de la Crimée et la prise de contrôle d'une partie de l'est de l'ancienne république soviétique par des forces séparatistes pro-russes.

Mais la date et les modalités exactes de cette conversation ne sont pas connues.

Les deux hommes s'étaient vus en personne à Genève en juin dernier. Mais Joe Biden a depuis largement concentré ses efforts diplomatiques à la rivalité des Etats-Unis avec la Chine: il a eu au total trois longs échanges avec le président Xi Jinping, dont une visioconférence de plusieurs heures le 15 novembre.

Nul doute qu'en massant des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, comme le lui reprochent Washington et Kiev, Vladimir Poutine a regagné l'attention de son homologue américain.

Pour apaiser les tensions, Moscou réclame des "garanties sécuritaires" et notamment l'assurance que l'Otan ne va pas continuer à s'étendre vers l'est, en particulier avec une adhésion de l'Ukraine.

Kiev de son côté refuse catégoriquement d'abandonner un tel projet d'adhésion, formellement sur la table depuis 2008, mais resté dans les limbes. Adhérer à l'Otan signifierait que les autres pays de l'alliance, Etats-Unis en tête, seraient tenus d'intervenir militairement pour défendre l'Ukraine en cas d'agression.

L'exercice diplomatique est délicat pour Joe Biden.

Le démocrate se veut certes le porte-parole des démocraties face aux régimes autoritaires dans le monde: il organise même la semaine prochaine un "sommet des démocraties" virtuel de deux jours, une initiative conspuée par la Chine et la Russie. Il veut également réparer les alliances traditionnelles des Etats-Unis, mises à mal par son prédécesseur Donald Trump.

Mais d'autre part, le président des Etats-Unis, qui a mis fin à vingt années d'intervention militaire en Afghanistan, ne veut plus engager des troupes américaines dans de grands conflits ouverts.

Et s'il n'est pas avare de déclarations fortes contre la Russie, et en particulier contre Vladimir Poutine qu'il avait qualifié publiquement de "tueur", Joe Biden peut aussi se montrer pragmatique. Il l'a montré par exemple en donnant son aval à un projet de gazoduc cher à Moscou, mais qui exaspère l'Ukraine.

Joe Biden ne cache pas non plus son impatience face aux problèmes de corruption et de gouvernance en Ukraine. Recevant début septembre le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche, il lui avait promis de "soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine face à l'agression russe", mais ne s'était guère avancé sur le sujet brûlant d'une adhésion à l'Otan.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.