PARIS: La primaire populaire, mouvement citoyen qui cherche un candidat commun à la gauche pour la présidentielle, désignera fin janvier celui ou celle qu'elle investira, même sans le consentement de ce dernier, après le refus des trois principaux candidats de gauche d'y participer.
"Du 27 au 30 janvier, un vote sera organisé pour désigner la candidature la plus en capacité de rassembler" à gauche et faire face à l'extrême droite, ont indiqué mercredi les responsables de la primaire populaire, forte de ses 210 000 participants.
Au terme d'une première phase de parrainage achevée le 11 octobre, dix personnalités avaient été présélectionnées, qui avaient jusqu'à mardi soir pour dire si elles participaient à la primaire populaire.
Trois principaux candidats de gauche -l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, la socialiste Anne Hidalgo et l'écologiste Yannick Jadot- ont pour l'instant refusé.
Une quatrième personnalité, Christiane Taubira, a laissé entrevoir une ouverture, pensent les organisateurs de la primaire populaire: elle a "dit ni oui ni non" et demandé "qu"on lui laisse un peu plus de temps".
Les personnalités qui seront présentées au vote fin janvier doivent impérativement être déclarées candidates à la présidentielle au 15 janvier (ce qui n'est pas encore le cas de Mme Taubira).
"Le 30 janvier, il y aura quoi qu'il arrive un candidat investi par la Primaire Populaire, on connaîtra la personne autour de qui on appellera à se rassembler", même sans son accord, a expliqué à l'AFP Samuel Grzybowski, porte-parole de la Primaire Populaire.
Il veut "empêcher que ce soit un pôle politique, un bureau politique ou une petite poignée de personnes qui le décident, comme en 2017. Ce sera notre base, nos signataires, qui choisiront".
En clair, sauf s'ils se désistent avant le 15 janvier, les trois principaux candidats de gauche seront sur la plateforme de vote.
La primaire a déjà mis la pression ces dernières semaines sur ces trois candidats, en faisant des sit-in devant leur siège, pour les inciter au rassemblement.
Outre ces trois principaux candidats et Mme Taubira, se trouvent aussi parmi les dix préselectionnés le fondateur de Nouvelle Donne Pierre Larrouturou, ainsi que des responsables qui ont déjà indiqué ne pas souhaiter être candidat, comme les députés LFI Clémentine Autain et François Ruffin ou l'économiste Gaël Giraud, ou des personnalités moins connues.
La primaire populaire appelle aussi à un grand rassemblement le 11 décembre contre l'extrême droite, place de la République à Paris et "partout en France" devant les mairies.