Omicron fait planer le pessimisme aux quatre coins de la planète

Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax se sont dits confiants dans leur capacité à combattre Omicron en créant un nouveau vaccin. (Photo, AFP)
Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax se sont dits confiants dans leur capacité à combattre Omicron en créant un nouveau vaccin. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Omicron fait planer le pessimisme aux quatre coins de la planète

  • Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux
  • Le patron du laboratoire pharmaceutique Moderna affiche pour sa part un pessimisme sur l'efficacité des vaccins existants contre le variant

ATHENES :  Le patron du laboratoire pharmaceutique Moderna affiche un pessimisme sur l'efficacité des vaccins existants contre le variant Omicron du coronavirus, au moment où de nouvelles restrictions sanitaires se multiplient dans le monde, comme au Royaume-Uni et au Japon mardi.

Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax se sont néanmoins dits confiants dans leur capacité à combattre Omicron en créant un nouveau vaccin. La Russie a, elle, annoncé travailler sur une version de son "Spoutnik V" ciblant spécifiquement Omicron, dans le "cas improbable" où le sérum actuel ne suffirait pas.

Pour le moment toutefois, il y aura une "baisse significative" de l'efficacité des vaccins actuels face à Omicron et il faudra plusieurs mois pour en élaborer un nouveau, juge Stéphane Bancel, dirigeant de Moderna, dans un entretien au Financial Times. "Tous les scientifiques à qui j'ai parlé (...) disent 'Cela ne va pas le faire'", assure-t-il.

 

Variant Omicron: possible de développer «très rapidement» un vaccin, affirme un scientifique d'Oxford

Le scientifique britannique qui a dirigé les recherches sur le vaccin d'Oxford/AstraZeneca contre le coronavirus a affirmé samedi qu'un nouveau sérum pourrait être développé "très rapidement" contre le variant Omicron. 

Le professeur Andrew Pollard, directeur de l'Oxford Vaccine Group, a estimé "extrêmement improbable" que ce nouveau variant se propage fortement au sein de la population vaccinée, "comme nous l'avons vu l'année dernière" avec le variant Delta.  

Mais si c'était le cas, "il serait possible d'agir très rapidement", a-t-il affirmé sur la BBC, car "les processus de mise au point d'un nouveau vaccin sont de mieux en mieux huilés".

Il estime cependant que les vaccins actuels devraient fonctionner contre la nouvelle souche jugée "préoccupante" par l'OMS, mais que cela ne serait certain que dans les semaines à venir. 

Aucun cas du variant Omicron n'a pour le moment été détecté au Royaume-Uni, l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par le virus avec plus de 144.500 morts. Le gouvernement a cependant annoncé jeudi de sévères restrictions pour les passagers en provenance de six pays africains, dont l'Afrique du Sud, où le variant a été détecté pour la première fois. 

En Europe, un cas lié au variant Omicron a pour le moment été découvert en Belgique et un autre en Allemagne. Une soixantaine de personnes testées positives à leur retour d'Afrique du Sud inquiètent aussi les Pays-Bas, sans toutefois qu'il soit pour le moment confirmé qu'elles portent le nouveau variant. 

Ce dernier a aussi été identifié au Malawi, en Israël sur une personne venue du Malawi, au Botswana et à Hong Kong.

Dans un communiqué, AstraZeneca a déclaré avoir "développé, en étroite collaboration avec l'Université d'Oxford, une plate-forme vaccinale qui nous permet de répondre rapidement aux nouvelles variantes qui peuvent apparaître". La société pharmaceutique britannique a annoncé qu'elle "menait déjà des recherches dans les endroits où le variant a été identifiée". 

Les fabricants de vaccins Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont également déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.

omicron

Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.


"Il y a des raisons d'être préoccupés face à ce nouveau variant, mais pas de raison de paniquer", a relativisé le président américain Joe Biden lundi, prévenant qu'Omicron apparaîtrait "tôt ou tard" aux Etats-Unis. 


Le pays le plus endeuillé au monde par le Covid-19 (près de 780.000 morts), qui s'était rouvert au reste du monde début novembre, s'est refermé lundi aux voyageurs venant de huit pays d'Afrique australe.


De leur côté, les ministres de la Santé de sept des nations les plus industrialisées (G7) ont appelé lundi à "une action urgente" face à ce "variant hautement transmissible". 


L'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge "élevée" la "probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial", reconnaissant que de nombreuses inconnues demeurent: contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes.


Elément rassurant: à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.

Hausse exponentielle

En Afrique du Sud, la majorité des nouvelles contaminations sont déjà liées à Omicron et le gouvernement prédit une hausse exponentielle.


Ces données laissent penser que le variant a un grand potentiel de propagation et rappellent l'urgence d'une vaccination à l'échelle mondiale, seule à même de permettre une couverture immunitaire globale permettant de contrôler l'épidémie, alors que l'Afrique est très peu vaccinée.


Se considérant "punie" pour avoir révélé son existence, l'Afrique du Sud a réclamé la levée "immédiate et urgente" des restrictions de voyages, jugeant "regrettable" que certaines nations africaines prennent aussi ces mesures.


Ainsi le Gabon refuse dorénavant sur son sol les voyageurs provenant de huit pays d'Afrique australe.


Le variant Omicron pourrait peser sur l'économie et l'inflation, a averti lundi le président de la banque centrale américaine Jerome Powell, soulignant des "risques à la baisse pour l'emploi et l'activité économique".


La Chine a également reconnu mardi qu'Omicron compliquerait l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (4-20 février 2022), mais a réaffirmé sa confiance dans la réussite de l'événement.

 

Omicron apparaît à l'heure où la pandémie a déjà fait 5 millions de morts depuis le début de la pandémie

La pandémie de Covid-19 a fait au moins 5.206.370 morts depuis son apparition fin 2019 en Chine, selon un comptage de l'AFP.

C'était sans compter avec le nouveau variant baptisé "Omicron" et qui en dépit des symptômes a priori légers qu'il provoque, inquiètent scientifiques et politiques.

Signalée initialement en Afrique du Sud la semaine dernière, cette nouvelle souche s'est propagée sur tous les continents, du Canada à l'Italie, en passant par le Japon, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal ou encore le Royaume-Uni, où six nouveaux cas ont encore été confirmés lundi.

Cela a poussé de nombreux Etats à suspendre les voyages vers l'Afrique australe, instaurer des dispositifs préventifs et, pour les plus fournis en vaccins, à exhorter leur population à se faire injecter une 3e dose.


Au Royaume-Uni, pays parmi les plus endeuillés par la pandémie (près de 145.000 morts), porter un masque dans les transports et les magasins est redevenu obligatoire mardi. Tous les voyageurs y arrivant doivent faire un test PCR et s'isoler jusqu'au résultat, les tests antigéniques n'étant plus valables.


Depuis ce weekend, Londres n'acceptait déjà plus les non-Britanniques venant de 10 pays africains (Afrique du Sud, Namibie, Lesotho, Eswatini, Zimbabwe, Botswana, Malawi, Mozambique, Zambie et Angola).


L'Europe, redevenue depuis plusieurs semaines l'épicentre de la pandémie, semble le continent le plus touché actuellement par Omicron. 


Les Pays-Bas ont fait état de 14 passagers arrivés ce week-end d'Afrique du Sud porteurs d'Omicron. Mais le variant était déjà en circulation dans le pays le 19 novembre, soit presque une semaine avant l'annonce sud-africaine sur l'existence du variant, ont indiqué mardi les autorités néerlandaises.


La France a signalé son premier cas mardi, sur l'île de la Réunion, et recommande désormais la vaccination aux 5-11 ans présentant un risque de forme grave de la maladie. Le régulateur européen avait approuvé le vaccin pour tous les 5-11 ans quelques jours plus tôt.


En Allemagne, qui connaît une véritable flambée épidémique, la Cour constitutionnelle a jugé mardi justifiées et proportionnelles les mesures de confinement partiel prises par le gouvernement depuis le début de la pandémie, ouvrant la voie à un prochain nouveau durcissement des restrictions.


En Asie, le Japon, trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions, interdit depuis mardi "toutes les entrées de ressortissants étrangers". Le gouvernement a confirmé mardi son premier cas d'Omicron, chez un homme revenu de Namibie.


Israël, où un cas a été confirmé chez un voyageur revenu du Malawi, prohibe également, depuis dimanche, l'entrée des étrangers sur son territoire.

 

L'émergence du variant Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, rappelle l'urgence d'une vaccination à l'échelle mondiale, seule à même de permettre une couverture immunitaire globale permettant de contrôler l'épidémie.

La trop faible vaccination d'une partie de la planète est-elle la cause de l'émergence de nouveaux variants, potentiellement plus dangereux que l'hégémonique Delta? Les vaccins sont-ils l'arme fatale pour en finir un jour avec cette pandémie aux multiples épisodes?

Autant de questions qui se posent et se reposent depuis l'apparition du variant Omicron qui inquiète le monde entier depuis plusieurs jours.

Toutes les pistes ne se résument pas à une vaccination insuffisante. Les experts du Conseil scientifique français, chargé d'aider le gouvernement sur la crise sanitaire, jugent ainsi probable qu'Omicron soit apparu chez une personne immunodéprimée.

Le variant serait l'héritier d'une longue lignée de mutations, accumulées lors d'une infection "chronique" par le Sars-COV2, chez une personne atteinte d'un déficit immunitaire sévère.

Mais, quelle que soit son origine, ce variant "se répandra d'autant moins vite que la population autour est immunisée", souligne à l'AFP Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique et épidémiologiste à l'Institut Pasteur.

Or, en Afrique du Sud, seul le quart de la population est vaccinée. Et, plus largement, "on peut imaginer qu'une multiplication du virus lors d'épidémies incontrôlées offre autant d'opportunités pour l'émergence de variants".

 

(Avec AFP)


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.