En Calabre, quand le procureur antimafia ouvre sa porte

Le procureur anti-mafia italien Nicola Gratteri (C) arrive dans une salle d'audience spéciale le 13 janvier 2021 pour l'ouverture du maxi-procès "Rinascita-Scott" dans lequel plus de 350 membres présumés du groupe mafieux "Ndrangheta" de Calabre et leurs associés vont en procès à Lamezia Terme, en Calabre. Gianluca CHINEA / AFP
Le procureur anti-mafia italien Nicola Gratteri (C) arrive dans une salle d'audience spéciale le 13 janvier 2021 pour l'ouverture du maxi-procès "Rinascita-Scott" dans lequel plus de 350 membres présumés du groupe mafieux "Ndrangheta" de Calabre et leurs associés vont en procès à Lamezia Terme, en Calabre. Gianluca CHINEA / AFP
Short Url
Publié le Dimanche 28 novembre 2021

En Calabre, quand le procureur antimafia ouvre sa porte

  • «Toutes les personnes brimées, objets d'humiliations et de menaces, laissées pour compte viennent me parler», confie Nicola Gratteri
  • Pendant des décennies, l'influence grandissante de la 'Ndrangheta, qui bénéficie de liens étroits avec les milieux d'affaires et politiques, a été sous-estimée par l'Etat italien

CATANZARO, Italie: Une fois par semaine, le procureur antimafia le plus connu d'Italie, Nicola Gratteri, reçoit dans son bureau des victimes de la mafia pour écouter leurs doléances.

En Calabre, la pointe de la Botte italienne qui abrite la très redoutée 'Ndrangheta, la plus puissante mafia italienne, la population locale doit faire face à des menaces, des intimidations, des extorsions, des pratiques d'usure et des meurtres.

Ceux qui attendent patiemment leur tour au parquet de Catanzaro pour passer dix minutes avec Nicola Gratteri sont des Calabrais qui jusqu'à récemment considéraient l'État central comme "très éloigné" de leurs problèmes, explique le procureur dans un entretien.

"Toutes les personnes brimées, objets d'humiliations et de menaces, laissées pour compte viennent me parler", confie Nicola Gratteri, qui vit sous protection policière depuis plus de 30 ans.

"Elles pleurent, elles se désespèrent... Elles sont émues de parler avec le procureur, elles prennent courage en voyant que nous travaillons sérieusement".

Pendant des décennies, l'influence grandissante de la 'Ndrangheta, qui bénéficie de liens étroits avec les milieux d'affaires et politiques, a été sous-estimée par l'Etat italien, trop faible, inefficace ou corrompu pour s'attaquer à ce groupe tentaculaire, spécialisée dans le trafic de drogue, dont les ramifications s'étendent dans le monde entier.

Depuis sa nomination en 2016 au parquet de Catanzaro, où il est responsable des procédures antimafia sur les trois quarts du territoire calabrais, M. Gratteri a été salué comme le dernier espoir de cette région déshéritée, mais aussi critiqué pour son zèle et son amour de l'attention médiatique.

Son objectif: gagner la confiance de la population en réussissant à faire condamner des membres de la 'Ndrangheta.

Dernier exemple en date: le "maxi-procès" contre 355 membres ou collaborateurs présumés de la mafia, qui se tient dans la ville voisine de Lamezia Terme, le plus grand de ce genre depuis la fin des années 80.

- Infiltration mafieuse -

Même si ce procès en première instance est loin d'être terminé, le parquet a obtenu une première victoire ce mois-ci en condamnant 70 membres de la 'Ndrangheta ou de personnes ayant des liens avec elle, sur les 91 qui avaient opté pour une procédure accélérée. Certains hauts responsables ont été condamnés à 20 ans de prison.

Exceptionnellement, 58 membres de l'organisation ont accepté de témoigner pour le parquet.

Car les repentis acceptant de témoigner contre la 'Ndrangheta sont généralement rares, d'où l'importance des entretiens de M. Gratteri avec la population locale, qui a pu se sentir abandonnée par le gouvernement de Rome.

Ici, les chantiers publics sont souvent interrompus en cours de route, le système de santé est au bord de l'effondrement et le taux de chômage est l'un des plus élevés d'Europe, contraignant les jeunes à émigrer dans le nord ou à l'étranger.

Depuis 1991, 110 conseils municipaux calabrais ont été dissous pour infiltration mafieuse. Celui de Lamezia Terme, la troisième ville de la région, a été dissous à trois reprises, la dernière fois en 2017.

Au cours des dernières décennies, la 'Ndrangheta a pu se développer tranquillement en raison de l'attention concentrée sur Cosa Nostra, la mafia sicilienne, après l'assassinat des juges Giovanni Falcone and Paolo Borsellino près de Palerme en 1992.

Selon les experts, la 'Ndrangheta est désormais présente dans tous les secteurs d'activité de l'économie calabraise: du BTP aux hôpitaux en passant par l'agriculture, l'hôtellerie, les pompes funèbres et les finances.

Nicola Gratteri évalue à 9% la part du PIB calabrais monopolisée par la mafia. La 'Ndrangheta, qui a fait fortune grâce à l'importation de cocaïne en Europe, a un chiffre d'affaires annuel de plusieurs dizaines de milliards d'euros.

Face à ce géant, la justice a plus que jamais besoin de la coopération de la population, qui selon M. Gratteri est plus disposée à collaborer depuis le lancement du maxi-procès.

"Aujourd'hui, les gens parlent davantage parce qu'ils nous font davantage confiance. Ils voient les résultats et cela les encourage, ils nous considèrent comme crédibles", estime-t-il. "Les gens n'arrivent pas imaginer que quelqu'un puisse s'occuper de leurs problèmes. Et moi ça me plaît de m'occuper de leurs problèmes".

En Calabre, la difficile cohabitation au quotidien avec la mafia

Il y a deux ans, des milliers de personnes à Vibo Valentia, en Calabre, sont descendues dans la rue le matin de Noël pour célébrer l'arrestation par la police de centaines de membres présumés de la mafia.

Pour ceux qui vivent dans l'ombre de la 'Ndrangheta, la mafia calabraise, c'était la première fois que les habitants osaient dénoncer publiquement le plus puissant syndicat du crime organisé d'Italie qui, depuis des décennies, a infiltré les institutions de la région méridionale, étouffé son économie et terrorisé sa population.

Contrairement aux cas précédents, où les proches des membres de la 'Ndrangheta saisis se sont présentés dans les commissariats pour contester les autorités et soutenir les personnes arrêtées, cette fois-ci, les applaudissements étaient destinés à la police.

"Les applaudissements étaient incessants, j'en avais des frissons", se souvient Giuseppe Borrello, représentant local de l'association anti-mafia Libera. "D'un point de vue symbolique, c'était important".

Deux ans plus tard, des questions restent en suspens car 355 personnes arrêtées sont accusées d'une longue liste de crimes, allant de l'extorsion et de l'usure au blanchiment d'argent et au meurtre, dans le cadre d'un maxi-procès en cours.

Une fusillade survenue le mois dernier a ravivé les craintes que la période de calme relatif qui a suivi les arrestations touche à sa fin dans cette ville de 31.000 âmes.

- «Allez voir le patron» -

Fin 2017, le restaurateur Filippo La Scala a reçu deux appels téléphoniques anonymes, lui ordonnant d'"apporter de l'argent aux amis de Vibo".

Après le jet d'un cocktail Molotov sur la terrasse du restaurant, il s'est rendu à la police.

"C'était un moment difficile", a déclaré M. La Scala à l'AFP. "Ces choses-là vous stressent vraiment".

Partie civile au procès en cours, il se sent "très confiant" dans le nouvel engagement des autorités à affronter la 'Ndrangheta après des décennies d'inertie institutionnelle, d'inefficacité et de corruption.

Le chef des carabiniers de la province de Vibo, le colonel Bruno Capece, prévient cependant que beaucoup reste à faire.

"Avant, pratiquement toutes les nuits, nous recevions des informations sur des voitures brûlées, des portails sur lesquels on tirait ou qu'on endommageait", a déclaré l'officier.

Le dernier meurtre à Vibo remonte à avril 2020 et son auteur a été rapidement retrouvé. De même, la police a résolu en 48 heures la dizaine de tentatives de meurtre depuis les arrestations de décembre 2019, a-t-il précisé.

La collaboration étroite entre la police et les procureurs est un nouveau signe de crédibilité pour l'Etat, dans un territoire où les habitants ont longtemps été habitués à des dénonciations qui ne mènent à rien et à des procès qui traînent en longueur ou se terminent par des acquittements, souvent grâce à la collusion entre la 'Ndrangheta et les personnes au pouvoir, dit M. Capece.

Jusqu'à relativement récemment, "seuls les clans mafieux régnaient ici, et la réponse de l'État était pratiquement inexistante", estime le procureur général de Vibo, Camillo Falvo.

La confiance dans les autorités se gagne par les résultats, selon le magistrat, et jusqu'à présent, la faiblesse de l'État a joué directement en faveur de la 'Ndrangheta.

"Si vous déposez une plainte au civil et qu'elle n'aboutit jamais... la deuxième fois que vous avez un problème, vous allez voir le boss mafieux local et lui dites : +Écoutez, ce type me doit de l'argent+".

- L'effondrement total -

Site de l'ancienne colonie grecque d'Hipponion, Vibo Valentia possède encore un château du XIIème siècle, sur une colline où les chèvres paissent le soir, offrant une vue spectaculaire sur le volcan Stromboli.

Mais si l'on descend dans la ville, marquée par des façades de magasins abandonnés et des structures en béton à moitié terminées, il n'y a pas grand-chose qui mérite un détour.

Quelque 47% des jeunes sont sans emploi dans la province, soit le cinquième taux le plus élevé d'Italie.

"Vibo est une ville triste, délabrée, qui enlaidit les gens et ne les incite pas à donner le meilleur d'eux-mêmes". Voilà comment le blogueur Argentino Serraino, 25 ans, décrit sa ville natale.

Des décennies d'ingérence de la 'Ndrangheta ont contribué au déclin économique de Vibo, par le biais de fonds publics détournés, d'entreprises qui ferment plutôt que de payer l'argent de la protection, ou d'entrepreneurs qui se voient refuser des marchés publics en raison d'appels d'offres truqués.

Le phénomène se répète dans toute la Calabre.

Et malgré le quasi-monopole de la 'Ndrangheta sur le commerce de la cocaïne en Europe et les milliards blanchis grâce à des investissements dans l'économie légale à travers l'Europe, la 'Ndrangheta continue à étrangler l'économie locale.

- «Ils ont ruiné ma vie» -

Les habitants de Vibo ne sont pas tous convaincus que l'État les protège.

L'acte d'accusation du maxi-procès mentionne un commerçant de Vibo comme étant à la fois victime et complice de la 'Ndrangheta, soulignant la zone grise obscure que l'on rencontre souvent en territoire mafieux.

"Ils ont ruiné ma vie", a déclaré Rocco Tavella, évoquant la justice qui l'a gardé derrière les barreaux pendant cinq jours après le coup de filet de 2019.

M. Tavella a, selon les procureurs, subi des pressions pour vendre des vêtements à un prix inférieur au prix coûtant à des membres de la mafia. Lui nie avoir été un intermédiaire dans un épisode de prêt d'argent en 2011, comme l'a affirmé l'un des nombreux informateurs devenus témoins de l'État dans le procès.

"Nous verrons combien de personnes seront acquittées", a-t-il déclaré, sceptique.

Une femme, Paola, qui n'a pas voulu donner son nom de famille, a déclaré que les habitants de Vibo sont paranoïaques, étant donné les liens familiaux et sociaux étroits avec l'accusé.

"Vous ne pouvez pas enfermer quelqu'un pour avoir simplement entendu quelque chose, ou avoir été vu avec quelqu'un", a-t-elle déclaré, accusant les procureurs d'excès de zèle en ne limitant pas les arrestations aux grands boss mafieux.

- Rien à voir ici -

La lutte contre la 'Ndrangheta est rendue encore plus difficile par le manque de ressources, selon le procureur Falvo.

Peu de procureurs chevronnés souhaitent venir dans la région et les procès sont donc menés par de jeunes magistrats inexpérimentés.

"Comment pouvons-nous mener une guerre contre la mafia à mains nues ?", se demande-t-il.

Et la violence ne s'arrête pas à Vibo. Le mois dernier, le fils d'un chef mafieux est soupçonné d'avoir tiré sur un accusé dans ce procès.

Des images vidéo de sécurité ont montré des voitures passant devant l'homme blessé, et aucun témoin - pas même la victime - n'est venu dénoncer le crime.

"C'est comme si nous étions revenus trois ans en arrière, que tout notre travail était parti en fumée", se désole le colonel Capece.

Le propriétaire du restaurant La Scala a raconté que lorsqu'il avait été menacé, il s'était demandé s'il devait quitter Vibo.

"La Calabre est un si bel endroit, et Vibo en est le plus beau parmi tous... Si seulement elle n'était pas ternie par ce cancer de la 'Ndrangheta", a-t-il dit.

Dauphin mort et pots-de-vin au maxi-procès antimafia en Calabre

Un dauphin mort sur un paillasson, des fenêtres détruites à coups de masse, des armes stockées dans des monuments funéraires, des pots-de-vin versés à des juges en échanges d'acquittements... et des certificats médicaux de complaisance pour éviter la prison à des assassins condamnés.

Tous ces épisodes proviennent des histoires racontées depuis janvier par des dizaines de membres de la 'Ndrangheta, la redoutée mafia calabraise, qui ont accepté de témoigner à charge au maxi-procès anti-mafia organisé en Calabre, une région pauvre à la pointe de la Botte italienne.

Ce procès, le plus important du genre depuis la fin des années 80, couvre des délits aussi divers que du trafic de drogue, des achats de votes et des meurtres.

"Ils les ont attendus sur la  place Morelli, les ont invités à manger de la ricotta à la ferme (...) et ils les ont tués, brûlés et dissous", a raconté en mai un repenti, Andrea Mantella, rappelant comment un boss avait tué deux frères par vengeance en 1988.

La 'Ndrangheta, la mafia la plus puissante de la péninsule, est au centre de ce maxi-procès de 355 accusés organisé sur sa terre d'origine à Lamezia Terme, la troisième ville de Calabre.

La 'Ndrangheta domine le marché européen de la cocaïne, mais a aussi infiltré la plupart des secteurs de l'économie légale, avec l'aide de membres des milieux d'affaires et politiques.

Les témoignages déposés par 58 repentis ont révélé la brutalité de l'organisation mais aussi son influence insidieuse à tous les niveaux de la société.

- Luigi «le Suprême» -

Le procès se concentre sur une seule province de Calabre, celle de Vibo Valentia, où les clans familiaux sont dominés par Luigi Mancuso, un homme de 67 ans surnommé "le Suprême", de retour devant la justice après avoir purgé jusqu'en 2012 une peine de 19 ans de prison.

"Sans le feu vert de Luigi Mancuso, impossible d'ouvrir la moindre activité", a témoigné en mars son neveu, Emanuele Mancuso.

Les accusés à ce procès hors normes sont aussi bien des boss présumés que leurs collaborateurs. L'imbrication de la 'Ndrangheta dans l'économie locale rend son éradication quasiment impossible.

Devant le tribunal, des témoins ont raconté comment des ambulances étaient utilisées pour le trafic de drogue, de l'eau publique détournée pour alimenter les cultures de marijuana, et des migrants morts noyés et enterrés sans cercueils à l'issue d'un appel d'offres public truqué.

Illustrant la proximité de la très riche 'Ndrangheta avec les puissants, un de ses hauts gradés, Andrea Mantella, a expliqué comment un pot-de-vin de 70.000 euros avait suffi pour qu'il soit transféré d'une prison classique à un hôpital.

Mantella et un autre témoin ont aussi révélé que la 'Ndrangheta avait payé 50.000 euros à un ancien sénateur et avocat, Giancarlo Pittelli, pour truquer un procès.

Sur le banc des accusés figurent aussi des policiers, des greffiers, des maires, et même un vétérinaire accusé d'avoir aidé à vendre du bétail volé.

Pour le journaliste calabrais Consolato Minniti, ce procès est "le premier à aller vraiment au-delà de la 'Ndrangheta militaire". "Jusqu'ici, les juges s'étaient concentrés sur ceux qui tirent, la partie la plus violente" de l'organisation, a-t-il expliqué à l'AFP.

- «Pilier en ciment» -

Les liens entre la mafia et la société civile ne sont pas une nouveauté: ces 30 dernières années, 110 conseils municipaux ont été dissous pour infiltration mafieuse, jusqu'à trois fois pour certains d'entre eux, dont celui de Lamezia Terme où se tient le procès.

La ville natale du clan Mancuso, Limbadi, a été la première à voir son conseil municipal dissous en 1983, lorsqu'un boss en fuite, Francesco Mancuso, avait été élu maire.

La 'Ndrangheta n'hésite pas non plus à se salir les mains quand c'est nécessaire et utilise différentes tactiques pour extorquer de l'argent en échange de sa "protection", contraindre des propriétaires à vendre leurs biens en dessous du prix du marché, forcer quelqu'un à se fournir auprès d'entreprises "amies" ou recouvrer des prêts à taux usuraires pouvant dépasser les 200%.

Les méthodes d'intimidation sont variées: chiots, dauphins morts ou têtes de chèvre laissés sur un pas de porte, menaces téléphoniques, passages à tabac, voitures incendiées, cocktails Molotov et coups de feu.

Le maxi-procès doit aussi se prononcer sur cinq meurtres présumés, dont celui d'un membre de la 'Ndrangheta assassiné en 2002 en raison de son homosexualité. Il avait été enterré à un endroit ensuite recouvert d'asphalte, a raconté Andrea Mantella.

Une écoute téléphonique a permis de reconstituer le dialogue tenu en mai 2017 entre un mafieux et le frère d'une femme qui avait perdu pour 7.000 euros de marijuana après une saisie de la police. "Il faut essayer de récupérer cet argent ou bien tu retrouveras ta sœur dans le ciment, parce que ces gens-là ne plaisantent pas".


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Short Url
  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Short Url
  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Short Url
  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.