Nouveau variant du Covid-19: le monde se ferme à l'Afrique du Sud

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait une déclaration aux médias sur la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19) au siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 26 novembre 2021. (Johanna Geron/ Pool / AFP)
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait une déclaration aux médias sur la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19) au siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 26 novembre 2021. (Johanna Geron/ Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Nouveau variant du Covid-19: le monde se ferme à l'Afrique du Sud

  • Plusieurs pays européens ont décidé vendredi de suspendre les vols en provenance d'Afrique australe, d'autres nations, comme le Japon instaurant une quarantaine
  • Les craintes liées à ce nouveau variant, décelé à un moment où les restrictions sanitaires suscitent des tensions sociales et où la défiance envers la vaccination persiste, ont fait chuter les prix du pétrole et entraîné de fortes baisses des bourses mond

BRUXELLES, Belgique : Un nouveau variant du Covid-19 en Afrique du Sud et les frontières se referment: plusieurs pays européens ont décidé vendredi de suspendre les vols en provenance d'Afrique australe, d'autres nations, comme le Japon instaurant une quarantaine.

Potentiellement très contagieux et aux mutations multiples, la détection de ce nouveau variant du Covid-19 a été annoncé jeudi en Afrique du Sud.

En dépit des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a déconseillé de prendre des mesures de restriction aux voyages, la Grande-Bretagne, la France et les Pays-bas ont interdit les vols en provenance d'Afrique du Sud et cinq pays voisins à compter de vendredi midi.

Des décisions jugées "hâtives" par le gouvernement sud-africain, et qui constituent un nouveau coup dur pour le tourisme, juste avant l'été austral quand les parcs animaliers et hôtels font normalement le plein.

"Notre préoccupation immédiate est le préjudice que cette décision va causer aux industries du tourisme et aux entreprises", a expliqué la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor dans un communiqué.

La Commission européenne doit proposer dans l'après-midi aux États membres d'activer le frein d'urgence pour interrompre les voyages aériens en provenance de l'Afrique australe.

- Chute des bourses mondiales -

Des équipes européennes de l'United Rugby Championship veulent quitter l'Afrique du Sud, où elles devaient disputer la 6e journée du championnat qui réunit des clubs écossais, gallois, italiens, irlandais et sud-africains.

Et une quinzaine de joueurs britanniques et irlandais ont déclaré forfait pour la suite de l'Open de Johannesburg, comptant pour le circuit européen de golf, qui a débuté jeudi.

Les craintes liées à ce nouveau variant, décelé à un moment où les restrictions sanitaires suscitent des tensions sociales et où la défiance envers la vaccination persiste, ont fait chuter les prix du pétrole et entraîné de fortes baisses des bourses mondiales.

Tokyo perdait 2,53% à la clôture et Francfort et Londres plus de 3% à l'ouverture. L'indice vedette CAC 40 de la Bourse de Paris reculait de 3,33% à 11h10 GMT.

L'Italie a déjà interdit vendredi son territoire à toute personne ayant séjourné en Afrique australe "au cours des 14 derniers jours". En Asie, Singapour a annoncé une interdiction similaire à compter de dimanche, sauf pour ses ressortissants et résidents.

En Allemagne, où la barre des 100.000 décès imputés au Covid-19 a été franchie jeudi, seuls les citoyens allemands seront autorisés à rentrer d'Afrique du Sud à partir de vendredi soir, et à condition de respecter une quarantaine de 14 jours, même s'ils sont vaccinés, a annoncé le ministre sortant allemand de la Santé Jens Spahn.

"La dernière chose dont nous avons besoin maintenant, c'est l'introduction d'un nouveau variant qui cause encore plus de problèmes", a justifié le ministre allemand. Certains hôpitaux allemands sont saturés et le débat sur une obligation vaccinale pour tous en Allemagne, comme vient de le décider l'Autriche, est sur la table.

- «Potentiel de propagation très rapide» -

Il faudra "plusieurs semaines" pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant détecté en Afrique du Sud et nommé B.1.1.529, a indiqué un porte-parole de l'OMS vendredi.

A ce jour, 22 cas ont été signalés, touchant principalement des jeunes, selon l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD). Des cas ont également été signalés au Botswana voisin et à Hong Kong, sur une personne de retour d'un voyage en Afrique du Sud.

Israël a également annoncé un cas de ce nouveau variant: "Il s'agit d'une personne revenue du Malawi", a indiqué le ministère israélien de la Santé disant craindre "deux cas supplémentaires de personnes revenues de l'étranger" et placées en confinement.

Ces trois personnes étaient vaccinées contre le Covid-19, a précisé dans son communiqué le ministère de la Santé sans toutefois préciser le nombre de doses ou le type de vaccin.

A ce stade, les scientifiques sud-africains ne sont pas certains de l'efficacité des vaccins existants contre la nouvelle forme du virus.

Le nouveau variant présente un nombre "extrêmement élevé" de mutations et "nous pouvons voir qu'il a un potentiel de propagation très rapide", a expliqué jeudi le virologue Tulio de Oliveira, lors d'un point presse du ministère sud-africain de la Santé.

-«Système immunitaire» -

Son équipe de l'institut de recherche KRISP, adossé à l'Université du Kwazulu-Natal, avait déjà découvert l'année dernière le variant Beta, très contagieux.

En Afrique du Sud, officiellement le pays le plus touché du continent par le virus, 23,8% des habitants sont complètement vaccinés.

Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu'à rendre le variant dominant. "Ce qui nous préoccupe, c'est que ce variant pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire", a déclaré un autre chercheur, le professeur Richard Lessells.

A l'OMS, les experts chargés du suivi de l'évolution du virus donnant le Covid-19 doivent se réunir vendredi à la mi-journée pour déterminer la dangerosité du nouveau variant.

Le laboratoire allemand BioNTech, allié à Pfizer, a expliqué attendre "au plus tard dans deux semaines" les premiers résultats d'études qui permettront de déterminer si le nouveau variant détecté en Afrique du Sud est capable d'échapper à la protection vaccinale.

La pandémie du nouveau coronavirus a fait plus de 5,180 millions de morts dans le monde depuis la détection de la maladie en Chine fin décembre 2019, selon des chiffres officiels. L'OMS estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan pourrait être deux à trois fois plus élevé.

Le Japon va durcir ses restrictions aux frontières à l'encontre de six pays d'Afrique australe

Face à l'apparition d'un nouveau variant du Covid-19, le Japon va durcir ses restrictions d'entrée pour les voyageurs en provenance de six pays d'Afrique australe dont l'Afrique du Sud, où il a d'abord été détecté, a annoncé vendredi le gouvernement nippon.

Outre l'Afrique du Sud, les personnes en provenance du Botswana, d'Eswatini, du Lesotho, de Namibie et du Zimbabwe arrivant sur le sol nippon à partir de samedi seront soumis à une quarantaine de dix jours dans un lieu choisi par le gouvernement, a annoncé le Japon.

Ils devront se soumettre à un test de Covid à leur arrivée au Japon, et à trois autres durant cette quarantaine, a précisé le gouvernement.

Le Japon a décidé "de prendre toutes les précautions", a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno lors d'une conférence de presse, évoquant "des informations selon lesquelles l'efficacité des vaccins contre (ce variant) est incertaine".

"Ce nouveau variant n'a pas encore été identifié au Japon. Nous faisons tous nos efforts pour gérer cette situation", a-t-il ajouté.

Ce variant aux multiples mutations est potentiellement très contagieux, ont annoncé jeudi des scientifiques en Afrique du Sud, y voyant les signes d'une nouvelle vague de pandémie.

Ces derniers ne savent toutefois pas encore quelle sera l'efficacité des vaccins existants contre ce variant, dont la dangerosité est le sujet d'une réunion vendredi de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Plusieurs pays européens comme le Royaume Uni, l'Italie ou l'Allemagne ont déjà pris des mesures, en interdisant la venue de voyageurs venant d'Afrique australe.

Le Japon, qui a mis en place des restrictions à ses frontières dès le début de la pandémie, a annoncé début novembre un assouplissement pour les voyageurs d'affaires, les étudiants et les stagiaires étrangers, mais reste fermé aux touristes.

A ce jour, un variant Delta hégémonique

Un nouveau variant inquiète la planète. Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, ils sont nombreux à avoir émergé au fil des mois, et c’est le dénommé Delta, identifié pour la première fois en Inde en octobre 2020, qui est à ce jour largement prédominant.

Le variant Delta a ainsi surpassé tous les autres variants dans la plupart des pays, pour représenter 99,8% des cas séquencés au cours des 60 derniers jours, selon le dernier bulletin hebdomadaire de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Arrive ensuite le variant Gamma (0,1%), Alpha (moins de 0,1%), Beta (moins de 0,1%) puis quelques autres variants dont le Mu et le Lambda.

Des variations au niveau sous-régional et national continuent toutefois d'être observées, souligne l'OMS, notamment au sein de certains pays d'Amérique du Sud, où la progression du variant Delta a été plus progressive.

L'apparition ces derniers jours d'un nouveau variant, d'abord détecté en Afrique du Sud, pourrait peut-être renverser la donne. 

Des experts de l'OMS, chargés de suivre les évolutions du virus Covid, se réunissent vendredi pour déterminer si ce variant, nommé B.1.1.529, doit être classifié comme "préoccupant" ou "à suivre", même s'ils ont prévenu qu'il faudra "plusieurs semaines" pour comprendre son niveau de transmissibilité et sa virulence.

A ce stade, selon la classification de l'OMS, quatre variants sont considérés comme "préoccupants" au niveau mondial: l'Alpha, le Beta, le Gamma et le Delta. 

Ils appartiennent à cette catégorie à cause de leur transmissibilité et/ou leur virulence accrues, qui aggravent l'épidémie et la rendent plus difficile à contrôler, selon la définition de l'OMS.

La catégorie juste en-dessous est celle des "variants d'intérêt", dont les caractéristiques génétiques potentiellement problématiques justifient une surveillance. L'OMS en retient désormais deux au niveau mondial: le Lambda et le Mu.

Quel que soit leur statut, tous ces variants sont classés par famille, ou "lignée". Selon les mutations qu'ils ont acquises, ils occupent une place précise dans l'arbre généalogique du virus SARS-CoV-2 d'origine.

En soi, l'apparition de variants est tout sauf une surprise. C'est un processus naturel, puisque le virus acquiert des mutations au fil du temps, pour assurer sa survie.

Sont-ils plus contagieux ou dangereux? 

Tout dépend des mutations qu'ils portent. La plupart n'ont que peu ou pas d’incidence sur les propriétés du virus. Cependant, certaines mutations peuvent affecter les propriétés du virus et influer, par exemple, sur la facilité avec laquelle il se propage, la gravité de la maladie qu’il entraîne ou l’efficacité des vaccins

Le variant Delta est ainsi environ deux fois plus contagieux que les précédents variants et il a réduit d'environ 40% l'efficacité des vaccins contre la transmission de la maladie.

Covid-19 - Nouveau variant: des craintes inédites depuis l'avènement de Delta

Jamais un nouveau variant n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis Delta: le point sur ce qu'on sait de celui détecté en Afrique du Sud, dont le monde se demande s'il est plus transmissible et plus résistant aux vaccins actuels.

- Pourquoi inquiète-t-il?

"Celui-ci est inquiétant, et c'est la première fois que je dis ça depuis Delta", a assuré sur Twitter le virologue britannique Ravi Gupta au sujet de ce variant appelé B.1.1.529.

Les inquiétudes viennent d'une part de ses caractéristiques génétiques, et de l'autre de ce qu'on observe dans la région d'Afrique du Sud où il a d'abord été décrit.

Du point de vue génétique, il possède un nombre de mutations inhabituellement élevé, dont une trentaine dans la protéine spike, la clé d'entrée du virus dans l'organisme.

En se fondant sur l'expérience des précédents variants, on sait que certaines de ces mutations peuvent être associées à une plus grande transmissibilité et à une baisse d'efficacité des vaccins.

"Si on se base sur la génétique, en effet c'est quelque chose de très particulier qui peut être inquiétant", dit à l'AFP Vincent Enouf, du Centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur à Paris.

D'autre part, le nombre de cas et la part attribuée à ce variant augmentent très rapidement dans la province sud-africaine de Gauteng (qui comprend Pretoria et Johannesburg), où il a d'abord été décrit.

Il faudra "plusieurs semaines" pour mieux comprendre le nouveau variant et savoir s'il est plus transmissible, plus dangereux et plus résistant aux vaccins, a souligné l'OMS vendredi.

"Il faut rester raisonnable, continuer à le surveiller et ne pas complètement alarmer la population", plaide Vincent Enouf.

"Les virologues - dont moi - sont préoccupés. Mais je ne crois pas que qui que ce soit puisse conclure que tout est fichu uniquement en se basant sur les données dont on dispose", a renchéri sur Twitter l'Américaine Angela Rasmussen.

Un message difficilement audible par les marchés mondiaux qui, paniqués, plongeaient tous vendredi.

- Va-t-il détrôner Delta?

C'est LA question centrale, à laquelle on n'est pas encore en mesure de répondre.

Delta est aujourd'hui quasi-hégémonique dans le monde grâce à ses caractéristiques qui lui ont permis de remplacer Alpha.

Dans cette grande compétition entre variants, ceux qui sont apparus ces derniers mois - Mu ou Lambda - n'ont pas réussi à lui ravir la première place.

A tel point que ces dernières semaines, la plupart des scientifiques pensaient que le prochain variant préoccupant serait issu d'une évolution de Delta. Or, B.1.1.529 appartient à une souche complètement distincte.

La situation dans la province de Gauteng laisse craindre que ce nouveau variant soit capable de surpasser Delta. Mais ça n'est pas une certitude.

"Il se peut qu'un gros événement de super-propagation (un seul événement qui entraîne un grand nombre de cas, ndlr) lié à B.1.1.529 donne faussement l'impression qu'il supplante Delta", explique la spécialiste britannique Sharon Peacock, citée par l'organisme Science Media Centre.

D'un autre côté, le nouveau variant semble se répandre dans l'ensemble de l'Afrique du Sud, ce qui serait un signe de plus de sa capacité à rivaliser avec Delta. Il est facile à traquer en raison d'une caractéristique génétique aisément repérable via un simple test PCR, avant des analyses plus poussées (le séquençage).

- Peut-on empêcher son expansion?

Moins de 24 heures après la présentation du variant par les autorités sud-africaines, plusieurs pays d'Europe ont suspendu les vols en provenance d'Afrique australe.

Mais "c'est presque trop tard", estime Vincent Enouf. "C'est une mesure qui permet de ralentir" l'expansion d'un variant très contagieux "mais qui ne permettra jamais de la stopper complètement", ajoute-t-il, rappelant les précédents d'Alpha puis Delta.

Ainsi, des cas ont déjà été découverts vendredi en Israël et en Belgique.

Nombre d'experts jugent en outre une telle mesure stigmatisante pour l'Afrique du Sud et le Botswana, qui a lui aussi documenté l'émergence du variant. Ils craignent que cela dissuade d'autres pays de rendre publique l'apparition de variants à l'avenir.

L'OMS a pour l'instant également déconseillé de prendre des mesures de restriction aux voyages.

- Quel impact sur les vaccins?

Là encore, il est trop tôt pour dire si ce nouveau variant réduira l'efficacité des vaccins, même si on peut le craindre.

"Il faut vérifier si les anticorps produits par nos vaccins actuels fonctionnent toujours, à quel niveau ils fonctionnent et si cela empêche toujours les cas graves", explique Vincent Enouf.

Pour cela, on se base sur des tests en laboratoire et sur des données en vie réelle dans les pays concernés.

Le laboratoire allemand BioNTech, allié à Pfizer, attend de premiers résultats "au plus tard dans deux semaines", a indiqué une porte-parole à l'AFP.

"Il est urgent d'adapter les vaccins à ARN et les rappels aux variants en circulation", a estimé sur Twitter le virologue français Etienne Decroly.

Quoi qu'il en soit, la vaccination reste primordiale, de même que l'accès des pays pauvres aux vaccins, insistent les scientifiques.

Car "plus le virus circule, plus il a d'occasions d'évoluer et plus on verra de mutations", a prévenu l'une des responsables de l'OMS, Maria Van Kerkhove.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.