LILLE: Le conseil régional des Hauts-de-France a voté mardi l'effacement de 8,3 des 12 millions d'euros d'un prêt qu'il avait accordé en 2019 à l'aciérie Ascoval, alors propriété du groupe Liberty, pour permettre en 2021 son acquisition par le groupe allemand Saarstahl.
Cette décision intervient après des négociations la semaine dernière entre l'Etat et Saarstahl, qui menaçait de délocaliser temporairement une partie de la production d'Ascoval en Allemagne en raison du coût de l'électricité en France.
Le groupe y avait renoncé vendredi après une réunion à Bercy et l'annonce d'un changement du contrat liant Ascoval à EDF au 1er janvier.
Le prêt de 12 millions à Ascoval avait été accordé en juillet 2019 pour aider l'aciérie de Saint-Saulve (Nord), alors dans le giron du groupe Liberty Steel, à investir dans un équipement industriel.
Il s'ajoutait à un financement de 25 millions provenant de l'Etat, et de 10 millions de la métropole de Valenciennes, pour un total de 47 millions.
En août 2021, le groupe Saarstahl avait repris l'aciérie à Liberty Steel, en difficulté financière, sous conditions d'un abandon d'une partie de ces prêts par l'ensemble des financeurs publics.
La Région avait acté en juillet cette mesure, le vote de mardi ne portant que sur le montant.
Sur la pérennité des activités d'Ascoval, le président de la région et prétendant à la présidentielle Xavier Bertrand a estimé que le "dossier n'est pas soldé".
"L'Etat aujourd'hui est très radin concernant le tarif de l'énergie, c'est vrai pour toutes les industries électro-intensives de notre pays", a ajouté Xavier Bertrand.
"Je veux sauver cette usine. Vous aussi?", avait-il lancé vendredi à Emmanuel Macron, en visite dans l'Aisne.
Nacim Bardi, délégué syndical CGT (majoritaire) d'Ascoval, a pour sa part salué l'abandon de créances: "pour qu'une activité soit forte, il faut un soutien fort de l'Etat. Là c'est pour la bonne cause, un maintien d'activité", a-t-il affirmé à l'AFP.
Les 3,6 millions restants dus à la région doivent être remboursés d'ici à août 2024.
L'usine de Sainte-Saulve, qui emploie 270 salariés, produit des barres d'acier dédiées à la fabrication de rails, notamment pour la SNCF.