Femmes candidates: un plafond de verre intact malgré des textes instaurant la parité

La maire de Paris, Anne Hidalgo, l'une des rares candidates à l’élection présidentielle 2022. (Photo, AFP)
La maire de Paris, Anne Hidalgo, l'une des rares candidates à l’élection présidentielle 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 22 novembre 2021

Femmes candidates: un plafond de verre intact malgré des textes instaurant la parité

  • La parité en France a beau être inscrite dans les textes de lois, le pouvoir, lui, reste à dominante masculine
  • Il est important de ne pas sous-estimer la misogynie qui continue à caractériser la classe politique et même certains médias français

PARIS: Elles sont trois candidates à prendre la ligne de départ pour la prochaine élection présidentielle prévue en France en avril prochain. La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo; la présidente du parti d’extrême droite le Rassemblement National, Marine Le Pen, et la porte-parole du parti d’extrême gauche Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud.
Une quatrième candidate, Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île-de-France, pourrait se joindre à elles, si son sort est positivement scellé à l’issue du congrès du parti de droite Les Républicains.

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Marine Le Penprésidente du Rassemblement national. (Photo, AFP)


Au cours de ce congrès prévu du 1er au 4 décembre prochain, les militants du parti sont appelés à voter pour choisir entre cinq candidats, dont Valérie Pécresse, qui portera les couleurs des Républicains à la prochaine présidentielle.

Plafond de verre
Si cette dernière est adoubée, elles seront quatre à briguer la magistrature suprême, ce qui est une première en France, en comparaison avec les scrutins précédents. Est-ce à dire que la parité entre les femmes et les hommes dans la vie publique a enregistré une avancée? Pas si sûr!

La parité en France a beau être inscrite dans les textes de lois, les femmes ont beau être présentes dans les différentes instances politiques, le pouvoir, lui, reste à dominante masculine. Les postes clés tels que la présidence de l’Assemblée nationale, la présidence du gouvernement et bien sûr la présidence de la république, restent jusqu’à nouvel ordre la chasse gardée des hommes politiques.

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Valérie Pécresse, candidate du parti de droite Les Républicains (LR) à la présidentielle de 2022. (Photo, AFP)

La seule exception dans l’Histoire de la Ve République fut la nomination d’Édith Cresson à la tête du gouvernement, par l’ancien président, François Mitterrand, en 1991. Pour le reste, l’accession d’une femme politique à un poste suprême a toujours été freinée par une sorte de plafond de verre. Deux femmes politiques seulement, Marine Le Pen et l’ancienne ministre socialiste, Ségolène Royal, se sont vues accéder au second tour d’une élection présidentielle. Ségolène Royal avait affronté et perdu face à l’ancien président, Nicolas Sarkozy, en 2007. Marine Le Pen a subi le même sort face au président, Emmanuel Macron, en 2017.

Impréparation, fragmentation
Il convient toutefois de souligner que l’une comme l’autre ont fait preuve d’un manque de préparation face à leur concurrent respectif, lors du débat qui précède habituellement le second tour de l’élection. Il est fort douteux que l’une des trois, éventuellement quatre candidates, qui sont dans les starting-blocks pour 2022, puissent avoir une chance d’être présente au second tour de l’élection présidentielle. 

Les raisons de ce doute sont inhérentes à la nature de la prochaine campagne qui s’annonce aussi difficile que volatile. L’extrême fragmentation du paysage politique français y est certainement pour quelque chose, tout comme la densité des problèmes économiques, sociaux et sécuritaires exacerbés par une crise sanitaire qui n’en finit pas.

Mais les raisons du doute résident également dans le positionnement de chacune des candidates et des données caractéristiques de chaque candidature. Anne Hidalgo, Française d’origine espagnole et maire de Paris depuis 2014, a arraché la candidature socialiste après une âpre bataille avec plusieurs responsables de son parti toujours anéanti depuis l’arrivée au pouvoir de Macron. Sa candidature pâtit de la faiblesse de ce parti et de la mauvaise image qu’ont d’elle les Français au fil des années passées à la tête de la mairie. Elle stagne dans les sondages à un niveau excessivement bas qui ne dépasse pas 5 % des intentions de vote et elle a du mal à se faire entendre par les électeurs. Ces derniers, d’ailleurs, pour 74 % d’entre eux, la jugent avec une grande sévérité. Ils la décrivent comme étant une mauvaise candidate, incompétente, aux méthodes brutales et «pas proche des gens». C’est donc une candidate vraiment détestée, même dans son propre camp, où ils sont 49 % à lui faire les mêmes reproches.

Marine Le Pen, elle, est dans une meilleure position, dans la mesure où elle a le soutien de son parti et qu’elle progresse dans les sondages qui lui accordent entre 19 et 21 % des intentions de vote.
Marine Le Pen baigne dans le chaudron de l’extrême droite depuis sa naissance étant la fille du fondateur du Front National, Jean-Marie Le Pen, devenu aujourd’hui le Rassemblement National. Cependant, sa percée surprenante, en 2017, au second tour de la dernière présidentielle, est loin d’être acquise cette fois. Elle est entravée par un obstacle de taille, qui n’est autre que le candidat potentiel, chroniqueur et essayiste, Éric Zemmour, qui grignote sa base électorale et qui est crédité, après un récent recul, de 15 % des intentions de vote.

Misogynie
Marine Le Pen a déployé de gros efforts pour se démarquer de son père, et parer l’extrême droite d’approches plus subtiles et moins frontales. La voilà obligée de se démarquer d’Éric Zemmour, qui ne recule devant aucune provocation, ni diatribe violente pour aiguiser la rancune, voire la haine des déçus et des laissés-pour-compte.

Nathalie Arthaud est certainement la plus sereine des candidates. Elle en est déjà à sa troisième campagne et elle plafonne tranquillement à près de 1 % des intentions de vote.
Nathalie Arthaud sait pertinemment qu’elle n’ira jamais au second tour et encore moins au palais de l’Élysée. Elle se contente, en bonne militante du parti qu’elle a intégré dès l’âge de 18 ans (elle en a 60 actuellement), de porter la voix des travailleuses et des travailleurs. Ses idées et ses slogans de campagne sont tout simples: augmentation des salaires, gratuité des soins de santé, retraite à 60 ans et arrêt des opérations militaires françaises.

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Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvriere. (Photo, AFP)

Sauf coup de théâtre, il est peu probable qu’une femme politique soit portée à la présidence à l’issue du scrutin de 2022. Malgré les lacunes et les obstacles qui se dressent devant les différentes candidates, il est important de ne pas sous-estimer la misogynie qui continue à caractériser la classe politique et même certains médias français. À l’occasion du trentième anniversaire de sa nomination à Matignon en mai dernier, Édith Cresson a décrit à la presse sa mission comme étant «onze mois en enfer». L’unique ancienne Première ministre française, désormais âgée de 87 ans, considère qu’elle a été «trahie de partout». «Ce que je faisais avec succès», déplore-t-elle, «passait sous silence, en revanche, on rapportait et on déformait mes propos pour en faire les gros titres».
Pour illustrer son propos, elle raconte avoir dit en tête-à-tête au ministre des Affaires étrangères de l’époque, Roland Dumas, que «les Japonais travaillaient comme des fourmis».
Ses paroles ont été reprises par un journal français qui soutenait qu’elle aurait dit que «les Japonais sont des fourmis» ce qui avait engendré des protestations fermes de la part du Japon.

Ce n’est qu’un épisode parmi d’autres relatés par celle qui était devenue la cible de la classe politique et des médias, et qui estime avoir été sacrifiée sur l’autel de la misogynie.
Or, cette misogynie est toujours présente dans la classe politique française, à tel point que l’Assemblée nationale a décidé d’opter pour une méthode dure pour la combattre.
Amputer le salaire d’un député de moitié s’il profère des propos ou des remarques sexistes à l’encontre d’une collègue députée.
 


Des Français musulmans s'exilent à l'étranger, fuyant la « morosité ambiante »

Sur plus de 1.000 personnes répondant à un questionnaire relayé par l'intermédiaire de réseaux militants, 71% ont cité le racisme ou les discriminations pour expliquer ce choix, selon cette enquête, intitulée "La France, tu l'aimes mais tu la quittes". (AFP).
Sur plus de 1.000 personnes répondant à un questionnaire relayé par l'intermédiaire de réseaux militants, 71% ont cité le racisme ou les discriminations pour expliquer ce choix, selon cette enquête, intitulée "La France, tu l'aimes mais tu la quittes". (AFP).
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  • Une étude de sociologie publiée le mois dernier rapporte que des Français de culture musulmane, hautement qualifiés, souvent issus de l'immigration, quittent la France pour un nouveau départ
  • Ses amis, sa famille, la culture française lui manquent, mais il raconte avoir fui "l'islamophobie" et le "racisme systémique" entraînant des contrôles policiers à répétition à son encontre

PARIS: Après avoir échoué à 50 entretiens d'embauche pour un job de consultant, en dépit de ses qualifications et diplômes, Adam, Français de confession musulmane, a fait ses valises pour commencer une nouvelle vie à Dubaï.

"Je me sens beaucoup mieux ici qu'en France", estime désormais ce trentenaire d'origine nord-africaine.

"Ici on est tous égaux. On peut avoir comme patron une personne indienne, une personne arabe, un Français", témoigne-t-il à l'AFP, ajoutant que sa religion est "plus acceptée".

Une étude de sociologie publiée le mois dernier rapporte que des Français de culture musulmane, hautement qualifiés, souvent issus de l'immigration, quittent la France pour un nouveau départ dans des villes telles que Londres, New York, Montréal ou Dubaï.

Sur plus de 1.000 personnes répondant à un questionnaire relayé par l'intermédiaire de réseaux militants, 71% ont cité le racisme ou les discriminations pour expliquer ce choix, selon cette enquête, intitulée "La France, tu l'aimes mais tu la quittes".

En France, "vous devez faire deux fois plus d'efforts quand vous venez de certaines minorités", reprend Adam, qui ne donne pas son nom de famille, comme tous ceux interrogés par l'AFP.

Ses amis, sa famille, la culture française lui manquent, mais il raconte avoir fui "l'islamophobie" et le "racisme systémique" entraînant des contrôles policiers à répétition à son encontre.

'Plafond de verre'

La France, ancienne puissance coloniale et pays d'immigration, compte une importante population d'origine maghrébine et africaine.

Les enfants d'immigrés venus chercher une vie meilleure ou appelés à constituer une main d'oeuvre bon marché dans les années 60 sont Français. Mais nombre d'entre eux se sentent étrangers dans leur propre pays, considérés comme des "citoyens de seconde zone". En particulier depuis les attentats jihadistes de 2015 en France.

"Le climat en France s’est largement dégradé. En tant que musulman on est pointé du doigt", estime sous couvert de l'anonymat un banquier franco-algérien de trente ans, qui s'apprête à quitter son pays en juin, direction Dubaï.

Il évoque notamment certaines chaînes d'info et éditorialistes assimilant tous les musulmans à des extrémistes religieux ou des fauteurs de troubles.

Ce fils d'une femme de ménage algérienne, titulaire de deux masters, estime en outre s'être heurté à un "plafond de verre" dans son parcours professionnel en France.

En France, les statistiques ethniques et religieuses sont interdites. Mais de nombreuses enquêtes documentent depuis des années les discriminations frappant les personnes d'origine immigrée dans la recherche d'emploi, de logement, les contrôles policiers...

Un candidat au nom français a près de 50% de chances supplémentaires d’être rappelé par un employeur par rapport à un candidat au nom maghrébin, rappelle ainsi l'Observatoire des inégalités dans son rapport 2023.

'Morosité'

Le rapport très particulier de la France à la laïcité, les polémiques récurrentes sur le voile musulman, provoquent aussi le malaise chez certains.

"Il y a une vraie spécificité française sur cette question. Dans notre pays, une femme qui porte le voile est reléguée à la marge de la société et il lui est notamment très difficile de trouver un emploi. Des femmes portant le hidjab qui veulent travailler sont donc assez logiquement amenées à quitter la France", explique Olivier Esteves, l'un des auteurs de l'étude, au Monde.

"On étouffe en France", raconte à l'AFP un Français de 33 ans d'origine marocaine, qui s'apprête à émigrer en Asie du sud-est avec sa femme enceinte, "pour vivre dans une société plus apaisée et où les communautés savent vivre ensemble".

Cet employé dans la tech veut fuir "la morosité ambiante" et les "humiliations" du quotidien liées à son patronyme et ses origines.

"On me demande encore aujourd’hui ce que je fais dans ma résidence", où il vit depuis plusieurs années. "Et c’est pareil pour ma mère quand elle me visite. Mais ma femme qui est blanche de peau n’a jamais eu cette question", raconte-t-il.

"Cette humiliation constante est d’autant plus frustrante que je contribue net à cette société en faisant partie des hauts revenus qui paient plein pot", s'insurge-t-il.

Paradoxalement, la société française est pourtant "plus ouverte qu'il y a vingt ans" et "le racisme recule", souligne le dernier rapport annuel de l'Observatoire des inégalités, notant que 60% des Français déclarent n'être "pas du tout racistes", soit deux fois plus qu'il y a 20 ans.

Et la part de ceux qui pensent qu’il y a des "races supérieures à d’autres" a été divisée par trois, de 14% à 5%.


Les députés érigent l'agriculture en « intérêt général majeur »

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  • "La protection, la valorisation et le développement de l'agriculture et de la pêche sont d'intérêt général majeur en tant qu'ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux"
  • L'engagement avait été pris par Emmanuel Macron au salon de l'Agriculture, alors que la colère des agriculteurs battait son plein

PARIS: Les députés ont approuvé jeudi un article du projet de loi agricole qui prévoit de conférer à l'agriculture un caractère "d'intérêt général majeur", une innovation juridique censée répondre à une demande des agriculteurs, mais dont les oppositions contestent la portée.

"La protection, la valorisation et le développement de l'agriculture et de la pêche sont d'intérêt général majeur en tant qu'ils garantissent la souveraineté agricole et alimentaire de la Nation, qui contribue à la défense de ses intérêts fondamentaux", énonce cet article-clé du projet de loi.

L'engagement avait été pris par Emmanuel Macron au salon de l'Agriculture, alors que la colère des agriculteurs battait son plein. "Sur le plan juridique, ça positionne l'agriculture en équilibre avec l'environnement", avait approuvé Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole.

"Cela va venir produire, sur le long terme, des effets dans la manière dont vont pouvoir être pondérés différents objectifs de politiques publiques, et dans la manière dont, sur le terrain, des projets agricoles pourront être évalués, réalisés et développés", a affirmé le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

Plusieurs députés -- à l'instar de juristes --, doutent cependant de sa portée.

La mesure "crée le fantasme d'une remise en cause de la charte de l'environnement" et "donne l'illusion au monde paysan qu'on a répondu de façon démagogique à toutes ces attentes d'être au-dessus du reste des normes, du droit", a fustigé Dominique Potier (PS).

Nicole Le Peih, rapporteure Renaissance, a admis qu'il s'agissait d'une "innovation juridique" qui ne "modifie pas la hiérarchie des normes".

"Il n'y a pas de remise en cause du principe constitutionnel de la protection de l'environnement" mais "lorsque plusieurs dispositions législatives seront en présence, voire seront contradictoires, l'agriculture fera désormais l'objet d'une attention spécifique", a-t-elle soutenu.

« Intentions »

L'article propose également une longue définition de la souveraineté alimentaire et agricole de la France, reposant notamment sur sa capacité à "produire, transformer et distribuer" les produits nécessaires à "une alimentation suffisante, saine (et) sûre".

Il pose aussi le principe "d'ici au 1er juillet 2025 puis tous les dix ans d'une programmation pluriannuelle de l'agriculture".

Le reste consiste surtout en une longue liste de bonnes pratiques que les politiques publiques sont censées suivre pour assurer cette "souveraineté alimentaire".

L'article a surtout permis à chaque groupe de faire valoir sa vision de l'agriculture, et au camp présidentiel de jouer la carte de la co-construction.

Il a intégré certains objectifs proposés par Les Républicains (justifier et évaluer les surtranspositions avant de les mettre en place, valoriser les agricultrices) ou la gauche (améliorer les conditions de travail des agriculteurs, développer la prévention sanitaire).

Mais l'article "n'a aucune valeur normative" et n'apporte "aucune contrainte", a déploré Sébastien Jumel (PCF). Aurélie Trouvé (LFI), a dénoncé l'absence de mesures pour des "prix planchers".

"C'est caricatural", a rétorqué Henri Alfandari (Horizons), estimant que les agriculteurs demandaient aussi de la clarté sur leurs missions. L'article pose des "intentions qui encouragent", pour Julien Dive (LR).

Les députés RN ont eux fustigé le manque de soutien à leurs amendements.

Les règles de la procédure parlementaire ont aussi donné lieu à une fin de séance kafkaïenne, les députés passant près d'une heure et demie à voter ou rejeter près de 560 amendements, dont certains avaient été débattus de nombreuses heures auparavant.

"C'était complètement dingue", soupirait une députée en sortant, mi-amusée, mi-fatiguée.


Nourriture, santé: opérations de « ravitaillement » en vue en Nouvelle-Calédonie

Les autorités de Nouvelle-Calédonie ont annoncé plusieurs mesures vendredi pour pallier les difficultés d'accès à l'alimentation et aux soins, notamment en libérant les grands axes routiers pour une opération de "ravitaillement", après quatre jours d'émeutes sur l'archipel. (AFP).
Les autorités de Nouvelle-Calédonie ont annoncé plusieurs mesures vendredi pour pallier les difficultés d'accès à l'alimentation et aux soins, notamment en libérant les grands axes routiers pour une opération de "ravitaillement", après quatre jours d'émeutes sur l'archipel. (AFP).
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  • "Il y a des problèmes d'approvisionnement que nous allons résoudre: une manœuvre de ravitaillement va être mise en place"
  • Pour cela, le Haut-commissaire compte sur les renforts de sécurité intérieure qui sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi, soit près d'un millier d'effectifs

NOUMEA: Les autorités de Nouvelle-Calédonie ont annoncé plusieurs mesures vendredi pour pallier les difficultés d'accès à l'alimentation et aux soins, notamment en libérant les grands axes routiers pour une opération de "ravitaillement", après quatre jours d'émeutes sur l'archipel.

"Il va falloir faire un énorme travail pour rétablir le fonctionnement de la société du Grand Nouméa, qui a été durement impactée par tout ce qui a été pillé et détruit", a prévenu vendredi le représentant de l'Etat sur ce territoire du Pacifique sud, Louis Le Franc.

Le Haut-commissaire de la République a retenu pour l'heure deux "priorités": alimentation et santé.

"Il y a des problèmes d'approvisionnement que nous allons résoudre: une manœuvre de ravitaillement va être mise en place", a-t-il déclaré devant la presse à Nouméa.

Pour cela, le Haut-commissaire compte sur les renforts de sécurité intérieure qui sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi, soit près d'un millier d'effectifs. Ils doivent permettre de dégager les axes routiers "qu'on a besoin d'emprunter pour que les convois de réapprovisionnement alimentaire, de réapprovisionnement en médicaments, puissent se diriger vers les structures où c'est nécessaire, vers les surfaces commerciales".

Les forces de l'ordre doivent aussi "libérer tous ces barrages" qui émaillent encore l'agglomération, selon lui.