Sortir de Gaza, le juteux marché du passage avec l'Egypte

Dans cette photo d'archive prise le 31 mai 2021, des femmes passent devant une bannière géante représentant le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi au milieu des préparatifs pour recevoir une délégation de renseignement égyptienne en visite dans la ville de Gaza. Des affiches du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi sont diffusées sur un site de la bande de Gaza ravagée par la guerre, où ouvriers et bulldozers s'affairent à reconstruire. Après des années de recul, l'Égypte fait à nouveau sentir sa présence dans l'enclave palestinienne voisine, devenant un donateur clé au lendemain du dernier combat entre le Hamas et Israël en mai. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 31 mai 2021, des femmes passent devant une bannière géante représentant le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi au milieu des préparatifs pour recevoir une délégation de renseignement égyptienne en visite dans la ville de Gaza. Des affiches du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi sont diffusées sur un site de la bande de Gaza ravagée par la guerre, où ouvriers et bulldozers s'affairent à reconstruire. Après des années de recul, l'Égypte fait à nouveau sentir sa présence dans l'enclave palestinienne voisine, devenant un donateur clé au lendemain du dernier combat entre le Hamas et Israël en mai. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 21 novembre 2021

Sortir de Gaza, le juteux marché du passage avec l'Egypte

  • Dans ce micro-territoire, des Palestiniens payent des centaines, voire des milliers de dollars, à des sociétés privées pour se rendre en Egypte ou rentrer de ce pays, seule issue de l'enclave palestinienne outre Israël
  • «Une heure après ma publication, un membre du Hamas m'a appelé pour me demander de tout effacer, que c'était un sujet hyper sensible pour les Egyptiens et que ça allait nuire aux Palestiniens»

RAFAH, Territoires palestiniens : Dès que Moustafa al-Sawaf a dénoncé sur les réseaux sociaux les "millions" que touchent des sociétés privées pour éviter aux Palestiniens le "chemin de l'humiliation" entre la bande de Gaza et le Caire, semé de tracasseries et d'embûches, son téléphone a sonné.


"Une heure après ma publication, un membre du Hamas m'a appelé pour me demander de tout effacer, que c'était un sujet hyper sensible pour les Egyptiens et que ça allait nuire aux Palestiniens", raconte à l'AFP cet analyste politique gazaoui.


"J'ai donc retiré la publication pour ne pas nuire aux Palestiniens, mais en l'espace d'une heure il y avait déjà près de 80 commentaires pour me soutenir car cette affaire cause beaucoup de souffrance", dit-il.


Moustafa al-Sawaf avait dit publiquement ce que beaucoup pensent tout bas à Gaza. 


Dans ce micro-territoire, des Palestiniens payent des centaines, voire des milliers de dollars, à des sociétés privées pour se rendre en Egypte ou rentrer de ce pays, seule issue de l'enclave palestinienne outre Israël. 


Un juteux commerce devenu aussi l'un des plus grands tabous sur place.


Depuis que les islamistes du Hamas ont pris le pouvoir à Gaza en 2007, l'Etat hébreu impose un blocus à ce territoire.


Le gouvernement israélien accorde des permis de travail, des autorisations d'entrée sur son territoire via le passage d'Erez pour y subir des opérations, et des transits permettant de se rendre en Jordanie via ce passage situé dans le nord de la bande de Gaza. Mais ces procédures peuvent être longues ou ne pas aboutir.  


D'où l'importance de l'autre poste-frontière, celui de Rafah, installé dans le sud, à une centaine de mètres du défunt aéroport international Yasser Arafat de Gaza, inauguré en grandes pompes en 1998 en présence du président américain Bill Clinton, mais détruit au début de la Seconde intifada, le soulèvement palestinien du début des années 2000.


Aujourd'hui, personne ne peut quitter Gaza par les airs, le bâtiment tout en arches a été réduit en un champ de ruines; la piste d’atterrissage recouverte de terre et d'herbe n'est plus foulée que par des chèvres. Et l'enclave ne compte pas de port autre que les ports de pêche.


Et lorsque le poste de Rafah est ouvert, le nombre de passagers pouvant traverser est restreint, d'autant que la région limitrophe, le Sinaï, est le théâtre d'affrontements récurrents entre jihadistes du groupe Etat islamique et les forces égyptiennes.


Pour sortir de Gaza, les voyageurs doivent s'inscrire des semaines à l'avance sur des listes, d'où le recours à des sociétés privées, bénéficiant de liens privilégiés avec l'Egypte, pour entrer et sortir de Gaza, ou simplement ne pas trop souffrir au passage.


L'AFP s'est entretenue avec une dizaine de Gazaouis ayant accepté de témoigner sans que leur nom ne soit cité de crainte, disent-ils, d'être placés sur une "liste noire" égyptienne et ne plus pouvoir sortir ou rentrer à nouveau à Gaza.

4 jours pour 400 km
Ahmed (nom d'emprunt) rentrait du Caire en début d'année. Le trajet par la route prend en théorie environ cinq heures. Il a duré quatre jours.


Parti un mercredi à 04H00 de la capitale égyptienne, il a payé environ 130 dollars un taxi privé pour parcourir les 380 km jusqu'à Rafah.


Tout s'est bien passé jusqu'à l'entrée du canal de Suez. Le point de passage de Mahdiyya était fermé et encombré de taxis. Il a payé un second taxi, partagé avec six personnes et a passé la nuit à dormir dans la voiture, avant de passer au point de contrôle égyptien.


"Les Egyptiens ont ouvert tous mes sacs, ils ont confisqué mon parfum, mes cigarettes, ouvert mes profils Facebook et WhatsApp, regardé mes photos", raconte-t-il à l'AFP.


Après trois contrôles, il reprend la route, passe sans encombres par le checkpoint de Maïdan dans le désert du Sinaï, avant que tout ne se fige à nouveau à Al-Arish, à une cinquantaine de km de Rafah. "Nous sommes arrivés le jeudi vers 16H50, mais ils nous ont dit: +khalas, faites marche arrière+", poursuit Ahmed.


Le taxi s'est replié en ville. Ahmed a loué une chambre, jusqu'à ce que, deux jours plus tard, il reçoive un message lui disant que la route rouvrait. Lui et ses compagnons d'infortune foncent alors vers le checkpoint qui avait bien rouvert... mais pour une heure seulement. 


Désemparé, il dort dans la rue, attend le lendemain pour finalement rejoindre enfin Rafah, la porte d'entrée vers Gaza.


Dormir dans le désert, au pied d'un point de contrôle, Fatima (nom d'emprunt) en garde des sueurs froides. C'était en 2020, elle voyageait avec un petit groupe de femmes, du Caire à Gaza.


Au checkpoint de Maïdan, "nous avons dû dormir par terre dans la rue, je me suis étendue sur un bout de carton et j'ai fait de mon abaya une couverture", raconte-t-elle. "J'avais peur, nous étions dans le désert, il n'y avait pas d'eau, pas de toilettes, nous entendions des bombardements au loin, une des femmes avec nous n'arrêtait pas de crier: +je vais mourir, je vais mourir+".


La nuit suivante, au passage de Balouza, fermé, elle a dormi dans un bus, puis la nuit suivante, à Al-Arish, sous un bus. "Il faisait chaud, il y avait des enfants qui dormaient avec nous et pleuraient sans cesse et j'ai dû demander à des femmes de m'entourer pour aller uriner à côté du bus".

Services VIP
Au total, Ahmed et Fatima ont passé plus de quatre jours pour faire moins de 400 km, pour cette route ponctuée de postes de contrôle en raison, selon l'Egypte, de l'insécurité liée aux menaces islamistes armées.


"Tout ça, cette route, me détruit de l'intérieur (...) C'est comme si nous, gens de Gaza, étions tous considérés comme des terroristes", soupire Ahmed d'autant plus frustré qu'après être enfin arrivé à Gaza, il a appris que des connaissances avaient fait le même trajet en seulement un jour.


La différence? "Ils ont utilisé le service VIP. Au final, en comptant les taxis, l'hôtel pourri, j'ai presque payé la même somme qu'eux et ça m'a pris presque cinq jours", peste-t-il, accusant les services de sécurité égyptiens de rendre la vie dure aux voyageurs gazaouis pour les pousser à recourir à des compagnies privées.


Dans la bande de Gaza, des compagnies locales proposent des services VIP (enregistrements, papiers, taxis privés) à 1.000 dollars pour faire les 400 km entre Rafah et le Caire, et 600 dollars pour le retour, une véritable fortune pour une population paupérisée.


Or ces compagnies locales ont des "licences" de la société égyptienne Abnaa Sinaï (Les fils du Sinaï) pour vendre ces services, indique à l'AFP un responsable de l'industrie requérant l'anonymat, une information confirmée de sources officielles dans la bande de Gaza. La société Abnaa Sinaï n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur cette affaire.   


"Pour les Palestiniens, c'est une catastrophe. Dans les faits, c'est le business de la frontière. On parle de jusqu'à 175.000 dollars par jour", souligne un responsable d'une compagnie de Gaza offrant ces services VIP. 


"Côté égyptien, ils font des pressions pour rendre le retour à Gaza pénible et ainsi pousser les gens à payer le service VIP la fois suivante", dit-il. La société Abnaa Sinaï n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur cette affaire. 


"A cause de ce problème de frontière, je ne suis pas retournée à Gaza pendant des années. J'avais trop peur de ce trajet, de la route à partir du Caire", confie Hiba (nom d'emprunt), une Gazaouie vivant à l'étranger qui s'est finalement résolue à retourner dans l'enclave cette année pour y retrouver sa famille. 


"Aux postes de contrôle, ils (les gardes) nous regardent avec des yeux qui veulent dire: +on vous déteste+", ajoute-t-elle. Si Hiba n'a pas payé le service VIP pour rentrer à Gaza, elle se dit prête à débourser 1.000 dollars pour en ressortir et rêve du jour où elle pourra entrer et sortir de l'enclave sans frais et sans encombres.

Sous Suez
Au cours des derniers mois, des responsables palestiniens ont demandé à l'Egypte de faciliter le transit des Gazaouis. Président de la chambre de commerce de Gaza, Walid al-Hosari a abordé récemment cet enjeu lors de réunions au Caire.


"Les Egyptiens nous ont informés que le nombre de voyageurs de la bande de Gaza vers l'Egypte allait augmenter (...) et qu'ils pourront passer par les tunnels sous le canal de Suez", actuellement interdits aux voyageurs palestiniens, ce qui facilitera le périple, dit-il à l'AFP.


"Ils promettent, promettent, mais on ne sait jamais si cela va se concrétiser", lance un haut responsable du Hamas, disant ne pas vouloir épiloguer sur ce sujet "très sensible" pour les Egyptiens.


Pour l'économiste palestinien Omar Shaban, qui suit de près les enjeux commerciaux avec le voisin égyptien, l'idée de faire payer une fortune à des familles de Gaza pour sortir de l'enclave ne peut tenir longtemps à l'heure où l'Egypte a décidé de s'engager pour la reconstruction de ce territoire ravagé par les guerres.


Le "business" de la frontière est une "affaire de gros sous", mais les Egyptiens ne peuvent à la fois "s'engager dans la reconstruction de Gaza et empêcher la population de Gaza de rentrer en Egypte", dit-il. 

A Gaza, le retour de l'Egypte par la porte de la reconstruction

GAZA : Affiche géante du président Abdel Fattah al-Sissi souriant, travailleurs au volant de bulldozers: après des années de retrait, l'Egypte fait son retour dans la bande de Gaza pour s'imposer sur le terrain de la reconstruction après la dernière guerre entre Israël et le Hamas.


Dans les semaines suivant ces affrontements, en mai, des travailleurs égyptiens sont arrivés dans l'enclave palestinienne sous blocus israélien pour construire une route sur le bord de mer et un nouveau quartier à Beit Lahya (nord).


"Les instructions du président sont de reconstruire la bande de Gaza. Nous sommes environ 70 ingénieurs, fonctionnaires, chauffeurs routiers, mécaniciens et ouvriers", résume l'un d'eux sur place, taisant son nom mais se disant "heureux d'aider la Palestine".


Pendant la guerre de 11 jours entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, l'Egypte s'était activée en coulisses pour favoriser un cessez-le-feu et avait promis une enveloppe de 500 millions de dollars pour la reconstruction de l'enclave.


Issu de la mouvance des Frères musulmans, le Hamas n'avait pas de bonnes relations avec l'Egypte depuis la destitution en 2013 par l'armée de l'ancien président Mohamed Morsi, issu de cette même confrérie, au profit d'Abdel Fattah al-Sissi, qui avait d'ailleurs fermé le consulat égyptien à Gaza.

Qatar vs Egypte ?
Selon l'économiste palestinien Omar Shaban, "il était inattendu, inimaginable" que l'Egypte de Sissi investisse des millions dans les terres du Hamas et de voir des travailleurs égyptiens dans les rues de Gaza. 


"L'Egypte et le Hamas ne sont pas amis, mais ils ont des intérêts communs. L'Egypte veut maintenir le cessez-le-feu en s'engageant dans la reconstruction après-guerre", explique-t-il.


Le Hamas a besoin de l'aide étrangère pour reconstruire et de bonnes relations avec l'Egypte, qui contrôle l'une de ses deux frontières, celle de Rafah, stratégique pour faire entrer dans l'enclave du matériel pour la reconstruction.


De son côté, l'Egypte a "compris qu'elle n'avait pas beaucoup d'options (à Gaza)" où, près de 15 ans après avoir ravi le pouvoir au Fatah de Mahmoud Abbas et en dépit de quatre guerres avec Israël, le Hamas est toujours en place, ajoute M. Shaban.


Ces dernières années, le Qatar, émirat du Golfe lié à la mouvance des Frères musulmans comme le Hamas, avait été le premier donateur étranger à Gaza. Mais depuis la guerre de mai, le pays n'a pu déverser son aide mensuelle comme à l'habitude.


Le Qatar a versé une dizaine de millions de dollars en aide aux familles pauvres, mais un différend demeure avec Israël sur le moyen de versement des salaires aux employés du gouvernement du Hamas.


L'Etat hébreu s'oppose à des paies versées en liquide par crainte que ces sommes ne soient détournées à des fins militaires.


Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a ainsi exhorté l'Egypte et les Emirats arabes unis, deux pays qui entretiennent des relations diplomatiques officielles avec Israël, à s'engager dans la reconstruction et le développement de Gaza.

«Coordination»
Sur place, le gouvernement du Hamas chiffre à au moins "479 millions de dollars" les dommages directs liés à la dernière guerre, qui s'ajoutent aux "600 millions de dollars" de travaux liés aux guerres passées et qui n'ont pas encore été réalisés, explique à l'AFP Naji Sarhan, directeur général du ministère gazaoui des Travaux publics. 


Et c'est sans compter les besoins en développement (électricité, eau, infrastructures) de Gaza, un des territoires les plus pauvres du Moyen-Orient.


"L'aide du Qatar est la bienvenue, celle de l'Egypte aussi... Et nous faisons la coordination entre les pays", dit M. Sarhan. 


D'ailleurs, le Qatar a annoncé le 17 novembre un accord conjoint avec l'Egypte pour fournir du carburant et des matériaux de construction à la bande de Gaza.


La route que les Egyptiens construisent joindra celle financée par le Qatar, pour ainsi former un corridor routier du sud au nord de l'enclave, le long de la mer. Elle traversera le camp de réfugiés d'Al-Shati, où des masures seront réduites en poussière.


"Ils nous ont dit que nous devrons quitter les lieux, que nous aurons une nouvelle maison", souffle Roya al-Hassi, 83 ans, assise sur une chaise bringuebalante.


"Moi ça ne me dérange pas de partir, pour autant que je retrouve une chambre, une salle de bain et une pièce pour préparer le thé", ajoute-t-elle.


De l'autre côté de la route, Maher al-Baqa, un entrepreneur d'une trentaine d'années, supervise les travaux d'un vaste café-restaurant qu'il fait construire sur le bord de mer.


La nouvelle corniche "va attirer du monde", espère-t-il. "Mais bon, ça reste Gaza et on ne sait jamais quand la guerre va reprendre".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.