Peng Shuai: de l'ONU à la Maison Blanche, la pression s'accroît sur la Chine

La joueuse de tennis chinoise Peng Shuai (AFP)
La joueuse de tennis chinoise Peng Shuai (AFP)
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Publié le Samedi 20 novembre 2021

Peng Shuai: de l'ONU à la Maison Blanche, la pression s'accroît sur la Chine

  • Washington appelle Pékin à fournir une «preuve vérifiable» et «indépendante» concernant la sécurité de l’athlète et l'endroit où elle se trouve
  • La WTA, l'instance qui régit le tennis féminin mondial, a également demandé une enquête «transparente et juste», allant jusqu'à menacer la Chine de ne plus figurer sur le circuit planétaire

WASHINGTON : De l'ONU à la Maison Blanche en passant par les instances mondiales du tennis, les prises de positions se multiplient pour demander à la Chine de faire la lumière sur la disparition de la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai, qui n'a pas donné signe de vie depuis début novembre.

La joueuse de 35 ans, ex N.1 mondiale du double et star dans son pays, a disparu après avoir accusé sur les réseaux sociaux l'ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli - qui a été de 2013 à 2018 l'un des sept hommes politiques les plus puissants de Chine - de l'avoir contrainte à une relation sexuelle il y a trois ans, avant d'en faire sa maîtresse. Un message vite effacé. 

Par la voix de la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, vendredi, les Etats-Unis se sont déclarés "très préoccupés" par le sort de la joueuse chinoise. Washington appelle Pékin à fournir une "preuve vérifiable" et "indépendante" concernant la sécurité de l’athlète et l'endroit où elle se trouve.

"Nous savons que (le gouvernement chinois) n'a aucune tolérance pour les personnes qui s'expriment, et (qu'il y a) des antécédents quand il s'agit de réduire au silence ceux qui s'expriment", a ajouté Mme Psaki.

Jeudi, le président américain Joe Biden avait par ailleurs déclaré "envisager" un boycott diplomatique des Jeux olympiques d'hiver prévus en février à Pékin, pour protester contre les violations des droits humains en Chine.

Vendredi, lors d'un point de presse à Genève, Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, avait également jugé qu'il serait "important d'avoir des preuves sur le lieu où (Peng Shuai) se trouve et de savoir si elle va bien".

"Et nous demandons instamment qu'une enquête soit menée en toute transparence sur ses allégations d'agression sexuelle", avait-elle insisté.

«#WhereIsPengShuai»

La diplomatie française s'est elle aussi dite "préoccupée par l'absence d'informations sur la situation de la joueuse de tennis Peng Shuai, qui inquiète la communauté internationale et les milieux sportifs", dans un communiqué publié vendredi par le ministère des Affaires étrangères.

La disparition de la joueuses chinoise provoque un flot grandissant de réactions. La WTA, l'instance qui régit le tennis féminin mondial, a également demandé une enquête "transparente et juste", allant jusqu'à menacer la Chine de ne plus figurer sur le circuit planétaire.

"Nous sommes tout à fait prêts à retirer (de Chine) nos activités et à faire face à toutes les complications qui en découlent", a prévenu jeudi Steve Simon, le PDG de la WTA. "Parce que c'est (ces accusations) plus important que les affaires", a-t-il poursuivi.

Les conséquences pourraient être notables pour l'organisation, dont la Chine était l'un des partenaires majeurs avant la pandémie et les strictes mesures sanitaires ayant entraîné l'annulation des tournois dans ce pays.

"Je soutiens la déclaration de la WTA", a déclaré, depuis Turin où il dispute le Masters, le N.1 mondial, Novak Djokovic.

"Avoir des tournois sur le sol chinois sans que cette situation ne soit résolue, ce serait un peu étrange. Je comprends pourquoi la WTA a pris cette position", a ajouté le Serbe.

L'inquiétude concernant la joueuse a été exprimée au cours des derniers jours par plusieurs grands noms du tennis réunis sur les réseaux sociaux sous le hashtag #WhereIsPengShuai.

De Djokovic à Naomi Osaka, affirmant être "choquée par la situation", en passant par les stars Alexander Zverev, Stan Wawrinka ou Serena Williams, "dévastée", les plus grands noms du tennis ont réagi pour faire part de leurs craintes.

Courriel contesté

Peng Shuai avait publié ses accusations le 2 novembre sur son compte officiel Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, avant que toute référence à ce message ne soit bloquée par la Chine. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer s'il avait bien été écrit par Peng Shuai en personne.

Depuis cette date, la joueuse victorieuse en double de Wimbledon (2013) et Roland-Garros (2014) n'est plus apparue en public, malgré un courriel lui étant attribué par les médias officiels chinois et diffusé jeudi, dont l'authenticité a largement été remise en cause par Steve Simon.

Même préoccupation exprimée par Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des JO-2024 à Paris, qui a côtoyé la joueuse lors des Jeux de Pékin et Londres durant sa carrière sportive: "Aujourd'hui, comme toute la communauté sportive, je suis inquiet pour Peng Shuai. Nous appelons à la plus grande transparence sur sa situation", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

De son côté, la Lawn Tennis Association, organisatrice de Wimbledon, a jugé vendredi la situation "préoccupante", affirmant dans un communiqué avoir "écrit à la WTA afin d'offrir (son) aide dans leurs efforts pour établir la sécurité et le bien-être de Peng Shuai".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.