Ethiopie: près de 200 enfants morts de faim au Tigré, affirme une étude

Des réfugiés éthiopiens qui ont fui les combats dans la province du Tigré se rassemblent dans une hutte du camp d'Um Raquba, dans l'État soudanais de Gedaref, dans l'est du pays, le 16 novembre 2020. (AFP)
Des réfugiés éthiopiens qui ont fui les combats dans la province du Tigré se rassemblent dans une hutte du camp d'Um Raquba, dans l'État soudanais de Gedaref, dans l'est du pays, le 16 novembre 2020. (AFP)
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Publié le Mardi 16 novembre 2021

Ethiopie: près de 200 enfants morts de faim au Tigré, affirme une étude

  • Selon l'étude, les 14 hôpitaux qui fonctionnent encore dans la région enregistrent tous entre trois et quatre morts par semaine de maladies théoriquement curables
  • «Nous avons recensé plus de 186 décès» d'enfants de moins de cinq ans, dus à une malnutrition sévère, déclare M. Hagos, lui-même médecin

ADDIS ABEBA: Près de 200 jeunes enfants sont morts de faim au Tigré, région du nord de l'Ethiopie en proie depuis un an à la guerre et où la malnutrition s'aggrave, selon une étude menée par des médecins et chercheurs locaux et qu'ils ont détaillée en exclusivité à l'AFP.


Les données de cette enquête offrent une perspective rare sur la situation de la famine au Tigré, où les communications ont été coupées et qui est soumis selon l'Onu à un blocage de fait de l'aide humanitaire, entraînant une pénurie de vivres et de médicaments.


Mais ce bilan n'est probablement pas exhaustif, la plupart des hôpitaux n'étant plus fonctionnels et la moitié des districts du Tigré ne pouvant être atteints, affirme dans une interview Hagos Godefay qui dirigeait avant la guerre les services de santé de la région.


L'essentiel du Tigré est actuellement sous le contrôle du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), parti qui dirigeait cette région avant le début du conflit et est désormais considéré comme "terroriste" par Addis Abeba.


"Nous avons recensé plus de 186 décès" d'enfants de moins de cinq ans, dus à une malnutrition sévère, déclare M. Hagos, lui-même médecin.


L'étude, réalisée dans 14 hôpitaux et auprès de familles tigréennes par des médecins et des chercheurs de l'université de Mekele, souligne également qu'environ 29% des enfants souffrent de malnutrition aigüe, contre 9% avant la guerre, ajoute-t-il. 


S'agissant de la malnutrition aigüe sévère, le chiffre est de 7,1%, contre 1,3% avant la guerre, dit-il.


Seuls 14% des ménages qui ont participé à l'étude ont un accès suffisant à la nourriture, contre 60% auparavant, précise-t-il se disant inquiet pour la situation des zones inaccessibles. 


"Pour ces zones (...) on peut seulement imaginer combien d'enfants sont en train de mourir de faim. Ils vivent dans des zones isolées, il n'y a pas d'eau, pas de communication, pas de structures de santé", affirme-t-il. 


"Je vous le dis, si nous allons dans les zones isolées, cela doublera (le chiffre), c'est certain."

«C'est catastrophique»


Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée au Tigré en novembre 2020 pour destituer le TPLF, l'accusant d'avoir attaqué des camps militaires.


Le prix Nobel de la paix 2019 avait promis une victoire rapide mais, après avoir repris fin juin la majeure partie du Tigré, le TPLF a avancé dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.


Moins de 15% de l'aide nécessaire a pu parvenir au Tigré depuis mi-juillet, selon l'ONU, alimentant les craintes d'une famine de grande ampleur, à l'image de celle qu'a connu l'Ethiopie dans les années 1980.


Plus de 400 000 personnes sont au bord de la famine au Tigré, selon l'organisation mondiale.


L'AFP a par le passé fait état de décès causés par la famine dans de multiples zones du Tigré, décrivant notamment des mères contraintes de nourrir leurs enfants avec des feuilles pour tenter de les garder en vie.


L'étude couvre une période de quatre mois, entre fin juin - lorsque le TPLF a repris le contrôle de Mekele - et fin octobre. 


Selon elle, les 14 hôpitaux qui fonctionnent encore dans la région enregistrent tous entre trois et quatre morts par semaine de maladies théoriquement curables, comme la pneumonie ou la diarrhée.


M. Hagos ajoute être particulièrement inquiet pour des dizaines de milliers de Tigréens suivis pour des maladies chroniques, dont 55.000 patients atteints du VIH.   


"Si nous ne sommes pas capables de nous en occuper, si nous ne sommes pas capables de leur fournir des médicaments (...) c'est catastrophique", dit-il.

Médecins «frustrés»


Gouvernement et TPLF se rejettent la responsabilité des difficultés d'accès de l'aide au Tigré.


Dans une récente interview à CNN, la porte-parole de M. Abiy, Billene Seyoum, a à nouveau fait porter "la responsabilité de l'accès humanitaire (...) sur le TPLF". 


Les Etats-Unis ont eux fait état du refus du gouvernement éthiopien de permettre l'accès des fournitures et services essentiels au Tigré, dénonçant ce qui s'apparente à "un siège".


Selon M. Hagos, le peu d'hôpitaux en fonctionnement, la suspension des services bancaires et l'absence de stocks de fournitures limitent la marge de manoeuvre des personnels de santé.


"L'engagement du secteur sanitaire est vraiment incroyable. Ils veulent juste travailler, même sans salaire", dit-il, qualifiant la situation actuelle de "punition collective" contre la population du Tigré.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.