Crise migratoire: le Bélarus dit vouloir éviter la confrontation

Les forces de l'ordre polonaises utilisent des canons à eau contre des migrants qui tentent de pénétrer par effraction en Pologne au poste frontière de Bruzgi-Kuznica à la frontière biélorusse-polonaise le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)
Les forces de l'ordre polonaises utilisent des canons à eau contre des migrants qui tentent de pénétrer par effraction en Pologne au poste frontière de Bruzgi-Kuznica à la frontière biélorusse-polonaise le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 16 novembre 2021

Crise migratoire: le Bélarus dit vouloir éviter la confrontation

  • En Pologne, les forces de sécurité présentes dans le village de Kuznica (Est) ont tiré des gaz lacrymogènes sur des migrants lançant des pierres le long de la frontière avec le Bélarus, a indiqué mardi le ministère polonais de la Défense
  • Après une semaine de frictions, Bruxelles et Washington ont annoncé lundi vouloir élargir dans les prochains jours les mesures punitives contre Minsk, déjà sanctionné pour l'implacable répression depuis 2020 de l'opposition

MOSCOU : Le président du Bélarus Alexandre Loukachenko a assuré mardi vouloir éviter que la crise migratoire à la frontière avec la Pologne, qu'il est accusé d'avoir orchestrée, ne dégénère en confrontation avec ses voisins européens.

En Pologne, les forces de sécurité présentes dans le village de Kuznica (Est) ont tiré des gaz lacrymogènes sur des migrants lançant des pierres le long de la frontière avec le Bélarus, a indiqué mardi le ministère polonais de la Défense.

"Kuznica: des migrants ont attaqué nos soldats et officiers avec des pierres et tentent de détruire la clôture et de passer en Pologne", a tweeté le ministère. "Nos forces ont utilisé du gaz lacrymogène pour réprimer l'agression des migrants". 

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Des migrants affrontent des agents des forces de l'ordre polonais alors qu'ils tentent d'entrer en Pologne au poste frontière de Bruzgi-Kuznica à la frontière biélorusse-polonaise le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)

Après une semaine de frictions, Bruxelles et Washington ont annoncé lundi vouloir élargir dans les prochains jours les mesures punitives contre Minsk, déjà sanctionné pour l'implacable répression depuis 2020 de l'opposition.

Le régime bélarusse, que l'UE accuse d'avoir organisé depuis l'été l'afflux de milliers de migrants aux frontières de la Pologne et de la Lituanie pour se venger de ces sanctions, a cependant donné de premiers gestes d'apaisement.

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Les forces de l'ordre polonaises sécurisent la frontière alors que les migrants tentent d'entrer en Pologne au poste frontière de Bruzgi-Kuznica à la frontière biélorusse-polonaise le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)

"L'essentiel, aujourd'hui, est de défendre notre pays, notre peuple et d'éviter les heurts", a affirmé mardi l’imprévisible M. Loukachenko, cité par l'agence de presse étatique Belta. "Il ne faut pas que ce problème devienne une confrontation ardente".

Ces déclarations interviennent au lendemain d'un entretien avec la chancelière allemande Angela Merkel, un succès pour le dirigeant bélarusse auquel les Occidentaux refusaient de parler depuis sa réélection décriée en août 2020. 

A la frontière entre la Pologne et le Bélarus, plus de 2 000 migrants massés devant le poste-frontière de Brouzgui (à une dizaine de kilomètres de Kuznica) souvent originaires du Proche-Orient, ont passé une nouvelle nuit dehors par des températures négatives.

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Des migrants souhaitant entrer en Pologne se rassemblent au poste frontière de Bruzgi-Kuznica à la frontière biélorusse-polonaise dans la région de Grodno le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)

Agglutinés autour de feux de camp ou emmitouflés dans des couvertures, ils attendaient devant la clôture surmontée de barbelés que la Pologne a érigée pour empêcher les intrusions, entre résignation et espoir. Face à eux, les forces polonaises protégeaient la frontière en nombre.

"Nous sommes fatigués et à bout", a confié un ex-chauffeur routier kurde irakien, joint au téléphone par l'AFP. Il est bloqué depuis plusieurs jours à la frontière avec sa femme et trois enfants, dont un nourrisson.

«Désescalade»?

Signe des dangers qui les guettent, un Syrien âgé de 19 ans, Ahmad al-Hassane, mort noyé le mois dernier dans la zone frontalière, a été enterré lundi dans un cimetière de la minuscule communauté musulmane de Pologne.

Après une prière dans la mosquée en bois du village de Bohoniki, une poignée de témoins ont assisté à l'enterrement du jeune migrant  --le premier en Pologne depuis le début, cet été, de la crise migratoire.

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Des migrants jettent des pierres sur des agents des forces de l'ordre polonais alors qu'ils tentent d'entrer en Pologne au poste frontière de Bruzgi-Kuznica à la frontière biélorusse-polonaise le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)

Cette dernière s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les puissances occidentales et la Russie de Vladimir Poutine en Europe orientale, notamment autour de l'Ukraine et du Bélarus.

Pour enrayer l'afflux d'exilés, qui a réveillé à Bruxelles le souvenir de la crise migratoire de 2015, les dirigeants européens ont multiplié les consultations.

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Des migrants se rassemblent au poste frontière de Bruzgi-Kuznica à la frontière biélorusse-polonaise pour tenter d'entrer en Pologne le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)

En parallèle de l'entretien entre Mme Merkel et M. Loukachenko, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu lundi avec M. Poutine, parrain du régime bélarusse, les deux dirigeants disant souhaiter une "désescalade".

Le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune a dit mardi en voir "les premiers signaux", tout en appelant à être "très prudent".

Aide humanitaire

Il faut dire que M. Loukachenko est habitué à souffler le chaud et le froid. La semaine dernière, il avait menacé de couper le transit du gaz russe vers l'Europe en cas de nouvelles sanctions européennes.

"Ils nous menacent de nouvelles sanctions, de bâtir un mur de cinq mètres de haut", a lancé mardi M. Loukachenko. "S'ils n'ont rien d'autre à faire, qu'ils le fassent", a-t-il ironisé.

Il a une fois de plus nié que son pays ait favorisé la venue des migrants. La veille, il promettait de travailler à leur retour tout en soulignant la réticence des intéressés.

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Les forces de l'ordre polonaises sécurisent la frontière au poste frontière de Bruzgi-Kuznica où des migrants se sont rassemblés pour entrer en Pologne, dans la région de Grodno, le 16 novembre 2021. (Photo, AFP)

Lundi, la compagnie aérienne bélarusse Belavia a déclaré que Syriens, Irakiens, Afghans et Yéménites étaient désormais interdits de vol de Dubaï vers le Bélarus. La Turquie a imposé les mêmes restrictions la semaine passée.

Bagdad a, par ailleurs, annoncé l'organisation jeudi d'un premier vol de rapatriement de migrants irakiens "sur la base du volontariat".

Sur le terrain, nombre de migrants, qui se sont souvent endettés pour payer le voyage, se disent déterminés à rester, malgré l'accès limité à des vivres et produits de première nécessité.

La Croix-Rouge bélarusse a indiqué avoir livré trois tonnes d'aide mardi.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.