L'addiction de la croissance indienne au charbon a pesé sur la COP26

La consommation de charbon a presque doublé lors des dix dernières années et cette énergie produit 70% de l'électricité indienne. (Photo/AFP)
La consommation de charbon a presque doublé lors des dix dernières années et cette énergie produit 70% de l'électricité indienne. (Photo/AFP)
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Publié le Lundi 15 novembre 2021

L'addiction de la croissance indienne au charbon a pesé sur la COP26

  • La consommation de charbon a presque doublé lors des dix dernières années et cette énergie produit 70% de l'électricité indienne
  • Sans actes forts rapides, les experts craignent une augmentation des émissions de l'Inde dans les prochaines années, sapant les efforts mondiaux pour endiguer le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques

NEW DELHI: Alors même que sa capitale est souvent plongée dans un brouillard toxique, l'Inde a mené la charge pour affaiblir les engagements contre le charbon lors du sommet de la COP26, privilégiant, selon les experts, sa croissance économique au détriment de l'avenir de la planète.

Le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre s'est entendu avec la Chine pour atténuer la formulation sur les énergies fossiles lors de la conférence de Glasgow, obligeant les participants à un compromis: l'accord sur le climat engage à une "réduction" au lieu d'une "sortie" du charbon.

Les raisons de cette résistance indienne à une lutte plus ambitieuse contre les carburants polluants sont à chercher du côté de son besoin d'énergie bon marché, pour alimenter une économie en expansion et sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté.

"Nous avons un grande population qui n'a toujours pas atteint un niveau de vie minimum de base", explique à l'AFP Samrat Sengupta, spécialiste du changement climatique au Centre pour la Science et l'Environnement, basé à New Delhi.

La consommation de charbon a presque doublé lors des dix dernières années et cette énergie produit 70% de l'électricité indienne.

Le gouvernement n'a durci qu'à reculons les réglementations pour les usines de charbon et a encore annoncé l'an dernier une série de ventes aux enchères de mines pour stimuler la production nationale.

Certes, le Premier ministre Narendra Modi s'est engagé à sortir son pays du charbon, mais il a précisé devant les délégués à Glasgow que l'Inde ne vise la neutralité carbone que pour 2070, soit dix ans après la Chine et 20 ans après les autres grands émetteurs de CO2.

Sans actes forts rapides, les experts craignent une augmentation des émissions de l'Inde dans les prochaines années, sapant les efforts mondiaux pour endiguer le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques.

"L'Inde est extrêmement vulnérable au changement climatique, avec un risque accru de perturbation des systèmes de mousson, de pluies diluviennes ainsi que de chaleurs extrêmes", avertit Matthew England, climatologue de l'Université de Nouvelle-Galles-du-Sud.

Responsabilité des pollueurs historiques

Les conséquences de l'addiction de l'Inde aux énergies fossiles sont déjà bien visibles, avec un brouillard gris épais enveloppant New Delhi et ses 20 millions d'habitants chaque année en hiver.

Au jour même de la finalisation de l'accord de la COP26, New Delhi fermait ses écoles pour une semaine afin d'éviter aux enfants de sortir.

Ce brouillard toxique cause des millions de morts en Inde chaque année et une récente étude de l'Université de Chicago a estimé que la pollution de l'air réduit de neuf ans l'espérance de vie de 40% des Indiens.

Mais l'objectif de porter la production d'énergie solaire de 100 GW à 500 GW d'ici 2030 "est un objectif énorme et très difficile à atteindre", estime M. Sengupta.  

"Cela nécessite de mettre à disposition un grand nombre de financements et de technologies bon marché."

Le pays manque de capacité en haute technologie pour répondre à la demande de panneaux solaires, et doit se reposer sur les importations onéreuses de leurs composants.

La tentative de favoriser la production intérieure de technologie solaire en augmentant les taxes à l'importation a eu pour conséquence de faire grimper le coût des énergies renouvelables.

L'Inde réclame depuis longtemps que les pollueurs historiques, tels que les États-Unis et l'Europe, fournissent l'expertise technique et le financement nécessaires à la lutte contre le changement climatique. 

Les pays en développement "ont droit à une utilisation responsable de énergies fossiles", a répété samedi le ministre de l'Environnement devant les délégués à la COP26.

Bhupender Yadav a estimé que les pays portant une faible part de la responsabilité historique dans le changement climatique ne devraient pas être tenus aux mêmes normes que les plus grands émetteurs par habitant.

"Dans une telle situation, comment peut-on espérer que les pays en développement promettent d'abandonner le charbon et les subventions aux énergies fossiles?", a-t-il demandé.

Le texte atténué de la COP26 a été adopté avec une grande réticence par les autres pays, impatients de conclure l'accord après deux semaines de négociations marathon. 

L'argument indien a irrité d'autres pays en développement, dont les îles du Pacifique en première ligne du risque de hausse du niveau des mers.

Le procureur général des Fidji, Aiyaz Sayed-Khaiyum, a exprimé "non seulement notre étonnement, mais aussi notre immense déception quant à la manière dont cela a été introduit".


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.