Les sangs rares, marqueurs méconnus de la diversité humaine

En France, pour des raisons génétiques, ces groupes rares sont surtout présents chez des personnes aux racines africaines (Afrique, mais aussi Antilles ou océan Indien). (Photo, FANATIC STUDIO / SCIENCE PHOTO L / FST / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP)
En France, pour des raisons génétiques, ces groupes rares sont surtout présents chez des personnes aux racines africaines (Afrique, mais aussi Antilles ou océan Indien). (Photo, FANATIC STUDIO / SCIENCE PHOTO L / FST / SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP)
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Publié le Dimanche 14 novembre 2021

Les sangs rares, marqueurs méconnus de la diversité humaine

  • La classification traditionnelle (ABO avec rhésus positif ou négatif) comprend 8 groupes, qui correspondent à 98% des besoins en transfusions: A+, A-, B+, B-, AB+, AB-, O+, O-
  • Mais cette classification ne suffit pas à refléter la diversité réelle des groupes sanguins. On en recense en fait 380, dont 250 considérés comme rares, répertoriés selon d'autres modes de classement

PARIS : Tout le monde connaît les groupes sanguins A, B, O positif ou négatif, mais il en existe beaucoup d'autres, dont certains très rares, ce qui pose des questions de compatibilité: une diversité liée à l'évolution de l'humain et ses migrations à travers les siècles.


En France, pour des raisons génétiques, ces groupes rares sont surtout présents chez des personnes aux racines africaines (Afrique, mais aussi Antilles ou océan Indien), souligne l'Etablissement français du sang (EFS).


Il lance lundi sa première campagne sur le sujet, la "semaine de sensibilisation aux sangs rares" jusqu'au 21 novembre.


La classification traditionnelle (ABO avec rhésus positif ou négatif) comprend 8 groupes, qui correspondent à 98% des besoins en transfusions: A+, A-, B+, B-, AB+, AB-, O+, O-.


Mais cette classification ne suffit pas à refléter la diversité réelle des groupes sanguins. On en recense en fait 380, dont 250 considérés comme rares, répertoriés selon d'autres modes de classement.


On peut donc être porteur d'un sang rare même en étant rangé dans une des huit catégories classiques, et le découvrir nécessite des analyses approfondies portant sur des caractéristiques génétiques fines.


Certains groupes sont extrêmement rares. C'est le cas de ceux appelés Bombay (une personne sur 1 million en Europe) ou Rhésus nul (une cinquantaine d'individus dans le monde).

Afrique
Les groupes rares "se définissent par deux éléments: leur fréquence, inférieure à 0,4% dans la population générale, et le fait qu'il n'existe pas d'alternative pour la transfusion", explique à l'AFP le professeur Jacques Chiaroni, de l'EFS.


On estime à 700.000 à 1 million le nombre de porteurs d'un groupe rare en France, et 10% seulement le savent.


En cas de transfusion, ces personnes doivent recevoir un sang le plus proche possible du leur. Car quel que soit notre groupe, un sang incompatible "rend a minima la transfusion inefficace, voire au pire peut tuer", rappelle le Pr Chiaroni.


La spécificité d'un groupe sanguin pour une région géographique donnée est le fruit d'une adaptation de l'humain à son environnement, qui a façonné ses caractéristiques génétiques au fil des siècles.


"La diversité génétique est plus importante en Afrique, où la population est plus ancienne puisque c'est là que l'Homme est apparu", souligne Jacques Chiaroni.


La dissémination planétaire de ces groupes sanguins est liée aux migrations, et toutes les populations sont concernées. Le scientifique cite ainsi un groupe présent en Eurasie dont "la répartition colle avec l'expansion mongole au XIIIe siècle".


Un groupe rare quelque part ne l'est donc pas forcément ailleurs. "Je suis rhésus négatif, et en Chine je suis intransfusable", car cette caractéristique y est rare alors qu'elle concerne 15% des Européens, note le Pr Chiaroni.

«Eviter la stigmatisation»
Faute de stock, il peut être nécessaire d'importer du sang rare. C'est ce qui s'est passé récemment pour un enfant qui devait subir une greffe de moelle en France et pour lequel l'EFS a fait venir du sang des Etats-Unis.


On peut repérer un porteur de sang rare par hasard, lors d'un bilan avant transfusion ou d'une campagne de dépistage. Sa fratrie est alors approchée, car elle a des chances d'avoir le même groupe sanguin.


Les besoins sont particulièrement vifs pour la drépanocytose, maladie du sang qui touche surtout les gens d'origine africaine et nécessite des transfusions périodiques.


Antillaise de 31 ans, Laëtitia Defoi en est atteinte et a un groupe sanguin rare, bien qu'elle soit classée B+. "Il y a deux ans, mon corps a rejeté du sang B+ qui ne correspondait pas exactement à mon groupe", raconte-t-elle à l'AFP.


"La drépanocytose cause des complications osseuses, avec des opérations et des transfusions supplémentaires. Si je marche, c'est en partie grâce aux transfusions", ajoute la jeune femme, dont l'association, Drepacare, accompagne les malades.


Enjeu de santé publique, la question des sangs rares est délicate. Elle peut prêter à des interprétations raciales, voire racistes, concluant à tort à l'incompatibilité du sang entre Noirs et Blancs.


"C'est essentiel d'éviter la stigmatisation, insiste le Pr Chiaroni. Nous avons tous les jours des populations européennes transfusées avec du sang de donneurs d'origine africaine et inversement."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.