Exposition choc en Italie: Badiucao défie la censure de Pékin

L'artiste dissident chinois Badiucao pose à côté de son œuvre intitulée «Carrie Lam, 2018» le 12 novembre 2021. (Photo, AFP)
L'artiste dissident chinois Badiucao pose à côté de son œuvre intitulée «Carrie Lam, 2018» le 12 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Exposition choc en Italie: Badiucao défie la censure de Pékin

  • La ville de Brescia accueille depuis vendredi la première exposition internationale en solo de ce caricaturiste dissident de 35 ans exilé en Australie
  • Les visiteurs ont été nombreux à se presser au musée Santa Giulia pour l'inauguration de l'exposition

BRESCIA : Une chaise de torture transformée en simple fauteuil à bascule, des affiches montrant un ourson en peluche dépeint en guerrier ou des mitraillettes visant des parapluies, symboles des manifestations à Hong Kong .. l'artiste chinois Badiucao tourne en dérision la propagande de Pékin tout en s'appropriant ses codes.

La ville de Brescia dans le nord de l'Italie accueille depuis vendredi la première exposition internationale en solo de ce caricaturiste dissident de 35 ans exilé en Australie, bravant l'injonction du puissant régime chinois de la faire annuler.

Ses œuvres sont "remplies de mensonges anti-chinois" et "mettent en péril les relations amicales entre la Chine et l'Italie", s'était insurgée l'ambassade de Chine à Rome dans une missive envoyée le 14 octobre à la mairie de Brescia.

Mais cette ville d'à peine 200 000 habitants a tenu tête: "aucun d'entre nous à Brescia, ni au sein du conseil municipal ni parmi les citoyens, n'a eu le moindre doute sur le maintien de cette exposition", a déclaré la maire adjointe, Laura Castelletti, d'un ton déterminé.

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(Photo, AFP)

Brescia, connue pour ses sites archéologiques, a une longue tradition d'accueil de dissidents, peintres ou écrivains, au nom de la "défense de la liberté artistique", a-t-elle raconté. Dernière en date, l'artiste kurde Zehra Dogan, "persécutée par le régime turc", et qui y a exposé ses oeuvres en 2019.

Les visiteurs ont été nombreux à se presser au musée Santa Giulia pour l'inauguration de l'exposition. "La mairie de Brescia a bien fait de résister aux pressions du gouvernement chinois, c'est une ingérence insupportable!", a jugé l'un d'entre eux, Giovanni Aricci, 70 ans.

Barbe hirsute, yeux rieurs derrière d'épaisses lunettes en écaille, Badiucao se dit "très content et fier" que "Brescia ait eu le courage de dire +non+ à la Chine pour défendre les droits fondamentaux".

Intitulée "La Chine (n') est (pas) proche", en allusion au titre d'un célèbre film italien des années 60, l'exposition, prévue jusqu'au 13 février, dénonce la répression politique en Chine et la censure sur la pandémie de coronavirus, deux sujets explosifs pour Pékin. 

«Menaces de mort»

"J'utilise mon art pour exposer les mensonges du gouvernement chinois, mais je rends aussi hommage au courage et à l'intelligence des Chinois, soumis à un environnement très dur avec un gouvernement autoritaire", déclare Badiucao dans un entretien avec l'AFP.

Une précédente tentative d'organiser une exposition à Hong Kong en 2018 a échoué en raison des pressions exercées sur l'artiste et son entourage: "la police de sécurité nationale est allée intimider ma famille à Shanghai" et "a menacé d'envoyer des officiers à l'inauguration".

Parmi les oeuvres satiriques exposées à Brescia qui ont provoqué l'ire de Pékin figurent le fameux portrait de l'homme fort chinois Xi Jinping et de Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif de Hong Kong, leurs visages se confondant, pour illustrer l'érosion de l'autonomie de l'ancienne colonie britannique.

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(Photo, AFP)

Le Parti communiste chinois (PCC) ne "tolère pas le pouvoir de la création, il pense que tous les artistes libres sont ses ennemis, c'est pour cela qu'il me déteste tant", assure Badiucao, qui se dit cible de "menaces de mort quotidiennes sur les réseaux sociaux".

Autre oeuvre polémique, une soixantaine de bracelets peints avec le propre sang de l'artiste pour représenter les montres données, selon lui, aux soldats chinois en récompense de leur participation à la répression dans la nuit du 3 au 4 juin 1989 des manifestations des étudiants sur la place Tiananmen à Pékin.

«Banksy chinois»

L'exposition rend aussi hommage à "Tank Man", l'inconnu en chemise blanche qui a, le lendemain, tenu tête aux chars, tentant d'arrêter leur avancée, armé de deux sacs en plastique. Clin d'oeil à l'actualité, les blindés remodelés par Badiucao sont surmontés de boules granuleuses symboles de la Covid-19.

Pour le dissident, surnommé, malgré lui, "le Banksy chinois", il ne fait pas de doute que Pékin est "responsable de cette catastrophe pour l'humanité entière" en ayant tardé, selon lui, à faire la lumière sur le virus au début de la pandémie.

Si le gouvernement chinois avait écouté Li Wenliang, un ophtalmologue qui avait alerté dès fin décembre 2019 sur l'apparition d'un coronavirus à Wuhan, il "aurait pu arrêter le virus à un stade très précoce", estime Badiucao.

Ce médecin "martyr" avait été réprimandé par la police qui lui reprochait de "propager des rumeurs". Peu après, en février 2020, il est décédé des suites de la Covid-19.

L'exposition "n'a nullement l'intention d'offenser le peuple chinois ou la culture et la civilisation chinoises", a commenté la présidente de la Fondation des musées de Brescia, Francesca Bazoli. En montrant ces oeuvres, "nous soutenons la liberté d'expression".


Jacquemus dévoile sa nouvelle campagne sous le soleil d’Égypte

La campagne présente des visuels saisissants devant la Grande Pyramide de Gizeh. (Instagram)
La campagne présente des visuels saisissants devant la Grande Pyramide de Gizeh. (Instagram)
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  • La maison de couture française Jacquemus a dévoilé mercredi sa dernière campagne, "La croisière", qui se déroule entièrement en Égypte
  • La campagne, réalisée par le photographe et réalisateur égyptien Mohamed Sherif, met en scène le mannequin brésilien et néo-zélandais Angelina Kendall et le mannequin égyptien Mohamed Hassan

DUBAI : La maison de couture française Jacquemus a dévoilé mercredi sa dernière campagne, "La croisière", qui se déroule entièrement en Égypte et a été filmée au cours d'un voyage de 24 heures du Caire à Assouan.

La campagne, réalisée par le photographe et réalisateur égyptien Mohamed Sherif, met en scène le mannequin brésilien et néo-zélandais Angelina Kendall et le mannequin égyptien Mohamed Hassan, et fusionne la haute couture avec les paysages historiques et naturels de l'Égypte.

Elle présente des images saisissantes devant la grande pyramide de Gizeh, le long du Nil, sur une terrasse en bois au bord de la rivière et dans des fermes luxuriantes entourées de palmiers.

Sur les photos et les vidéos, on voit Kendall porter des pièces de la collection Jacquemus, notamment un manteau volumineux à pois avec des manches exagérées et une longue traîne, une robe rouge audacieuse et un ensemble deux pièces sculptural imprimé banane, entre autres.

Quant à Hassan, il portait un costume blanc cassé à la coupe décontractée, une chemise à rayures jaunes et blanches glissée dans un pantalon noir à jambes larges, ainsi qu'un ensemble entièrement noir composé d'une chemise à col ouvert et d'un pantalon taille haute.

En plus des photos, une série de courtes vidéos du voyage, montrant les paysages du Caire à Assouan, ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla accueille le Sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram

Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
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  • Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira des créateurs de contenu de premier plan du monde entier

ALULA : AlUla s'apprête à accueillir le premier sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement aura lieu du 20 au 22 avril, organisé par Meta, la société de technologie, en partenariat avec la Commission royale pour AlUla, et en collaboration avec l'Autorité saoudienne du tourisme et Riyadh Air.

Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira les principaux créateurs de contenu du monde entier. Au programme figurent des tables rondes interactives, des allocutions d'ouverture ainsi que des discussions prospectives sur l’avenir de la création de contenu. Les échanges aborderont des thématiques telles que les médias sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution du paysage numérique.

Ces créateurs ont collectivement collecté plus de 231 millions de followers dans le monde entier, soulignant l'importance croissante du marketing d'influence dans les destinations de voyage d'aujourd'hui.

Le sommet proposera également des sessions sur la manière d'utiliser au mieux les outils de la plateforme, d'explorer les dernières mises à jour techniques et d'identifier de nouvelles opportunités dans la Creator Economy.

Des dialogues interactifs offriront aux participants l’opportunité d’échanger directement avec les directeurs de produit de Meta, tandis que des forums ouverts favoriseront le partage d’expertise et la création de collaborations durables entre créateurs.

Ce sommet est l'occasion d'acquérir des connaissances, d'entrer en contact avec les leaders de l'industrie et de rester à l'avant-garde de la scène numérique en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le lancement de Cinamaa, une nouvelle ère pour les études cinématographiques en Arabie saoudite

L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
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  • Des experts ont souligné l'importance du développement des études cinématographiques en Arabie saoudite

RIYAD : La Commission saoudienne du film a lancé une nouvelle initiative, Cinamaa, pour promouvoir les études cinématographiques et soutenir les personnes qui se lancent dans l'industrie.

Un événement de lancement a eu lieu mercredi au Palais culturel de Riyad, organisé par la commission et la National Film Archive.

Le site web Cinamaa, une plateforme destinée à aider à former les cinéastes, les critiques et les cinéphiles aspirants, en leur permettant de partager leur travail, offre aux utilisateurs l'accès à des articles, des études, des discussions, des ateliers et des courts-métrages sur divers sujets liés au cinéma.

À l’issue d’une table ronde consacrée à l’importance des études cinématographiques dans le milieu universitaire, Salma Tarek, professeure de littérature au département de langue française de l’Université du Caire, a déclaré à Arab News : « Nous devons distinguer entre les études universitaires et les études sur le cinéma, c'est-à-dire l'enseignement de niveau universitaire, et les études dans les instituts cinématographiques, qui visent à former des techniciens et des cinéastes ».

« Ces dernières sont très importantes et largement disponibles, mais les études cinématographiques aux niveaux scolaire et universitaire font encore défaut », a-t-elle ajouté. 

À l'étranger, par exemple, les enfants de l'école primaire suivent des programmes de lecture et d'alphabétisation qui comprennent une section sur la façon de "lire" un film. Ils apprennent ce qu'est un plan, ce que signifie un mouvement de caméra, car ces éléments font désormais partie du langage de base qui nous permet d'interpréter le monde qui nous entoure", a déclaré Mme Tarek.

« Le cinéma n'est plus seulement une forme d'art, c'est une forme de discours. Nous y sommes constamment exposés et il est très important que nous apprenions à décoder ses messages », a-t-elle indiqué. 

Selon Mme Tarek, ces messages sont constamment envoyés aux spectateurs, qui doivent les recevoir de manière ouverte et réfléchie.

« L'université est l'institution la mieux placée pour jouer ce rôle », a-t-elle précisé. 

Lorsqu'on lui demande ce qui peut être fait pour faire avancer ce programme, elle répond qu'il faut d'abord être convaincu de la valeur des études cinématographiques, une tâche qui, selon elle, n'est "pas simple".

Le point d'entrée, cependant, se trouve dans les études interdisciplinaires.

"Par exemple, les départements de littérature peuvent proposer des cours sur la relation entre l'art de la performance et le cinéma. Dans les départements d'histoire, il peut y avoir un cours sur le cinéma et l'histoire. Peu à peu, ces frontières s'ouvriront et nous commencerons à développer une culture cinématographique au sein des institutions académiques.

Ces institutions auront alors les capacités et les bases nécessaires pour créer des départements dédiés aux études cinématographiques, ce qui, selon M. Tarek, est le "but ultime".

Le panel a également discuté de la nécessité de produire davantage de contenu arabe original en plus des traductions de films étrangers.

Tareq Al-Khawaji, critique de cinéma et conseiller culturel au Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale, a déclaré que les jeunes Saoudiens intéressés par l'écriture de scénarios ont une grande opportunité de développer des scénarios qui peuvent contribuer à renforcer la scène cinématographique dans le Royaume.

Le lancement de Cinamaa a été suivi de la signature de deux protocoles d'accord entre la Commission du film saoudien et ses partenaires, la Saudi Broadcasting Authority et la Fédération internationale des critiques de cinéma.

Le directeur général de la commission, Abdullah Al-Qahtani, a pris la parole aux côtés de Mohammed Fahad Al-Harthi, directeur général de la SBA et ancien rédacteur en chef d'Arab News, et du directeur général de Fipresci, Ahmad Shawky.

La création de l'Association des critiques de cinéma a également été annoncée. Il s'agit de la première entité professionnelle indépendante dédiée à la critique cinématographique en Arabie Saoudite.

À la fin de la soirée, les portes se sont ouvertes pour accueillir les invités dans une exposition sur l'histoire du cinéma dans le monde arabe. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com