NATIONS UNIES : Les Occidentaux ont condamné jeudi à l'ONU une "instrumentalisation orchestrée d'êtres humains" par le Belarus à la frontière avec la Pologne afin de "déstabiliser la frontière extérieure de l'Union européenne", et appelé à une "réaction internationale forte" en dépit de l'appel au dialogue lancé plus tôt par le président russe Vladimir Poutine.
Quelques milliers de migrants, originaires principalement du Proche-Orient, sont bloqués dans des conditions difficiles à la frontière entre le Bélarus et la Pologne. Les Européens accusent Minsk d'alimenter la crise en délivrant des visas et en affrétant des vols pour se venger de sanctions occidentales imposées au régime de M. Loukachenko l'an dernier après la brutale répression d'opposants.
Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, l'Estonie, la France, l'Irlande, les Etats-Unis, la Norvège et le Royaume-Uni ont estimé jeudi soir que l'objectif du Belarus était aussi "de déstabiliser les pays voisins" et "de détourner l'attention de ses propres violations croissantes des droits humains".
"Cette tactique est inacceptable et appelle une réaction et une coopération internationales fortes afin de demander des comptes au Belarus", ont souligné les signataires, sans toutefois évoquer de mesures concrètes.
Non, absolument pas", a affirmé au sujet d'une aide éventuelle aux migrants le diplomate, Dmitry Polyanskiy, avant une réunion d'urgence à huis clos du Conseil de sécurité convoquée à la demande de l'Estonie, de la France et de l'Irlande sur la crise migratoire à la frontière entre le Belarus et la Pologne.
Interrogé sur des mouvements d'avions de chasse constatés dans le ciel du Belarus, Dmitry Polyanskiy a expliqué qu'il s'agissait d'une "réponse au déploiement massif" de gardes polonais armés à la frontière polono-bélarusse.
"Nous avons des obligations dans le cadre de l'unité entre la Russie et le Belarus", a-t-il ajouté. "S'il y a une concentration de ressources militaires à la frontière avec le Belarus, nous devons réagir. Ce sont juste des vols de reconnaissance, rien de plus, c'est une activité normale", a-t-il insisté.
Interrogé pour savoir si le déploiement de forces militaires russes à la frontière de la Russie avec l'Ukraine voulait dire que Moscou avait l'intention d'envahir ce pays, Dmitry Polyanskiy a assuré que "cela n'avait jamais été planifié, jamais été fait, et que cela ne se réalisera jamais. Sauf si nous sommes provoqués bien sûr, par l'Ukraine ou par quelqu'un d'autre", a-t-il toutefois ajouté.