PARIS: L'endettement de la Ville de Paris devrait atteindre près de 7,2 milliards d'euros fin 2021 puis "au maximum" 7,7 milliards un an plus tard, a indiqué mercredi la mairie, qui espère que son autofinancement se rétablira avec la reprise économique.
Après 6,6 milliards fin 2020, "la dette devrait atteindre à la fin de l'année 2021 un peu moins de 7,2 milliards d'euros", a indiqué lors d'un point presse l'adjoint PS aux finances Paul Simondon.
Cette augmentation est "tout à fait compréhensible pendant cette période de crise sanitaire" et comparable à celle de "l'intégralité des acteurs publics", selon lui.
Malgré un autofinancement "extrêmement faible" depuis le début de la crise, la municipalité dirigée par Anne Hidalgo, candidate du PS à la présidentielle, a "choisi de maintenir un investissement fort" en raison d'un bon accès à l'emprunt, a justifié son adjoint, qui présentera le rapport d'orientation budgétaire 2022 lors du Conseil de Paris débutant mardi.
Début octobre, l'agence de notation Standard & Poor's avait maintenu la note "AA" de la Ville et fait passer sa perspective de "négatif" à "stable", la "meilleure notation possible pour une collectivité locale française", souligne la Ville.
"L'Etat laisse totalement à la Ville le coût de la crise", a regretté M. Simondon qui chiffre ce dernier à 1,2 milliards d'euros. Ainsi, les droits de mutation auxquels sont soumis les nouveaux propriétaires de biens immobiliers ont connu un "trou d'air absolument monumental" de 224 millions d'euros entre mars 2020 et mars 2021, tandis que les recettes de taxe de séjour ont été "divisées par deux" en 2020.
Quant à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVEA), M. Simondon s'attend à une "chute pendant sans doute au moins deux ans de l'ordre de 50 millions d'euros".
"Nous n'avons eu aucune aide de l'Etat", a insisté M. Simondon, citant notamment "des remboursement des masques promis au printemps 2020, de l'ordre de 17 millions d'euros, qui n'ont toujours pas été versés."
Malgré cela, M. Simondon défendra pour les prochaines années un "budget volontariste", avec pour priorités le logement (1,7 milliard d'investissements d'ici 2024), la propreté et la sécurité (1 milliard), les mobilités douces (500 millions) et les infrastructures sportives (500 millions).
"On arrive au bout d'un système insoutenable", a réagi l'opposante Maud Gatel (MoDem), dénonçant "un quasiment doublement" de la dette depuis 2014.