BOGOTA : Au moins dix personnes ont été tuées lors de deux nouveaux massacres dans le sud-ouest de la Colombie, secouée par une vague de violences inédite depuis la signature de l'accord de paix avec l'ex-guérilla des FARC en 2016.
Lundi, quatre hommes ont été tués dans la municipalité de Mosquera, dans le département de Nariño, ont indiqué les autorités locales.
Selon une porte-parole, les corps des victimes ont été retrouvés dans de la mangrove. Un responsable local a également évoqué une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrant les tueurs présumés en train de tirer sur les corps des jeunes hommes depuis un bateau.
« Malheureusement, la vague de violence continue à augmenter dans notre département », a déploré un responsable du gouvernement de Nariño, Francisco Ceron, dans une vidéo envoyée aux médias.
Dimanche, six personnes, dont un mineur, ont été tuées dans le département voisin du Cauca. Un groupe armé non identifié a tiré sur des personnes qui assistaient à un combat de coqs. Plusieurs personnes, dont le nombre n'a pas été précisé, ont également été blessées.
Dans les deux cas, la police a pointé du doigt des dissidents de l'ancienne guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Selon l'observatoire indépendant Indepaz, 61 massacres ont été recensés depuis début 2020 dans le pays.
Selon une définition de l'ONU, est considéré comme « massacre » tout assassinat d'au moins trois personnes perpétré au même moment par le même auteur ou groupe d'auteurs.
Les départements de Nariño et du Cauca sont soumis aux rivalités entre groupes armés qui se battent pour le contrôle de mines illégales, de milliers d'hectares de cultures de drogue et l'accès aux routes d'acheminement de la drogue à travers le Pacifique vers l'Amérique centrale et les États-Unis.
Les dissidents des FARC représentent environ 2.300 combattant qui opèrent sans commandement unifié.
Le complexe conflit armé interne que vit la Colombie a fait plus de neuf millions de victimes (morts, disparus et déplacés internes), selon des chiffres officiels.
Le désarmement des Farc a permis de faire diminuer l'intensité du conflit, mais le pays reste confronté à la violence de l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active, ainsi que des narco-trafiquants.