Dose de rappel, retraites, nucléaire: les principaux points de l'allocution de Macron

 Emmanuel Macron, mardi, lors de son allocution télévisée. (Photo, AFP)
Emmanuel Macron, mardi, lors de son allocution télévisée. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Dose de rappel, retraites, nucléaire: les principaux points de l'allocution de Macron

  • Emmanuel Macron a lancé «un appel à l'esprit de responsabilité des six millions d'entre vous qui n'ont encore reçu aucune dose de vaccin»
  • Il a en outre annoncé que la France allait construire de nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol

PARIS : Dose de rappel pour les plus de 65 ans, relance du nucléaire mais pas de réforme des retraites: Voici les principaux points développés par Emmanuel Macron, mardi, lors de son allocution télévisée de près de 30 minutes.

Dose de rappel

Le chef de l'Etat a annoncé que le maintien du pass sanitaire serait conditionné à la dose du rappel du vaccin contre le Covid-19 pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Les personnes présentant des comorbidités ou celles ayant reçu un vaccin Jannsen ne sont en revanche pas concernées.

Cette mesure sera appliquée à partir du 15 décembre.

M. Macron a également annoncé que tous les plus de 50 ans pourraient bénéficier de cette dose de rappel à partir du mois prochain.

Cinquième vague

"La cinquième vague a commencé en Europe au Royaume-Uni, en Allemagne, où plus de 30 000 nouveaux cas supplémentaires sont enregistrés chaque jour", a relevé le chef de l'Etat, qui a fait valoir une "situation en France plus favorable", mais une augmentation de 40% en une semaine du taux d'incidence.

«Vaccinez-vous»

Emmanuel Macron a lancé "un appel à l'esprit de responsabilité des six millions d'entre vous qui n'ont encore reçu aucune dose de vaccin": "Vaccinez-vous, vaccinez -vous pour vous protéger", a-t-il exhorté, en rappelant "qu'une personne vaccinée a 11 fois moins de chances de se retrouver à l'hôpital en soins critiques".

Contrôles renforcés

Les contrôles du pass sanitaire dans les établissements concernés et pour les entrées dans les ports, les aéroports, les gares seront "renforcés", a insisté le président de la République, qui a expliqué que les décisions seraient adaptées "territoire par territoire en fonction de l'évolution de l'épidémie".

Covid-19: une troisième dose en questions

Une dose de rappel pour qui ?

Pour le moment sont éligibles les résidents des Ehpad, les personnes de plus de 65 ans, les personnes à très haut risque de forme grave (présentant des comorbidités, immunodéprimées...). Depuis début octobre sont aussi concernés les professionnels de santé, les pompiers, les proches de personnes immunodéprimées. A partir de décembre, ce sera aussi le cas des plus de 50 ans.

La dose de rappel doit être administrée 6 mois après la dernière injection de vaccin.

Ceux ayant reçu une dose du vaccin Janssen peuvent également recevoir une nouvelle dose, avec le sérum Pfizer-BioNTech, au moins quatre semaines après leur dernière injection.

A ce stade, 3,4 millions des 7,7 millions de personnes éligibles ont été revaccinées. 

Quel est l'intérêt de cette dose de rappel ?

Elle doit "booster" l'efficacité des vaccins contre l'infection au variant Delta, qui semble s'émousser avec le temps.

Du point de vue scientifique, un consensus existe autour de cette dose de rappel pour les personnes dites "immunodéprimées", c'est-à-dire au système immunitaire affaibli. Des études ont montré que malgré la vaccination, leur organisme ne produisait pas suffisamment d'anticorps (principal critère pour évaluer l'efficacité des vaccins).

Même si on a moins de données, le raisonnement est identique pour les personnes âgées, dont le système immunitaire est rendu moins efficace par le vieillissement.

Mardi soir, Emmanuel Macron a conditionné le maintien du pass sanitaire à la dose de rappel pour les plus de 65 ans, une manière de pousser les plus fragiles à franchir le pas.

Selon le ministère de la Santé, la moitié des patients hospitalisés en soins critiques ont actuellement plus de 65 ans, alors qu'ils n'étaient qu'un tiers fin août.

Il semblait plus difficile de prendre la même mesure pour les personnes souffrant de comorbidités car elle aurait été à l'encontre du secret médical. Le ministère de la Santé a confirmé qu'elles n'étaient pas concernées.

Faut-il étendre la dose de rappel à toute la population ?

Début octobre, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a donné son aval à l'administration d'une nouvelle dose de Pfizer aux plus de 18 ans.

Mais "il n'y a pas d'éléments encore très convaincants sur le plan scientifique pour recommander une troisième dose à toute la population éligible", indique à l'AFP l'épidémiologiste Antoine Flahault.

Dans un avis lundi soir, la Haute autorité de santé (HAS) a estimé qu'il n'y avait "pas lieu pour le moment de modifier ses recommandations quant à la pertinence d'un rappel en population générale, même s'il est probable que celui-ci soit nécessaire ultérieurement".

Plusieurs scientifiques le jugent déjà nécessaire. Sur CNews, mardi avant l'intervention du chef de l'Etat, l'infectiologue Benjamin Davido espérait qu'Emmanuel Macron aurait "le courage d'expliquer qu'il faut une nouvelle dose de rappel".

"Le problème, ce n'est pas un problème d'âge en réalité. C'est qu'au bout de six à sept mois, les anticorps baissent", a-t-il dit, jugeant que "ce boost d'immunité permettrait clairement l'arrêt de contaminations entre vaccinés".

Réforme des retraites

Les conditions "ne sont pas réunies pour relancer" le chantier de la réforme des retraites, a jugé le président de la République, en invoquant "le besoin de concorde", tout en estimant qu'il faudrait "prendre des décisions claires" dès 2022.

Ces décisions, qui "feront légitimement l'objet de débats", impliqueront notamment de "travailler plus longtemps, en repoussant l'âge légal" et de supprimer les régimes spéciaux, a-t-il ajouté.

Nucléaire

Emmanuel Macron a annoncé que la France allait construire de nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol.

"Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables", a-t-il expliqué, en mettant en avant "l'indépendance énergétique de la France" et la garantie de "l'approvisionnement électrique", tout en affirmant la poursuite du développement des énergies renouvelables.

"Ces investissements nous permettront d'être à la hauteur de nos engagements au moment où nous allons clôturer la COP 26 à Glasgow, c'est un message fort de la France", a-t-il estimé.

France 2030

Le président a défendu son plan "France 2030", présenté fin octobre, en disant "assumer une intervention publique forte avec, dans quelques domaines clés, des investissements importants".

Le plan est doté de 30 milliards d'euros sur cinq ans pour investir dans dix secteurs jugés porteurs d'avenir, "comme la décarbonation de l'industrie, le véhicule électrique, l'avion zéro carbone ou encore la culture, la santé, le spatial ou le maritime pour éduquer et former nos jeunes dans ces métiers d'avenir, pour sécuriser en France la production de composants et de technologies essentielles comme les semi-conducteurs, la robotique ou le cyber", a-t-il énuméré.

Union européenne

Dans la perspective de la présidence française de l'Union européenne au premier semestre 2022, Emmanuel Macron a expliqué que c'est avec les partenaires européens que "nous tâcherons dans les prochains mois de mieux affronter les défis qui sont les nôtres": "mieux protéger nos frontières extérieures", "rebâtir avec l'Afrique une relation de paix et de stabilité et de croissance", "mieux réguler les géants du numérique, "bâtir une stratégie crédible de réduction de nos émissions de CO2 compatible avec notre souveraineté industrielle".


Macron va marquer le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir visité le brise-glace Almirante viel de la marine chilienne à Muelle Molo de Abrigo, Valparaiso, Chili, le 21 novembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir visité le brise-glace Almirante viel de la marine chilienne à Muelle Molo de Abrigo, Valparaiso, Chili, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Emmanuel Macron marque samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne
  • Le chef de l'Etat, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, est attendu à 11H20 place Broglie pour une cérémonie militaire, avant un discours à l'université

STRASBOURG: Emmanuel Macron marque samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne, aux incorporés de force et à l'historien Marc Bloch qui pourrait être panthéonisé.

Le chef de l'Etat, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, est attendu à 11H20 place Broglie pour une cérémonie militaire, avant un discours à l'université.

Il se rendra ensuite dans l'ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé sur le territoire français, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, alors que l'Alsace était annexée de fait par le IIIe Reich.

Place Broglie, il saluera la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après s'être juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de combattre jusqu'à ce que le drapeau français flotte sur la capitale de l'Alsace.

En clin d'oeil, les couleurs de la France seront de nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg durant la cérémonie.

- "Malgré-nous" -

Emmanuel Macron prendra ensuite la parole au Palais universitaire de Strasbourg. "Ce sera l'occasion d'évoquer la résistance des Alsaciens, la libération du territoire et le toujours délicat sujet des incorporés de force d'Alsace-Moselle" dans la Wehrmacht, a indiqué l'Elysée.

Plus de 130.000 Alsaciens et Mosellans, considérés comme Allemands après l'annexion de ces territoires, ont dû intégrer l'armée allemande et 12.000 ne sont jamais revenus, un drame qui reste douloureux dans la région, 80 ans après la fin de la guerre.

Très longtemps, les "Malgré-nous", associés pour certains à l'un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont demeurés un sujet relativement tabou.

"Après la guerre, on va surtout valoriser la mémoire héroïque, résistante, tout ce qui peut refaire le ciment de la France. Et dans toute cette histoire, les +Malgré nous+, ça fait un peu tache, ce n'est pas glorieux, ça ne  permet pas de construire une mémoire qui sera nationale", pointe l'historien Christophe Woehrle.

"80 ans après, il faut poser des mots et des actes, il faut sortir des sentiments" de honte et de la "non-reconnaissance", estime la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian qui appelle le président à se prononcer pour l'indemnisation des orphelins de "Malgré-nous".

- Entre France et Allemagne -

Emmanuel Macron pourrait aussi annoncer l'entrée au Panthéon de l'universitaire et résistant Marc Bloch, arrêté par la Gestapo et fusillé trois mois plus tard en 1944, selon plusieurs sources à l'AFP. A l'issue du discours, il remettra aussi la Légion d'honneur à son fils Daniel Bloch.

Professeur d'histoire du Moyen-Age à l'université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l'étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l'économie.

En 1929, il a notamment fondé avec Lucien Febvre la revue des "Annales d'histoire économique et sociale", qui a eu une résonance universitaire dans le monde entier.

Capitaine et Croix de guerre en 1914-1918, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s'engage dans la résistance au tournant des années 1942/43.

Il est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.

Au Struthof, Emmanuel Macron ravivera la flamme au pied du Mémorial aux héros et martyrs de la déportation, après une "visite sobre et solennelle" du camp où 17.000 personnes périrent.

Le chef de l'Etat visitera également le Musée mémorial d'Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l'histoire des habitants de la région, ballotés entre France et Allemagne durant des décennies entre 1870 et 1945, et rend hommage aux 36.000 Alsaciens et Mosellans décédés durant la guerre.


Agriculteurs: la Coordination rurale bloque toujours le port de Bordeaux

 La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais. (AFP)
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  • La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place
  • Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine

BORDEAUX: La Coordination rurale (CR), principal syndicat agricole mobilisé sur le terrain jeudi, maintient son blocage du port de commerce de Bordeaux et la pression sur le gouvernement, dont la ministre de l'Agriculture visite une exploitation dans le Pas-de-Calais.

La ministre Annie Genevard est arrivée peu avant 10H30 dans une exploitation d'endives à La Couture, première étape de son déplacement dans le Pas-de-Calais, sans s'exprimer immédiatement auprès de la presse sur place.

Les panneaux d'entrée et de sortie du village et des alentours étaient barrés d'autocollants "Paraguay", "Brésil" ou "Argentine", en référence à l'accord de libre-échange UE-Mercosur en négociation avec ces pays d'Amérique latine et auquel les agriculteurs comme la classe politique française s'opposent.

Il s'agit de la première visite de la ministre sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, une mobilisation surtout marquée en fin de semaine par les actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale.

A Bordeaux, ils bloquent ainsi les accès au port et au dépôt pétrolier DPA: des pneus, des câbles et un tracteur entravent l'entrée du site.

Sous une pluie battante, les agriculteurs s'abritent autour d'un feu et de deux barnums tanguant avec le vent. Une file de camions bloqués dont des camions citernes s'allonge aux abords.

Les manifestants ont tenté dans la matinée de joindre Annie Genevard, sans succès.

"On bloque tant que Mme Genevard et M. Barnier [Michel Barnier, Premier ministre] ne mettent pas en place des solutions pour la profession. Des choses structurelles, (...), on ne veut pas un peu d'argent aujourd'hui pour rentrer dans nos fermes, on veut des réformes pour vivre, avoir un salaire décent", a déclaré à l'AFP Aurélie Armand, directrice de la CR du Lot-et-Garonne.

"Le temps est avec nous parce que quand il pleut on ne peut pas travailler dans les fermes, donc c'est très bien", a-t-elle lancé, alors qu'une pluie battante balaye la Gironde avec le passage de la tempête Caetano.

Plus au sud, dans les Landes, des agriculteurs de la CR40 occupent toujours une centrale d'achat Leclerc à Mont-de-Marsan mais les autorités leur ont donné jusqu'à vendredi inclus pour libérer les lieux, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Tassement du mouvement, avant une reprise 

La préfète du département a par ailleurs condamné "les dégradations commises par des membres de la Coordination rurale" mercredi soir sur des sites de la Mutualité sociale agricole (MSA), visée par des dépôts sauvages, et de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), ciblée par un incendie "volontairement déclenché" dans son enceinte.

Sur Europe1/Cnews, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a redit que les agriculteurs avaient "parfaitement le droit de manifester", mais qu'il y avait "des lignes rouges" à ne pas dépasser: "pas d'enkystement", "pas de blocage".

A l'autre bout de la France, à Strasbourg, des membres de la CR se sont installés dans le centre avec une dizaine de tracteurs pour y distribuer 600 kilos de pommes aux passants.

"Nous, on propose un pacte avec le consommateur, c'est-à-dire lui fournir une alimentation de qualité en quantité suffisante et en contrepartie, le consommateur nous paye un prix correct", a souligné le président de la CR départementale, Paul Fritsch.

Les autorités constatent une "légère baisse" de la mobilisation à l'échelle du pays par rapport au début de la semaine, quand les syndicats majoritaires FNSEA et JA étaient aussi sur le terrain.

Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d'élections professionnelles. La CR, qui préside aujourd'hui trois chambres d'agriculture, espère à cette occasion briser l'hégémonie de l'alliance FNSEA-JA et ravir "15 à 20 chambres" supplémentaires.

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a annoncé mercredi que les prochaines manifestations emmenées par ses membres auraient lieu la semaine prochaine, "mardi, mercredi et jeudi", "pour dénoncer les entraves à l'agriculture".

FNSEA et JA avaient prévenu qu'ils se mobiliseraient jusqu'à la mi-décembre contre l'accord le Mercosur, contre les normes selon eux excessives et pour un meilleur revenu.

Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne organise aussi des actions ponctuelles, contre les traités de libre-échange ou les installations énergétiques sur les terres agricoles.


Les députés approuvent en commission l'abrogation de la réforme des retraites

L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
L'ancien Premier ministre français Elisabeth Borne arrive pour son audition devant une mission d'information du Sénat français sur la dégradation des finances publiques de la France depuis 2023 au Sénat français à Paris le 15 novembre 2024. (Photo / AFP)
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  • La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.
  • La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation.

PARIS : La gauche a remporté mercredi une première victoire dans son offensive pour abroger la très décriée réforme des retraites : sa proposition de ramener l'âge de départ de 64 à 62 ans a été adoptée en commission des Affaires sociales, avant son arrivée dans l'hémicycle le 28 novembre.

Le texte, présenté par le groupe LFI dans le cadre de sa niche parlementaire, a été approuvé par 35 voix (celles de la gauche et du Rassemblement national), contre 16 (venues des rangs du centre et de la droite).

La réforme, adoptée en 2023 sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, était « injuste démocratiquement et socialement, et inefficace économiquement », a plaidé le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis.

Le Rassemblement national, qui avait présenté une proposition similaire fin octobre, mais que la gauche n'avait pas soutenue, a voté pour le texte de La France insoumise. « C'est le même que le nôtre et nous, nous ne sommes pas sectaires », a argumenté le député Thomas Ménagé.

La proposition de loi approuvée mercredi touche non seulement à l'âge de départ (c'est-à-dire à la réforme Borne), mais également à la durée de cotisation : celle-ci est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande.

Un amendement, présenté par les centristes du groupe Liot pour préserver la réforme Touraine, a été rejeté. Les socialistes, qui auraient préféré conserver cette réforme de 2013, ont décidé d'approuver le texte global malgré tout.

La gauche affirme qu'elle est en mesure de porter sa proposition d'abrogation jusqu'au bout : après l'examen du texte dans l'hémicycle la semaine prochaine, elle a déjà prévu de l'inscrire à l'ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l'occasion d'une niche communiste, puis en deuxième lecture à l'Assemblée nationale le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.

Les représentants de la coalition gouvernementale ont mis en garde contre un texte « pas sérieux » ou « irresponsable ».

« Il faut être honnête vis-à-vis des Français : si cette réforme des retraites est abrogée, certes ils pourront partir à 60 ans, mais avec une retraite beaucoup plus basse », a ainsi argumenté la députée macroniste Stéphanie Rist.