Une ministre malgache veut qu'on entende son peuple qui crie famine

Loin des yeux du monde, les Malgaches subissent la première famine officiellement due au réchauffement. (Photo, AFP)
Loin des yeux du monde, les Malgaches subissent la première famine officiellement due au réchauffement. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Une ministre malgache veut qu'on entende son peuple qui crie famine

  • L’île iconique subit la première famine due au réchauffement. Son ministre de l'Environnement met en garde: «ailleurs, d'autres pourraient vivre la même chose»
  • Si Madagascar, comme le reste du monde en développement, n'est pas responsable du changement climatique, il est le premier à en payer les conséquences
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La moitié Sud de l'île iconique de l'océan indien est frappée par une sécheresse inédite depuis 40 ans qui a précipité plus de 1,3 million de Malgaches dans une malnutrition aigüe. (Photo, AFP)

 

GLASGOW : Loin des yeux du monde, les Malgaches subissent la première famine officiellement due au réchauffement. A Glasgow pour la COP26, leur ministre de l'Environnement tente de faire entendre leur souffrance et de mettre en garde: ailleurs, "d'autres pourraient vivre" la même chose.

La moitié Sud de l'île iconique de l'océan indien est frappée par une sécheresse inédite depuis 40 ans qui a précipité plus de 1,3 million de Malgaches dans une malnutrition aigüe. Et 30000 d'entre eux souffrent désormais d'une véritable famine, la première provoquée par le changement climatique dû aux activités humaines, a récemment annoncé le Programme alimentaire mondial.

"La situation est critique et les prévisions en termes de pluviométrie ne sont pas bonnes", insiste la ministre de l'Environnement et du Développement durable Baomiavotse Vahinala Raharinirina lors d'un entretien avec l'AFP.

"La désertification, la température de 45°C tout au long de l’année, le manque d’eau, les femmes qui font maintenant 20 km pour aller chercher un bidon d’eau, ça c'est des réalités", poursuit-elle, évoquant la sous-nutrition, les risques de décès, et les maladies provoquées par l'impossibilité pour les habitants de boire suffisamment.

"Depuis une dizaine d’années cette famine est là régulièrement, et depuis quatre ans, c'est chaque année et ça s’intensifie".

Et si la hausse de la température mondiale n'est pas freinée par une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre, "la situation vécue par le grand Sud de Madagascar actuellement va être la situation de trois-quarts du pays d’ici 2080 ou 2100: ça veut dire plus de 20 millions de personnes qui vont vivre cette situation chaotique".

Alors la ministre a fait le déplacement à la conférence climat de Glasgow, enchaînant rencontres diplomatiques et interviews avec les médias internationaux pour lancer l'alerte. Pour son pays et pour tous les autres également menacés par la multiplication des impacts dévastateurs du réchauffement.

"Il faut prendre leçon des autres, ce qu’on est en train de vivre maintenant, d’autres pourraient le vivre: la désertification, les îles sous l'eau. Une grande partie des territoires du Sud va disparaître, mais même des villes ici dans l’hémisphère nord", met-elle en garde.

Alors "nous devons prendre des décisions et agir pour éviter ce type de situation à d'autres pays".

"On est là pour ça. Si on a mis en place la COP c’est parce qu'on croit en cette capacité du monde de se réunir et de prendre des décisions intelligentes collectivement", insiste-t-elle, alors que les engagements actuels ne sont toujours pas compatibles avec l'espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.

Si Madagascar, comme le reste du monde en développement, n'est pas responsable du changement climatique, elle voit toutefois son pays comme une partie de la "solution", avec ses forêts tropicales, puits naturels de carbone qu'il faut préserver.

Grâce à la "solidarité climatique" qu'elle appelle de ses voeux, la ministre espère recevoir le soutien nécessaire "pour préserver ce qui reste, pour reforester, pour restaurer ce qui est abîmé".

Madagascar a longtemps renvoyé l'image de carte postale d'une île paradisiaque, avec ses baobabs, ses plages de rêve et ses lémuriens endémiques: "Nous sommes peut-être la seule génération à pouvoir sauver cette biodiversité unique au monde que nous devons léguer aux générations futures".

Au-delà d'un soutien financier, Madagascar, sa population et sa biodiversité, sont aussi dépendants du mode de vie des citoyens des pays riches, insiste-t-elle.

"L'élévation de température ne pourra être stoppée que s’il y a aussi un changement de mode de consommation et de production dans les pays dits pollueurs. Ce n’est pas qu’une question de financement, c'est aussi une question de comportements, d’habitudes à la fois des entreprises et des citoyens".

Un exemple ? "Les terrasses chauffées en plein hiver": "ce type de comportements doit être maintenant banni et chacun doit réfléchir à son empreinte carbone".

Pour elle, tout cela se résume en un mot, "empathie": "se dire que son propre acte d'achat, de consommation, peut impacter l'autre".

"Il nous faut une empathie climatique, c'est peut-être un terme nouveau mais c’est ce qu'il faut, l’empathie du Nord vers le Sud, et entre citoyens. Et l'empathie ne signifie pas pitié" mais faire en sorte que "l'autre puisse se projeter dans un avenir".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.