PARIS: Le président français, Emmanuel Macron, s’est exprimé ce mardi dans une allocution télévisée à 20 heures, pour évoquer l’épidémie de Covid-19 mais aussi pour faire un bilan et donner les grandes lignes de la fin de son mandat. Une allocution d'une durée de 27 minutes.
« Nous avons, depuis le début de cette année, pu disposer de vaccins, en acheter puis en produire. L’UE a produit plus de 2 milliards de doses de vaccin cette année », a rappellé le président tout en ajoutant : « depuis la première vaccination en décembre 2020, nous avons injecté en dix mois plus de 100 millions de doses. 51 millions d’entre vous sont entièrement vaccinés. Grâce au passe sanitaire, nous sommes parvenus à maîtriser l’épidémie. »
Emmanuel Macron a ajouté « une pensée pour tous nos compatriotes disparus et leur famille » et salué « tous les soignants », avant de souligner : « nous n’en avons pas terminé avec la pandémie ». Selon lui, « il faudra vivre avec les variants jusqu’à ce que la population mondiale soit immunisée ». Macron a alors rappellé que la France s’est engagée à donner des doses de vaccin contre le Covid-19 « aux pays les plus pauvres » par « solidarité ».
« Face au regain de l’épidémie », notamment pour protéger les personnes les plus vulnérables, Emmanuel Macron a indiqué que « la solution est l’injection d’une dose supplémentaire ». Il a tenu a rappeller qu’une campagne de rappel vaccinal a été lancée depuis début septembre pour protéger « les plus de 65 ans » et « les plus fragiles ».
« Si vous avez été vaccinés depuis plus de six mois, je vous demande d’aller prendre rendez-vous. A partir du 15 décembre, il faudra justifier d’un rappel pour prolonger la validité de votre passe sanitaire », a annoncé Emmanuel Macron.
La campagne de rappel sera d'ailleurs ouverte à partir du début du mois de décembre pour « les Français agés de plus de 50 ans », a indiqué le président tout en précisant que le gouvernement en donnera les modalités « dans les prochains jours ».
«Plus de 80% des personnes en réanimation ont plus de 50 ans », a-t-il précisé.
« Le contrôle pour l’application du passe sera renforcée partout », a ajouté M. Macron. « C’est grâce a la vaccinaiton, au passe, aux gestes barières que nous pourrons continuer de vivre et ne pas refermer les activités », a-t-il poursuivi.
Le chef de l'Etat a également annoncé l’arrivée « de premiers traitements efficaces contre les formes graves » dès le début de l’année 2022.
Macron exclut une réforme des retraites avant 2022
Dans son allocution «cavalcade», il a aussi parlé des priorités des cinq derniers mois de son quinquennat, en écartant toute réforme des retraites avant 2022.
Passant aux mesures économiques et sociales, il a déclaré que «les conditions ne sont pas réunies» pour relancer le chantier de la réforme des retraites, qu'il a repoussé à 2022, autrement dit vraisemblablement à un autre quinquennat. Il a cité à ce titre «la situation sanitaire qui est en train de se dégrader partout en Europe, le souhait unanime exprimée par les organisations syndicales et professionnelles de concentrer les efforts sur la reprise et le besoin de concorde en ce moment que vit notre nation».
Mais il s'est dit toujours attaché au principe d'une telle réforme, en souhaitant en particulier une hausse de l'âge de départ et la suppression des régimes spéciaux, qui devront faire selon lui l'objet de débats, une allusion sans la citer à la future campagne présidentielle.
«Dès 2022, il faudra pour préserver les pensions de nos retraités et la solidarité entre nos générations, prendre des décisions claires» qui sont selon lui «repousser l'âge légal», «supprimer les régimes spéciaux en harmonisant les règles entre public et privé et en faisant en sorte qu'au terme d'une carrière complète, aucune pension ne puisse être inférieure à 1000 euros». Mais aussi en «encourageant le travail au-delà de l'âge légal».
«Viser le plein emploi»
Autre sujet, les emplois non-pourvus, l'un de ses chevaux de bataille. «Il faut viser le plein emploi», a-t-il dit après s'être félicité de la baisse du chômage. «Il faut faire en sorte que toutes les offres d'emplois soient pourvues», a-t-il ajouté, martelant que «les demandeurs d'emplois qui ne démontrent pas de recherche active verront leurs allocutions suspendues», en un rappel appuyé à des règles déjà existantes. «Le taux de chômage des jeunes est au plus bas», a-t-il aussi souligné, dans un hommage à la valeur travail.
Relancer la construction de réacteurs nucléaires
Il a aussi abordé le volet énergie, avec l'annonce très attendue de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, deux semaines après le rapport du gestionnaire du réseau électrique RTE qui recommande la construction de réacteurs type EPR.
La France, qui tire la majeure partie de son électricité du nucléaire, ne construit actuellement qu'un seul réacteur nucléaire de nouvelle génération, l'EPR de Flamanville (EDF), dont le chantier entrepris en 2007 n'est toujours pas achevé.
«Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables», a-t-il dit sans autre détail, estimant que le nucléaire mais aussi le développement des énergies renouvelables seront indispensables pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
«Ces investissements nous permettront d'être à la hauteur de nos engagements au moment où nous allons clôturer la COP 26 à Glasgow», a-t-il assuré, sans fournir plus de précisions sur le calendrier de ces constructions.
«N'ayons pas peur, croyons en nous!», a-t-il conclu, en appelant les Français à «résister» aux «obscurantismes» et au «retour du nationalisme» à cinq mois de la présidentielle.
(Avec AFP)