Inde: enquête policière sur des tweets de journalistes après des violences contre des musulmans

Le personnel de l'armée monte la garde alors que les navetteurs se dirigent vers le palais présidentiel dans des conditions de smog à New Delhi le 9 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le personnel de l'armée monte la garde alors que les navetteurs se dirigent vers le palais présidentiel dans des conditions de smog à New Delhi le 9 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 09 novembre 2021

Inde: enquête policière sur des tweets de journalistes après des violences contre des musulmans

  • Parmi les personnes visées par l'enquête, dont beaucoup sont de religion musulmane selon des informations de presse, figurent des journalistes indiens de renom, un journaliste australien et un professeur de droit installé aux Etats-Unis
  • La police a expliqué que l'enquête avait été ouverte contre des propriétaires de comptes accusés d'avoir fomenté des violences supplémentaires en partageant des vidéos et messages trompeurs sur les réseaux sociaux

NEW DELHI : Des avocats et des journalistes figurent parmi les dizaines de personnes visées par une enquête policière en Inde à propos de messages postés sur les réseaux sociaux suite à des violences envers des musulmans, une affaire qui soulève des inquiétudes sur la liberté d'expression dans le pays.

Une enquête criminelle a été ouverte dimanche, dans le cadre de la loi anti-terrorisme, à l'encontre des propriétaires de 102 comptes Twitter, Facebook ou YouTube, accusés d'avoir partagé de "fausses informations" sur des agressions collectives menées en octobre contre des musulmans dans l'Etat reculé de Tripura (Nord-Est), dirigé par le Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre nationaliste indien Narendra Modi.

Parmi les personnes visées par l'enquête, dont beaucoup sont de religion musulmane selon des informations de presse, figurent des journalistes indiens de renom, un journaliste australien et un professeur de droit installé aux Etats-Unis.

Au moins quatre mosquées ainsi que des maisons et magasins appartenant à des musulmans dans l'Etat de Tripura avaient été attaqués le mois dernier lors de violents incidents en marge d'un rassemblement de centaines de partisans de groupes hindous qui protestaient contre l'assassinat au Bangladesh voisin de membres de la minorité hindoue.

La police a expliqué que l'enquête avait été ouverte contre des propriétaires de comptes accusés d'avoir fomenté des violences supplémentaires en partageant des vidéos et messages trompeurs sur les réseaux sociaux.

L'enquête est ouverte dans le cadre de la loi pour prévenir les activités terroristes qui permet de placer en détention durant six mois des personnes sans les inculper.

Le journaliste australien, C.J. Werleman du Byline Times, avait tweeté que le Premier ministre indien n'avait pas condamné les attaques et que des musulmans qui protestaient contre les violences avaient été arrêtés.

Un journaliste indien visé par l'enquête, Shyam Meera Singh, a déclaré avoir tweeté "Tripura est en feu!". Il a partagé des captures d'écran d'un mail de Twitter indiquant que le géant américain des réseaux sociaux avait reçu une demande de la police de l'Etat de Tripura d'intervention contre son compte.

L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters Sans Frontières a déclaré lundi condamner "fermement" cette enquête visant des journalistes dont "le seul crime était de couvrir les récentes attaques contre des mosquées dans l'Etat de Tripura".

L'Union des journalistes indiens a réclamé une enquête sur les violences "plutôt que de pénaliser les journalistes et les militants de la société civile".

La minorité musulmane indienne, qui compte quelque 200 millions de personnes, fait l'objet d'attaques croissantes depuis l'arrivée au pouvoir du BJP en 2014 selon les critiques du gouvernement, lequel dément ces accusations.

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.