NAIROBI: Un chef du groupe armé oromo OLA, qui combat le gouvernement éthiopien aux côtés des rebelles tigréens, a affirmé que ses combattants se trouvaient près de la capitale et préparaient une nouvelle attaque, promettant la fin du conflit "très prochainement".
L'Armée de libération oromo (OLA), groupe armé de l'ethnie oromo, a annoncé en août avoir fait alliance avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qui combat depuis novembre 2020 les forces gouvernementales dans le nord du pays.
Le TPLF et l'OLA - considérés comme terroristes par Addis Abeba - ont revendiqué la semaine dernière la prise de plusieurs villes stratégiques de la région de l'Amhara, sans exclure de marcher sur la capitale.
"Ce dont je suis sûr, c'est que ça va se terminer très prochainement", a déclaré dimanche à l'AFP le chef militaire de l'OLA, Jaal Marroo, ajoutant: "Nous nous préparons à lancer une autre attaque".
"Le gouvernement essaie juste de gagner du temps et il essaie de déclencher une guerre civile dans le pays, alors il appelle la nation à se battre", a estimé Jaal Marroo, de son vrai nom Kumsa Diriba.
Alors que le TPLF a affirmé avoir pris des villes à quelques centaines de kilomètres d'Addis Abeba, Jaal Marroo affirme que certains combattants de l'OLA sont encore plus proches, à environ 40 kilomètres de la capitale, sans s'être "jamais déplacés d'un pouce" du territoire qu'ils contrôlaient.
L'OLA est implantée en Oromia, la plus grande région du pays qui enclave Addis Abeba.
Les communications sont coupées dans les zones de combats et l'accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.
Le gouvernement a démenti toute menace sur Addis Abeba, mais les autorités de la capitale ont demandé aux habitants de s'organiser pour défendre la ville. Plusieurs ambassades étrangères ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays.
"Alors que nous sommes mis à l'épreuve sur de nombreux fronts, notre volonté collective d'aller au bout du chemin sur lequel nous nous sommes engagés nous a renforcés", a écrit le Premier ministre Abiy Ahmed sur Twitter lundi.
Depuis un an, les belligérants sont restés sourds aux appels de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu, qui se sont multipliés ces derniers jours.
M. Abiy a envoyé l'armée au Tigré le 4 novembre 2020 pour destituer les autorités régionales issues du TPLF, qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.
Le prix Nobel de la paix 2019 a déclaré la victoire le 28 novembre, mais les combattants du TPLF ont repris en juin l'essentiel de la région puis avancé dans les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara.