Au Maghreb, l'agriculture bio et organique en plein essor

Des femmes récoltent des olives dans le Nord-Ouest Tunisie en décembre 2019.  (Photo, AFP)
Des femmes récoltent des olives dans le Nord-Ouest Tunisie en décembre 2019. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Au Maghreb, l'agriculture bio et organique en plein essor

  • Le bio tunisien s'est considérablement développé lors des deux dernières décennies avec 20 fois plus de superficies cultivées en 2020
  • En comparaison, le bio est encore en phase de décollage au Maroc malgré un essor certain avec 10.300 hectares de cultures bio en 2020 contre 4.000 en 2011

TUNIS : C'est "l'avenir de l'agriculture"! Sarah Shili montre fièrement des aubergines et grenades bio à peine cueillies près de Tunis. Au Maghreb, le bio et l'organique connaissent un essor sous l'effet de la demande locale et de l'export.


Tous les jours, cette gérante du Domaine Elixir Bio inspecte à Oudhna, à 30 km de Tunis, les 94 hectares d'une exploitation spécialisée dans des cultures certifiées bio. 


Ces productions qui "respectent la nature" représentent, à ses yeux, "l'avenir de l'agriculture en Tunisie et même dans le monde".


La ferme a vu son chiffre d'affaires exploser "sous l'effet d'une forte demande et des ventes en ligne". Entre 2015 et 2020, il a été multiplié par cinq à plus de 100.000 euros, malgré des prix "un peu plus élevés" que l'agriculture conventionnelle. 


Les quantités produites sont encore insuffisantes pour répondre à la demande venant de l'étranger. Et à côté du "manque d'eau, comme pour tous les agriculteurs", il peut être difficile de "trouver les semences bio, il faut se débrouiller seuls", dit Mme Shili.


Le bio tunisien s'est considérablement développé lors des deux dernières décennies avec 20 fois plus de superficies cultivées en 2020 (320.000 hectares certifiés), explique Samia Maamer, chargée du bio au ministère de l'Agriculture.


Entre producteurs et commerçants, le nombre d'intervenants dans le bio a été multiplié par 24 pour atteindre près de 8.000.

«Climat très favorable»

Malgré le Covid, le bio a "contribué à la dynamisation et la diversification de l'économie" et représente "13% des exportations alimentaires, ce qui est important pour ce petit secteur". Les exportations ont quasiment triplé, passant de 36.000 tonnes en 2013 à près de 90.000 tonnes en 2020. 


Sur les 250 produits bio cultivés en Tunisie, une soixantaine sont exportés: huile d'olive, dattes, légumes et fruits, plantes aromatiques et médicinales.


Si la Tunisie figure au 30e rang mondial de l'agriculture bio, elle est la première en Afrique en termes de superficie certifiée et produits exportés, d'après Mme Maamer.


"Le climat tunisien est très favorable à l'agriculture bio", dit-elle, en soulignant que seulement 5% des 2 millions d'hectares d'oliviers plantés font l'objet de traitements aux pesticides. Potentiellement 95% des plantations pourraient donc devenir bio.


Il est, selon elle, envisageable d'arriver rapidement à "1 million d'hectares en bio pour les oliviers et à 1,5 million d'hectares pour l'arboriculture et l'agriculture maraîchère". 


Le bio est "très demandé à l'international", notamment par les Etats-Unis et l'Europe, et localement, "il y a une forte demande des jeunes de 25 à 30 ans qui sont connectés et renseignés sur ses vertus", selon la responsable ministérielle.


A l'horizon 2030, la Tunisie veut aussi "développer un modèle rural spécifique" afin que le bio devienne "un moteur de développement local permettant de promouvoir d'autres secteurs comme le tourisme, l'artisanat, les énergies renouvelables", souligne-t-elle.

En décollage au Maroc
En comparaison, le bio est encore en phase de décollage au Maroc malgré un essor certain avec 10.300 hectares de cultures bio en 2020 contre 4.000 en 2011.


"Cela reste très en-deçà du potentiel d'un pays agricole comme le Maroc", explique à l'AFP le président de l'Union marocaine des producteurs d'agriculture biologique, Reda Tahiri.


Pour l'essentiel, ce sont des cultures d'oliviers, d'agrumes et d'amandes dans les régions de Marrakech (sud-ouest), de Rabat (nord-ouest) et Souss-Massa (sud).


Le Maroc dispose aussi de près de 300.000 ha de cultures spontanées en plantes aromatiques et médicinales, comme l'arganier ou le cèdre.


Il entend promouvoir le bio, désormais considéré comme "prioritaire" via le Plan gouvernemental Maroc Vert, à travers le financement des frais élevés de certification (jusqu'à 1.000 euros par hectare par an). 


Le ministère de l'Agriculture prévoit d'atteindre les 100.000 ha de superficie cultivée d'ici 2030 et une production de 900.000 tonnes par an, dont un tiers destinée au marché local et deux tiers à l'export.


En 2020, sur près de 130.000 tonnes, environ 14.000 tonnes de produits frais (fruits et légumes) et transformés (jus d'agrumes, fraises congelées ou huile d'olive) ont été exportées vers l'Union européenne, le Canada, la Suisse ou les Etats-Unis.


"Il faut sensibiliser les consommateurs et augmenter les marges bénéficiaires des producteurs" si l'on veut accélérer le mouvement, dit M. Tahiri.


En Algérie, le marché bio est balbutiant.


Selon le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement, les surfaces cultivées ne dépassaient pas 1.200 hectares en 2013 avec 81 exploitations bio.


Et depuis quelques années, des magasins spécialisés proposent aux citadins des paniers bio, fournis directement auprès de petits producteurs.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia, champion du dessalement durable, devrait doubler sa capacité opérée d'ici à 2030

Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
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  • Avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite avec ses technologies, Veolia est un acteur de premier plan sur le marché
  • Veolia a été à l'origine d'innovations majeures sur le marché du dessalement, permettant des gains d'efficacité de 80% depuis 1980 et une réduction de 90% du prix de l'eau en m3 depuis 1970

MUSCAT: Grâce aux progrès considérables réalisés en termes d'efficacité et d'empreinte au cours des 25 dernières années, le dessalement est devenu indispensable pour faire face à la pénurie d'eau.  Il est devenu moins cher, plus efficace et de plus en plus évolutif pour répondre à la demande mondiale croissante, en termes de taille, de volume et d'efficacité.

Le marché du dessalement devrait accélérer sa croissance au cours des cinq prochaines années, principalement sous l'impulsion du Moyen-Orient, de l'Asie du Pacifique et de certains pays d'Europe, la capacité prévue pour le prix représentant environ 40 000 MLD.

Déjà leader dans le secteur du dessalement, avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite grâce à ses technologies, Veolia devrait consolider sa part de marché tout en doublant sa capacité exploitée de 1,4 Bm3 à 2,8 Bm3 d'ici 2030.

Les gains récents dans le monde entier témoignent des fortes ambitions de Veolia sur le marché du dessalement, comme en témoignent les usines de dessalement Mirfa 2 et Hassyan aux Émirats arabes unis (2023 et 2024), l'usine de dessalement Cornwall au Royaume-Uni (2023) et les discussions exclusives pour l'usine de dessalement de Rabat au Maroc (2024).