RIYAD : L'agence de notation Moody's a revu à la hausse la notation souveraine de l’Arabie saoudite, la faisant passer de négative à stable.
L'agence a prévu que l'économie saoudienne retrouvera une croissance positive en 2021, et que le niveau de la balance retrouvera un excédent grâce à la contraction du déficit budgétaire en 2021 et à la réduction de la dette sur le moyen terme.
En effet, Moody's a émis une notation dans laquelle elle prévoit une contraction aigue du déficit budgétaire de l'Arabie saoudite en 2021, qui passera à moins de 2,5 % du PIB, contre 11,2 % du PIB en 2020. Moody's prévoit que ce déficit restera proche de l'équilibre au cours des prochaines années.
Les prévisions de Moody's et d'autres banques et analystes locaux considèrent que le déficit de l'Arabie saoudite est désormais inférieur aux prévisions du gouvernement. Jadwa Investment, une banque d'investissement dont le siège est à Riyad, prévoit dans une note émise hier que le déficit s'établira à 2,1 % du PIB, chiffre inférieur aux 2,7 %, chiffre établi par le ministère saoudien des Finances.
« Ainsi, la charge de la dette publique passera sous la barre des 29 % du PIB à la fin de cette année et continuera à baisser pour atteindre près de 25 % du PIB d'ici à 2025, contre 32,5 % du PIB en 2020. Cette évolution inversera la tendance à la détérioration du bilan du gouvernement due à la pandémie », ajoute Moody's.
Principaux constats découlant du rapport de Moody's
Le déficit budgétaire de l'Arabie saoudite est appelé à se résorber fortement en 2021 pour atteindre moins de 2,5 % du PIB, contre 11,2 % du PIB en 2020.
Les institutions et les capacités financières de l'Arabie saoudite lui permettent de s'adapter à un rythme modéré à une transition vers une économie a faible émission. de carbone.
Moody's prévoit que certaines des réductions de dépenses opérées en 2020 seront définitives, ce qui facilitera de réduire davantage les dépenses globales au cours de la période 2021-23, au fur et à mesure que seront supprimées les aides budgétaires liées à la pandémie.
La charge de la dette de l'Arabie saoudite (qui se maintiendra autour de 25-30 % du PIB au cours des prochaines années) se compare aux prévisions de Moody's (35-40 % pour la moyenne des pays notés Aa et autour de 50 % pour les pays pairs notés A).
Cette prévision de stabilité suggère que la situation financière et les actifs extérieurs nets du Royaume conservent leur solidité ce qui permet au pays de maintenir sa notation de crédit.
La réaffirmation de la notation A1 montre que Moody's estime que la vulnérabilité structurelle de l'Arabie saoudite (résultant de sa dépendance économique et fiscale vis-à-vis des hydrocarbures) continuera de peser sur la notation du pays dans un avenir proche.
« Au cours de ces prochaines décennies, Moody's prévoit que les recettes des exportations pétrolières seront moins importantes qu'elles ne le sont habituellement lorsque les prix du pétrole atteignent des sommets et moins élevées dans les périodes creuses. Cette situation s’explique par les initiatives mondiales visant à limiter les effets néfastes du changement climatique qui restreindront davantage l'utilisation des hydrocarbures et accéléreront le passage à des sources d'énergie moins polluantes », ajoute l'agence.
L'agence attribue ce changement de perspective vis-à-vis de l’Arabie saoudite à l'engagement du gouvernement de ce pays à entreprendre des réformes budgétaires à moyen terme, y compris le programme de viabilité financière, qui a pour objectif de consolider la discipline budgétaire, d'améliorer l'efficacité de la gestion des finances publiques et de favoriser la reconstitution des réserves budgétaires.
Cette approche assurera par ailleurs une meilleure adaptation du cadre de travail aux priorités du pays relatives aux dépenses. Le cadre de ce programme de viabilité financière établi pour la période 2015-2020 a fait passer les recettes provenant des ressources non pétrolières à plus de 18 % en 2020, contre moins de 10 % en 2015. Il a également réduit les dépenses hors intérêts de 56 % en 2015 à 53 % en 2020.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.