Depuis un an, le nord de l'Ethiopie ravagé par les combats

Commémoration pour les victimes du conflit au Tigré, à Addis Abeba le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
Commémoration pour les victimes du conflit au Tigré, à Addis Abeba le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 05 novembre 2021

Depuis un an, le nord de l'Ethiopie ravagé par les combats

  • L'intervention rapide et ciblée promise par le prix Nobel de la paix 2019 s'est transformée en un conflit durable, qui s'est étendu jusqu'à menacer la capitale Addis Abeba
  • Ces dernières semaines, les combats se sont concentrés en Amhara, où les rebelles ont revendiqué la prise de deux villes stratégiques, Dessie et Kombolcha

ADDIS ABEBA : Le 4 novembre 2020, la planète avait les yeux rivés sur l'élection présidentielle américaine. En Ethiopie, le Premier ministre Abiy Ahmed lançait une opération militaire dans la région septentrionale du Tigré, qui allait marquer le début d'une guerre dévastatrice.


L'intervention rapide et ciblée promise par le prix Nobel de la paix 2019 s'est transformée en un conflit durable, qui s'est étendu jusqu'à menacer la capitale Addis Abeba.

Quelle est l'origine du conflit ?

 Selon Abiy Ahmed, cette opération visait à arrêter les dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti dirigeant la région qui a gouverné de fait l'Ethiopie durant les trois décennies précédant l'arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018.


Le Premier ministre accusait le TPLF d'avoir attaqué deux bases militaires au Tigré, ce que le TPLF a démenti.


Cette intervention marquait l'apogée de mois de tensions durant lesquels les dirigeants du TPLF avaient ouvertement défié l'autorité du gouvernement fédéral.


Abiy Ahmed a proclamé la victoire le 28 novembre après la prise de la capitale régionale Mekele.


Mais en juin, le TPLF a lancé une contre-offensive et reconquis l'essentiel du Tigré. L'armée éthiopienne s'est alors retirée et le gouvernement a déclaré un "cessez-le-feu humanitaire".


Ces huit premiers mois du conflit ont été marqués par des exactions (massacres, viols, torture...) commises par "toutes les parties", selon une enquête conjointe de l'ONU et de la Commission éthiopienne des droits de l'homme, qui estiment que certaines "peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité".

Où en sont les combats ?

Le TPLF a poursuivi son offensive dans les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara pour empêcher, affirme-t-il, les troupes éthiopiennes de se regrouper et briser ce que l'ONU a décrit comme un "blocus de facto" du Tigré.


Ces dernières semaines, les combats se sont concentrés en Amhara, où les rebelles ont revendiqué la prise de deux villes stratégiques, Dessie et Kombolcha, situées à 400 kilomètres au nord d'Addis Abeba.


L'Armée de libération oromo (OLA), groupe rebelle allié au TPLF, a annoncé s'être emparée de localités plus au sud, à environ 320 kilomètres de la capitale, où le TPLF l'a rejointe.


Le TPLF n'exclut pas de marcher sur Addis Abeba. Un porte-parole de l'OLA a estimé mercredi qu'atteindre la ville était "une question de mois, si ce n'est de semaines". 


Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l'Ethiopie et l'accès des journalistes y est restreint, rendant les positions sur le terrain difficiles à vérifier.


Le gouvernement, tout en démentant une avancée rebelle, a décrété mardi l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire. Les autorités d'Addis Abeba ont appelé les habitants à s'organiser pour défendre la ville.

Quelle est la situation humanitaire ?

Plus de 400.000 personnes ont "franchi le seuil de la famine" au Tigré, déclarait en juillet un haut responsable de l'ONU.


Depuis, les conditions n'ont fait que se détériorer.


Les services de base tels que banques, électricité et télécommunications "ne sont pas fournis par le gouvernement", affirmait en septembre un porte-parole du département d'Etat américain, évoquant des "signes d'un état de siège".


Le gouvernement et le TPLF s'accusent mutuellement d'entraver l'acheminement de l'aide et d'affamer la population.


L'ONU estime qu'une centaine de camions d'aide devraient atteindre quotidiennement le Tigré, mais aucun n'y est parvenu depuis le 18 octobre.


L'AFP a pu confirmer, sur la base de documents internes et d'organisations humanitaires sur place, que la faim a provoqué des décès au Tigré.


La propagation des combats a déplacé des centaines de milliers de civils, étendant la détresse humanitaire au-delà du Tigré.

Quels espoirs de paix ?

Depuis un an, les puissances occidentales, l'ONU et l'Union africaine appellent à des négociations et un cessez-le-feu.


Abiy Ahmed a refusé toute médiation dans ce qu'il considère comme une affaire interne éthiopienne. Le TPLF, qui a juré la perte d'Abiy, n'a pas totalement exclu la possibilité de négociations, se disant prêt à "discuter avec le diable" pour assurer la sécurité du Tigré.


Mais "il est difficile d'imaginer ces protagonistes s'asseoir autour d'une table et discuter", souligne William Davison, analyste à l'International Crisis Group: "Aussi déprimant que cela puisse être, ça semble de plus en plus se jouer sur le champ de bataille."


Même si des négociations se concrétisaient, "il serait illusoire de penser que les choses vont revenir à la +normale+ après tant de sang versé et de destruction", estime Awet Weldemichael, expert en sécurité de la Corne de l'Afrique à l'Université Queen's (Canada).


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.