Costard, pistolet et cybersécurité: à l'école chinoise des gardes du corps

Formation pour devenir un agent de securité à la Genghis Security Academy à Tianjin (Photo, AFP)
Formation pour devenir un agent de securité à la Genghis Security Academy à Tianjin (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 21 septembre 2020

Costard, pistolet et cybersécurité: à l'école chinoise des gardes du corps

  • Les étudiants sont désormais formés à la cybersécurité et à une protection rapprochée haut de gamme pour riches patrons
  • Chaque garde du corps en herbe doit débourser environ 2.500 euros pour sa formation

TIANJIN : Un entraînement militaire ne suffit plus: dans l'unique école de gardes du corps de Chine, les étudiants sont désormais formés à la cybersécurité et à une protection rapprochée haut de gamme pour riches patrons.

A l'école de sécurité Genghis à Tianjin (nord), près de Pékin, des étudiants vêtus de costumes noirs et de chemises blanches impeccables travaillent sur un scénario de protection d'un client face à un intrus menaçant.

« Dangeeeeeeer! », s'époumone Ji Pengfei, leur formateur.

Les apprentis gardes du corps bondissent sur le champ: ils placent derrière eux la personne à protéger et dégainent de leur poche un pistolet.

Ils ont deux secondes, top chrono, pour réaliser correctement les mouvements. Faute de quoi ils sont punis et doivent faire 50 pompes.

Les pistolets utilisés sont factices car la Chine interdit strictement la possession d'armes à feu. Mais les élèves sont régulièrement conduits au Laos voisin pour s'exercer au tir.

Chaque garde du corps en herbe doit débourser environ 2.500 euros pour sa formation. Et chaque année, un millier sortent diplômés de l'école Genghis. 

Mais son fondateur, Chen Yongqing, estime que le pays manque encore cruellement de professionnels, au regard du nombre de millionnaires en Chine -- 4,4 millions, selon une étude de Crédit Suisse datant de 2019, soit davantage qu'aux Etats-Unis.

Durant leur formation, les élèves sont soumis à une discipline de fer: entraînements de l'aube jusqu'à minuit et téléphones portables confisqués.

« C'est seulement en étant ferme qu'on peut forger une bonne épée. Sinon, elle se brisera en deux d'elle-même », assure cet ancien militaire, qui affirme avoir un « tempérament vif » et être « très exigeant ».

Présidents français

Les repas sont pris en silence dans un grand réfectoire où sont exposées des photos d'anciens diplômés. Certains ont protégé Jack Ma, le richissime fondateur du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, ou encore des présidents français en visite officielle.

La Chine est déjà l'un des pays les plus sûrs au monde, grâce notamment à l'omniprésence des caméras de surveillance, de la police et du relatif respect de la loi par les citoyens.

Voilà pourquoi selon Chen Yongqing, la protection rapprochée doit désormais « créer de la valeur » ajoutée car le risque d'attaque physique est au final limité.

La clientèle est surtout constituée d'entrepreneurs fortunés. Certains sont à la tête des plus grandes entreprises immobilières et technologiques du pays.

Mais ces patrons « n'ont pas besoin que vous vous battiez », explique M. Chen à ses étudiants.

Le garde du corps moderne se doit selon lui d'avoir dans sa boîte à outils d'autres compétences plus subtiles: déjouer le piratage d'un smartphone, assurer la sécurité d'un réseau informatique ou encore prévenir les risques d'espionnage.

« Qu'est-ce que vous faites si votre patron veut détruire rapidement un fichier vidéo? », demande ainsi Chen Yongqing à un groupe d'élèves.

« Cool »

Les étudiants doivent également apprendre à faire face aux caprices de leurs clients.

Par superstition, certains ne font confiance qu'à un garde du corps avec le même signe du zodiaque que le leur, explique le formateur Ji Pengfei. D'autres ne veulent engager qu'une personne originaire de la même ville. 

La formation reçue à l'école Genghis peut déboucher sur une carrière et un salaire attrayants.

Zhu Peipei, un ex-militaire de 33 ans originaire d'une zone rurale de la province du Shanxi (nord), estime qu'il s'agit d'une voie idéale pour les jeunes sans qualifications particulières comme lui.

« Et puis bien sûr, il y a aussi le fait que le métier est cool », sourit-il.

En Chine, les meilleurs gardes du corps peuvent gagner jusqu'à 500.000 yuans (62.000 euros) par an, soit nettement plus que le salaire annuel moyen d'un employé de bureau.

Mais certains rêvent de dépaysement. 

« Je veux travailler aux Philippines ou en Birmanie », pays voisins de la Chine, explique à l'AFP un étudiant originaire de Wuhan (centre), qui a requis l'anonymat.

« Là-bas au moins, je peux avoir une arme à feu. Le travail est plus difficile mais je peux gagner plus ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.