Incroyable mélange pour les Arabes américains aux élections américaines

Le candidat au poste de gouverneur de Virginie Terry McAuliffe, la candidate au poste de lieutenante-gouverneure Hala Ayala et le procureur général Mark Herring lors d'un événement de campagne à Fairfax, Virginie, États-Unis, le 1er novembre 2021. (Photo, Reuters)
Le candidat au poste de gouverneur de Virginie Terry McAuliffe, la candidate au poste de lieutenante-gouverneure Hala Ayala et le procureur général Mark Herring lors d'un événement de campagne à Fairfax, Virginie, États-Unis, le 1er novembre 2021. (Photo, Reuters)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

Incroyable mélange pour les Arabes américains aux élections américaines

  • Abdallah Hammoud élu premier maire arabo-américain de Dearborn
  • Hala Ayala perd la course pour devenir la première lieutenante-gouverneure arabo-américaine de Virginie

CHICAGO: Hala Ayala a perdu mardi la course pour devenir la première lieutenante-gouverneure arabo-américaine de l'État de Virginie, dans une vague électorale qui semble être le début d'une réaction politique contre le président Joe Biden et les démocrates.

Les chances d'Ayala en Virginie semblaient prometteuses car Biden avait remporté l'État lors de l'élection présidentielle de novembre 2020 avec une avance de 10% sur le président républicain Donald Trump.

La défaite d'Ayala face à l'ancienne déléguée républicaine Winsome Sears a suivi la défaite serrée de l'ancien gouverneur démocrate de Virginie Terry McAuliffe face à son opposant républicain Glenn Youngkin.

McAuliffe avait été gouverneur de Virginie de 2014 à 2018, tandis que Youngkin était directeur financier puis directeur de l'exploitation de The Carlyle Group, une société de capital-investissement basée à Washington D.C.

La victoire de Youngkin laisse présager une éventuelle poussée des républicains sur les démocrates lors des élections de mi-mandat de l'année prochaine pour le contrôle de la Chambre et du Sénat américains.

Malgré les conséquences pour Biden et les démocrates l'année prochaine, les élections de mardi ont apporté une nouvelle ère pour les Arabo-Américains dans au moins une ville où le sentiment anti-arabe a toujours existé.

Abdallah Hammoud, législateur de l'État du Michigan depuis 2017, a été élu premier maire arabo-américain de la ville de Dearborn. Plus de 60% des 110 000 habitants de la ville sont d'origine arabe.

Ce fut un revirement spectaculaire par rapport à 1985, lorsque Michael Guido avait mis en garde les électeurs contre un «problème arabe» avant de remporter la mairie. Guido s'est ensuite lié d'amitié avec des Américains d’origine arabe.

John B. O'Reilly Jr. lui a succédé en 2007 et a annoncé cette année sa retraite pour des raisons de santé.

Hammoud a tweeté: «Je suis honoré et touché par le soutien d'aujourd'hui. Nos résidents ont parlé haut et fort – nous voulons du changement et un leadership audacieux pour relever les défis auxquels notre ville est confrontée.»

 «Nous vivons dans la plus merveilleuse ville d'Amérique et je suis enthousiasmé par ce que nous pouvons réaliser ensemble. Mettons-nous au travail!», a-t-il ajouté.

14 candidats étaient en lice pour 7 sièges au conseil municipal de Dearborn. Plusieurs Américains d'origine libanaise ont remporté des sièges au conseil, selon les derniers rapports de la commission électorale de Dearborn: Michael T. Sareini, Kamal al-Sawafi, Robert Abraham et Mostapha Hammoud.

Trois Américains d'origine yéménite n'ont pas eu la même chance en entrant dans la course: Sam Luqman, Saeid al-Awathi et Khalil Othman.

La communauté yéménite-américaine de Dearborn s'est considérablement développée au cours de la dernière décennie et se bat pour être représentée.

L'année dernière, l'écrivain Adel Mozip est devenu le premier Américain yéménite à être élu à un siège au Conseil scolaire de Dearborn.

Dans la ville voisine de Dearborn Heights, le maire Daniel Paletko est décédé des suites de la Covid-19, créant une vacance et une bataille électorale pour deux postes: remplir son mandat restant, qui se termine le 31 décembre, et servir un mandat complet de maire à partir de janvier 2022.

L'immigrant libanais et ancien marine américain Bill Bazzi, membre du conseil municipal de Dearborn Heights depuis 2018, a été choisi par ses collègues pour occuper le poste de maire par intérim après la mort de Paletko.

Bazzi a affronté la présidente du Conseil municipal, Denise Malinowski-Maxwell, et Anthony Camilleri, et a facilement remporté à la fois l’achèvement du mandat de Paletko et le nouveau mandat de maire de quatre ans.

En plus de Bazzi, trois des sept membres du Conseil municipal de Dearborn Heights sont d'origine libanaise et musulmane. Dearborn Heights est composé de 32% d'Arabo-Américains, selon les données du recensement de 2019.

À Boston, où le poste de maire est occupé par un homme depuis 1630, deux femmes: Annissa Eassaibi George et Michelle Wu, se sont confrontées pour devenir la première femme directrice générale de la ville.

Fille d'un père immigré tunisien et d'une mère américano-polonaise, George a siégé au Conseil municipal de Boston et serait la seule Tunisienne à avoir été élue à une fonction publique américaine.

Mais Wu, qui est américaine d'origine asiatique, a annoncé sa victoire tôt mercredi matin. Le vote a porté sur de nombreuses questions, notamment celle de savoir si George était une «femme de couleur» comme Wu.

De retour en Virginie, l'Arabo-Américain Sam Rasoul qui a perdu face à Ayala dans sa candidature pour représenter les démocrates au poste de lieutenant-gouverneur, a été réélu dans le 11e district législatif de l'État, un poste qu'il occupe depuis 2014.

Rasoul avait récolté plus de 2 millions de dollars américains (1 dollar américain = 0,86 euro) dans sa campagne, remportant plus de 64% des voix, selon le décompte officieux.

«Nous l'avons fait! Nous avons gagné! Cela a été une course formidable et il reste encore du travail à faire», a-t-il tweeté. «Merci mes amis de m'avoir donné l'honneur d'être dans la fonction publique. Sachez que j'aime servir du plus profond de mon âme. En avant.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.