Interview : « Nous sommes faits pour des moments comme ceux-là » affirme Marzena Kulis, directrice exécutive à Johnson & Johnson

Illustration par Luis Grañena
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Publié le Lundi 21 septembre 2020

Interview : « Nous sommes faits pour des moments comme ceux-là » affirme Marzena Kulis, directrice exécutive à Johnson & Johnson

  • Johnson&Johnson, une entreprise fondée il y a 134 ans, poursuit des recherches pour trouver un vaccin et aborde d'autres problèmes médicaux régionaux
  • Directrice générale de la division des produits médicaux de Johnson & Johnson au Moyen-Orient, Marzena Kulis se trouve, au cœur de la pandémie, à la fine pointe des évènements

Une entreprise fondée il y a 134 ans poursuit des recherches pour trouver un vaccin et aborde d'autres problèmes médicaux régionaux. Marzena Kulis est directrice générale de la division des produits médicaux de Johnson & Johnson au Moyen-Orient. Elle est consciente qu’elle se trouve à la fine pointe des évènements en travaillant  comme cadre supérieur dans une entreprise médicale pendant la plus grave crise des soins de santé depuis un siècle.

"Nous sommes faits pour des moments comme ceux-là. Notre entreprise jouit d'un héritage de 134 ans. »

"Nous avons vécu les précédentes pandémies de variole et de grippe espagnole, les crises financières, les guerres mondiales, et notre entreprise s'est développée et a grandi », a-t-elle déclaré à Arab News.

" Toutefois, il ne faut pas croire que les événements de ces derniers mois n'ont pas eu d'impact sur les entreprises locales, régionales et mondiales », a-t-elle ajouté.

J&J est un géant de plusieurs milliards de dollars de l'industrie mondiale des soins de santé. L'entreprise est présente dans la région depuis plus de 40 ans et opère à travers les trois piliers de son activité : les appareils médicaux, les produits pharmaceutiques et les produits de consommation.

Certes, la société a rehaussé son profil grâce à ses recherches en vue de développer un éventuel vaccin. J&J est l'une des nombreuses entreprises internationales qui travaillent d'arrache-pied pour mettre au point un traitement depuis la première flambée du virus au début de l'année.

Mme Kulis, économiste de formation qui a passé presque toute sa carrière dans le secteur des soins de santé, a pu le constater ces derniers mois.

"Je pense que nos équipes dans le monde entier ont travaillé sans relâche, sans vraiment faire de pause, pour trouver des solutions et, dès à présent, nous pouvons dire que de grandes quantités de vaccin seront disponibles au premier trimestre 2021 », a-t-elle déclaré.

"En septembre, nous prévoyons de commencer la troisième phase des essais sur l'homme, qui portera sur un grand nombre de populations choisies pour les essais. Toutefois, nous pensons que c'est au début de 2021 que nous serons en mesure de fournir le vaccin », a-t-elle ajouté. Certains experts de la santé critiquent la tendance au "nationalisme vaccinal » de certains pays, désireux d'être les premiers à découvrir un remède dans une course internationale, ou de garder des réserves de traitement pour leur population plutôt que les distribuer équitablement dans le monde.

"Nous sommes ouverts au débat avec tout le monde », a déclaré Mme. Kulis, soulignant les accords que J&J a signés avec les autorités américaines et européennes pour collaborer en matière de vaccins, ainsi qu'avec des organisations internationales telles que l'agence de vaccination GAVI, soutenue par de nombreux pays du Moyen-Orient, dont l'Arabie saoudite.

En outre, J&J s'est également engagé dans la campagne "We Stand with Science" pour défendre l'intégrité du processus scientifique médical dans le cadre du développement des vaccins et des normes réglementaires mondiales.

Mme Kulis est consciente de la pression exercée en vue de la production d'un vaccin "remède", mais elle estime que la sécurité est primordiale. "Bien que nous aimerions tous que le vaccin soit disponible demain, le processus doit prendre son temps pour garantir le respect des normes éthiques et des principes scientifiques", a-t-elle déclaré.

Pendant que le monde attend le vaccin, Marzena Kulis a une entreprise à gérer au Moyen-Orient. Le secteur des dispositifs médicaux dans la région comprend l'équipement chirurgical, l'orthopédie et les procédures cardiovasculaires - tous touchés par la priorité accordée aux traitements du Covid-19 pendant la pandémie.

En particulier, certaines opérations chirurgicales non urgentes ont été reléguées au dernier rang par des patients qui, à juste titre, sont soucieux de protéger leur santé durant la pandémie. Les mesures de confinement ainsi que la pression économique ont également joué un rôle.

"Les Émirats arabes unis ont repris certaines opérations. L'Arabie saoudite, de son côté,  prend plus de temps avant d’entamer les opérations facultatives, sauf dans certaines régions du pays. Donc cela a évidemment un impact », a déclaré Mme Kulis.

Les résultats financiers de l'entreprise ont été plus élevées que prévu au deuxième trimestre, bien qu'encore loin de ce qu'ils auraient été sans le virus. Un élément vraiment positif est que la chaîne d'approvisionnement mondiale de J&J est restée intacte, a-t-elle déclaré.

A travers son travail, Mme Kulis a une vision unique des problèmes médicaux de la région. Pour elle, un des problèmes majeurs est  l'obésité et ses complications. J&J mesure l'ampleur du problème de l’obésité dans tous ses aspects, des causes à la prévention et au traitement.

"La région est en tête des pays qui souffrent du problème de l'obésité et nous fournissons également une solution médicale à ce problème », a-t-elle déclaré. Elle a révélé que parmi les cinq premiers pays du monde accusant un taux d'obésité élevé, trois sont des pays du Moyen-Orient.

Sa division en Arabie saoudite constate également une augmentation de la chirurgie oncologique et gynécologique.

C’est avec une pointe d’humour que Kulis a parlé des services d’orthopédie en déclarant que "le monde marche sur nos genoux et nos hanches depuis des décennies ». Mais pour elle, il y a aussi un lien important avec l'obésité, car les personnes présentant un excès de poids sont plus susceptibles d'être confrontées à des problèmes de mobilité.

"Tôt ou tard les gens auront besoin d'un remplacement d'articulation ou d'une autre intervention orthopédique, en raison de l'obésité », a-t-elle déclaré.

De plus, les problèmes d'obésité touchent aussi le troisième secteur des dispositifs médicaux. Les services cardiovasculaires et cérébrovasculaires se concentrent sur les remèdes contre l'arythmie cardiaque et le traitement des accidents vasculaires cérébraux.

"Nous continuons à sensibiliser la population au traitement chirurgical disponible pour ces deux types de maladies. Il est particulièrement important de montrer que l’attaque cérébrale n’est pas une sentence de mort ou d'invalidité mais qu'elle peut être traitée. Les gens peuvent reprendre leur mobilité et retrouver leur qualité de vie», a affirmé Mme Kulis.

J&J considère qu'un autre problème croissant en Arabie saoudite est le traitement des lésions traumatiques dues aux accidents de la route.

« C'est un problème très répandu et très important en Arabie saoudite. Le traitement des traumatismes liés aux accidents de la route fait partie de notre activité orthopédique. Les accidents de la route sont une partie importante de notre travail dans le Royaume » a-t-elle déclaré.

Dans l'ensemble, la jeune population d'Arabie saoudite voit ses prestations de santé contrebalancées, dans une certaine mesure, par l'obésité et par d'autres problèmes liés au mode de vie, a-t-elle déclaré.

Néanmoins, J&J  considère le Royaume comme un pôle d'expansion. En 2017, l'entreprise a ouvert un siège social à Riyad, et dispose également de bases à Jeddah et à Dammam, servant de base non seulement pour les activités liées aux dispositifs médicaux, mais aussi pour les produits de consommation et les produits pharmaceutiques. L'entreprise compte au Royaume environ 180 employés, dont environ 40 % sont Saoudiens.

« Nous avons sciemment fait l'effort de faire en sorte de renforcer les capacités locales et aider la population à travailler avec nous », a-t-elle déclaré. J&J a un partenaire saoudien local, et participe à des programmes officiels pour promouvoir la santé et le mode de vie sain dans le Royaume, et travaille selon un programme pilote commun avec l'hôpital humanitaire Prince Sultan City Hospital.

En effet, le secteur de la santé a été ouvert à une plus grande participation du secteur privé dans le cadre du plan Vision 2030 visant à diversifier les industries du Royaume, et J&J souhaite vivement profiter de toute opportunité à cet égard.

« Nous explorons toujours la possibilité d'améliorer les affaires et il est certain que l'Arabie Saoudite est notre marché prioritaire ».

 « Jusqu'à présent, nous n'avons pas entamé de discussions concernant une activité de rachat ou de fusion, mais s'il y a des opportunités, nous les présenterons à notre direction. Nous étudions toute possibilité de renforcer notre présence en Arabie saoudite », a-t-elle déclaré.

C’est dans 16 pays allant du Pakistan à l'Égypte, y compris l'Arabie saoudite et les EAU, que Kulis assume, au sein de J&J, la gestion des besoins médicaux de 500 millions de personnes. Cependant, elle tient à ne pas perdre de vue l'importance des cas individuels parmi les milliers de patients qui bénéficient chaque année des produits et procédures de J&J.

"Ce qui me tient éveillée la nuit, c'est cette question : comment pouvons-nous développer notre activité pour offrir des traitements au bon moment au plus grand nombre de patients? "

« Nous sommes tous familiers avec des histoires de personnes et de familles qui ne reçoivent pas les soins à temps ou qui attendent trop longtemps pour se faire soigner. Je veux façonner mon organisation de manière à ce que nous puissions partager le même rêve : éviter ces problèmes », a-t-elle déclaré.

BIO

Née à Cracovie, en Pologne

Marzena Kulis est titulaire d'une maîtrise de l'Académie économique de Cracovie et d'un MBA de l'université de Stockholm

Elle commence sa carrière en qualité de responsable des opérations du HD, à la Banque mondiale

Elle est ensuite directrice générale de Pfizer en Pologne et dans les Pays baltes, avant de rejoindre Johnson& Johnson en tant que directrice générale Moyen-Orient


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé

Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé
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  • La croissance record alimente la création d'emplois, l'expansion du secteur et un puissant changement au-delà du pétrole.
  • L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

RIYAD : Le Fonds public d'investissement (PIF) de l'Arabie saoudite a enregistré une hausse de 390% de ses actifs sous gestion depuis le lancement de Vision 2030, selon le dernier rapport annuel de l'initiative.

Les actifs du PIF sont passés de 160 milliards de dollars en 2016 à 941,3 milliards de dollars en 2024, dépassant son objectif annuel de 880 milliards de dollars et soulignant la trajectoire de croissance rapide du fonds dans le cadre du programme de transformation du Royaume.

S'appuyant sur cette dynamique, le fonds a révisé son objectif pour 2030, en augmentant son objectif de gestion d'actifs de 1,87 trillion de dollars à 2,67 trillions de dollars. Cette nouvelle ambition reflète la position renforcée et l'influence croissante du fonds dans l'élaboration de l'économie future de l'Arabie saoudite.

Entre 2016 et 2024, le PIF a affiché un taux de croissance annuel composé de 22%, soulignant sa capacité constante à générer des rendements élevés tout en faisant progresser les priorités de développement nationales.

Les moteurs de l'expansion du PIF

À la suite de sa restructuration dans le cadre de Vision 2030, le PIF est passé d'un fonds souverain traditionnel à un moteur de diversification économique et d'innovation reconnu à l'échelle mondiale.

La croissance du fonds a été propulsée par une approche d'investissement proactive et diversifiée, avec 40% de son portefeuille alloué à des entreprises saoudiennes et à des giga-projets. Parallèlement, il a réalisé des investissements internationaux stratégiques dans des secteurs à fort potentiel.

Cette stratégie équilibrée a contribué à l'expansion des industries prioritaires au sein du Royaume, notamment le tourisme, l'exploitation minière, la culture, la logistique et la technologie, soutenant ainsi les efforts visant à construire une économie résiliente et diversifiée.

Impact économique et croissance sectorielle

Les investissements stratégiques du PIF ont non seulement stimulé la croissance économique, mais aussi la participation du secteur privé, créé des opportunités d'emploi et attiré des investissements directs étrangers.

D'ici à 2024, les initiatives du fonds auront contribué à la création de 1,1 million d'emplois, un bond significatif par rapport aux 77 700 emplois directs et indirects enregistrés en 2021. Au cours de la même période, le nombre d'entreprises créées avec le soutien du PIF a plus que doublé, passant de 45 à 93 dans 13 secteurs stratégiques.

Le fonds a atteint un contenu local de 48% dans l'ensemble de ses projets d'ici à 2024, ce qui témoigne de son engagement ferme à stimuler la croissance économique nationale.

Entre 2021 et le troisième trimestre 2024, le PIF a attiré plus de 37,33 milliards de dollars d'investissements privés dans le cadre d'une série d'initiatives, selon le rapport.

Par le biais de son initiative Private Sector Hub, il a publié plus de 200 opportunités au cours de cette période, représentant une valeur d'investissement totale de 10,67 milliards de dollars.

En outre, plus de 300 entrepreneurs ont été présélectionnés et plus de 200 petites et moyennes entreprises ont été formées pour collaborer avec les entreprises du portefeuille du PIF.

Le rôle du PIF dans le renforcement de l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite a été déterminant.

Selon le rapport, les secteurs non pétroliers représenteront 51% du produit intérieur brut réel du Royaume d'ici 2024, une étape clé dans la réalisation des objectifs de la Vision 2030.

L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

Le PIF a également joué un rôle crucial dans l'avancement des réformes du secteur financier. Le nombre de gestionnaires d'actifs agréés en Arabie saoudite a fortement augmenté, passant de seulement cinq en 2019 à 36 en 2024, ce qui témoigne de l'élargissement du paysage d'investissement et de la sophistication des marchés financiers du Royaume.

Renforcer la résilience financière

Le fonds a renforcé sa base financière pour soutenir sa stratégie d'investissement ambitieuse, comme en témoigne le transfert de 8% des actions d'Aramco. Cette opération a réduit la participation directe du gouvernement dans le géant pétrolier à 82,186%, renforçant ainsi la solidité des actifs et la capacité d'investissement du PIF.

En outre, le PIF a obtenu 15 milliards de dollars de facilités de crédit syndiquées auprès de 23 institutions financières mondiales, ce qui a considérablement augmenté ses liquidités et sa flexibilité financière. Ces initiatives s'inscrivent dans le droit fil des objectifs stratégiques du PIF, qui consistent à développer de nouveaux secteurs, à localiser les connaissances et les technologies et à créer des emplois durables et de qualité dans tout le Royaume.

Reconnaissance mondiale

La transformation du PIF n'est pas passée inaperçue sur la scène internationale. Le fonds a été désigné comme la première marque de fonds souverain au monde par Brand Finance, la valeur de sa marque étant estimée à 1,1 milliard de dollars.

En outre, PIF a remporté quatre prix lors de la 2024 Middle East Bonds, Loans & Sukuk Conference, à savoir le meilleur contrat de Sukuk, le meilleur contrat historique, la meilleure équipe de trésorerie et de financement semi-souveraine et le meilleur contrat sur les marchés de capitaux islamiques.

Expansion des marchés de capitaux

Les marchés de capitaux de l'Arabie saoudite se sont développés parallèlement à l'essor du PIF, jouant un rôle essentiel dans l'élargissement de la base économique du pays depuis le lancement de Vision 2030.

Les réformes réglementaires, telles que les mises à jour de la loi sur les sociétés et de la loi sur les appels d'offres et les marchés publics, ont amélioré la transparence, renforcé la confiance des investisseurs et ouvert la voie à une augmentation du nombre d'offres publiques initiales.

La bourse saoudienne a connu une expansion remarquable, le nombre de sociétés cotées passant de 205 en 2019 à 353 en 2024. La participation des investisseurs étrangers a plus que doublé, atteignant 112,8 milliards de dollars en 2024 contre 52,8 milliards de dollars en 2019, tandis que la participation des portefeuilles non saoudiens est passée de 29,3 milliards de dollars en 2016 à 131,5 milliards de dollars.

Le nombre de portefeuilles individuels sur le Saudi Exchange a également fortement augmenté, passant de 9,2 millions en 2016 à 13 millions en 2024.

Parallèlement, la capitalisation boursière du Tadawul (hors Aramco) est passée de 66,5% du PIB en 2019 à 86,7% en 2024, ce qui témoigne de la maturité et de la profondeur croissantes des marchés de capitaux saoudiens. Le secteur bancaire a reflété cette croissance, le total des actifs passant de 693,3 milliards de dollars en 2019 à 1,12 billion de dollars d'ici le deuxième trimestre 2024.

Ces développements ont positionné le secteur financier de l'Arabie saoudite comme l'un des plus dynamiques et des plus accessibles de la région, offrant des opportunités accrues aux investisseurs locaux et mondiaux.

Reflétant cette confiance, les agences de notation internationales ont réaffirmé les solides perspectives économiques de l'Arabie saoudite en 2024. Moody's a attribué la note AA3, Fitch la note A+ et S&P Global Ratings la note A/A-1, toutes avec des perspectives stables.

Au-delà de la Vision 2030

Alors que le Royaume se prépare à entrer dans la phase finale de la mise en œuvre de la Vision 2030 en 2026, l'accent sera de plus en plus mis sur la construction d'un secteur privé durable et résilient. Les principales priorités consistent à réduire la dépendance à l'égard du soutien de l'État tout en favorisant la croissance par des améliorations réglementaires, le développement des infrastructures et des investissements ciblés.

L'Arabie saoudite envisage que le secteur privé joue un rôle de premier plan dans l'avancement de l'économie, en particulier dans des domaines à fort impact tels que la fabrication de pointe, l'intelligence artificielle et l'économie numérique.

En donnant aux entreprises privées les moyens d'agir, le Royaume vise à atteindre son objectif de générer 65% du PIB à partir des activités du secteur privé, le positionnant comme un moteur essentiel de la croissance durable dans les décennies qui suivront la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com