Eric Adams, ancien policier noir antiraciste, va diriger New York

Le candidat démocrate à la mairie de New York Eric Adams, bras levés devant  le Brooklyn Borough Hall à Brooklyn,New York. (Michael M. Santiago/GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Le candidat démocrate à la mairie de New York Eric Adams, bras levés devant le Brooklyn Borough Hall à Brooklyn,New York. (Michael M. Santiago/GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
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Publié le Dimanche 31 octobre 2021

Eric Adams, ancien policier noir antiraciste, va diriger New York

  • Ce centriste du parti démocrate devra poursuivre l'œuvre de son prédécesseur Bill de Blasio, qui, malgré son impopularité, a piloté la capitale économique et culturelle dans la tempête de la pandémie qui l'a mise à genoux
  • Lors des primaires démocrates en juin, il s'est affiché en dirigeant à poigne, défenseur des classes moyennes et populaires, en pointe contre les discriminations raciales

NEW YORK : Le poste est, dit-on, le plus périlleux après celui de président des États-Unis: l'Afro-Américain Eric Adams devrait être élu mardi maire de New York, une consécration pour cet enfant des quartiers pauvres sorti de la délinquance et ancien policier antiraciste.

Ce centriste du parti démocrate devra poursuivre l'œuvre de son prédécesseur Bill de Blasio, qui, malgré son impopularité, a piloté la capitale économique et culturelle de plus de huit millions d'habitants dans la tempête de la pandémie qui l'a mise à genoux (plus de 34.000 morts).

S'il bat bien dans les urnes mardi, comme c'est quasiment certain dans une ville classée à gauche, son rival républicain Curtis Sliwa, Eric Adams, 61 ans, sera le deuxième maire afro-américain de l'histoire de New York, après David Dinkins (1990-93).

Lors des primaires démocrates en juin, il s'est affiché en dirigeant à poigne, défenseur des classes moyennes et populaires, en pointe contre les discriminations raciales. L'ex-policier a aussi promis d'être intraitable contre la criminalité dont les indicateurs sont passés au rouge en 2020, avant une accalmie cette année.

Rattaché plutôt à l'aile droite du parti démocrate - contrairement à la très à gauche représentante au Congrès de New York Alexandria Ocasio-Cortez - Eric Adams est réputé proche des milieux d'affaires de "Big Apple" ("Grosse Pomme"), le poumon financier de la planète.

Pour Mitchell Moss, professeur à l'université de New York, "le maire est la force politique dominante de la ville. Il faut quelqu'un qui sache faire preuve d'autorité". Bill de Blasio, qui quittera son fauteuil le 31 décembre, est au contraire jugé "indécis" alors qu'Eric Adams "a la personnalité qui convient aux New-Yorkais qui veulent voir leur maire sur le terrain, dans les quartiers et au travail tôt le matin", explique M. Moss.

- Budget de 98 milliards -

Le maire de New York gère le plus gros budget municipal des Etats-Unis, 98,7 milliards de dollars pour l'exercice 2021-2022, consacré en partie à la sortie de la crise sanitaire. Il a la main sur la plus importante force de police du pays (NYPD, 36.000 employés) et sur l'énorme système public d'Education mis à rude épreuve par le Covid-19.

Outre la sortie de la pandémie - malgré l'opposition de certains agents municipaux à la vaccination obligatoire - Eric Adams devra gérer un maximum de dossiers : maintien de l'ouverture des écoles, retour à la normale à Manhattan où des milliers de commerces sont fermés et des tours de bureaux restent à moitié vides, inégalités sociales criantes, mal-logement, infrastructures en piteux état, intempéries... Sans compter la fermeture attendue de Rikers Island, la terrible prison surpeuplée, ultraviolente et insalubre.

Le prochain maire devra aussi poursuivre la réforme de la police accusée d'avoir dans ses rangs des agents violents, racistes et corrompus, mais sans se mettre à dos son ancien corps d'origine puissant et syndiqué.

C'est donc un parcours extraordinaire pour cet enfant de Brooklyn né dans une famille pauvre, ayant flirté adolescent avec la criminalité dans le Queens, avant d'entrer dans la police et d'épouser une carrière politique au parti démocrate. Il fut tour à tout sénateur de l'Etat de New York et président du quartier Brooklyn, tremplin vers la mairie de New York.

- Arrêté à 15 ans -

Eric Adams raconte qu'à l'âge de 15 ans, il a été frappé par des policiers lors d'une arrestation pour un délit mineur. C'est ce qui le pousse à entrer dans la police: "Je ne voulais pas qu'un enfant passe par ce que j'avais enduré, j'ai cherché à changer le système de l'intérieur", écrivait-il dans le New York Times en 2014.

Devenu policier au milieu des années 1980 vers l'âge de 25 ans, il y passe 22 années jusqu'au rang de capitaine. En 1995, il fonde un syndicat qui se bat contre le racisme.

D'autant que le NYPD a été largement montré du doigt, y compris via des plaintes en justice, pour la répression violente de manifestations antiracistes du mouvement Black Lives Matter en 2020, après le meurtre de l'Afro-Américain George Floyd par un policier blanc à Minneapolis.

Mais Eric Adams est "un pragmatique plutôt qu'un idéologue de gauche", souligne le politologue de l'université Columbia Robert Shapiro, et rejette le slogan "Defund the police" ("Coupez les fonds de la police") scandé en 2020 par la gauche américaine.

Enfin, Eric Adams est fier d'être devenu vegan en 2016 pour soigner son diabète et a même écrit un livre de cuisine pour convaincre les Afro-Américains de faire de même.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.