Attaque terroriste à Versailles, le temps d'un exercice pour le Raid

Des membres de l'unité tactique du RAID, participent à un exercice d'entraînement à Versailles le 27 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des membres de l'unité tactique du RAID, participent à un exercice d'entraînement à Versailles le 27 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 30 octobre 2021

Attaque terroriste à Versailles, le temps d'un exercice pour le Raid

  • Avec les attentats de 2015, la dimension de lutte contre le terrorisme est passée au premier plan
  • Au QG du Raid à Bièvres (Essonne), 180 personnes composent l'unité centrale de cette police d'élite, qui comprend 13 antennes dont trois en Outre-mer

VERSAILLES: Des hommes en noir, casqués et armés, avancent derrière un 4x4 blindé vers un groupe d'immeubles où des terroristes se sont réfugiés. Durant deux heures, l'équipe d'alerte du Raid s'est livrée à un exercice de simulation d'attaque terroriste dans un quartier de Versailles voué à la destruction.

C'était mercredi et le temps de l'intervention, ce quartier de Versailles s'est transformé en scène de guerre avec explosions, tirs, drones, robot de reconnaissance, portes qui volent en éclat, et des hommes en noir équipés façon Robocop.

Un mannequin gît au sol. Le "terroriste" a été "neutralisé". Fin de l'exercice. Tout le monde regagne le QG: les opérateurs, le médecin, le négociateur, le commandant, le tireur d'élite, le logisticien. 

Deux jours auparavant, la même équipe avait affronté une simulation de prise d'otages et procédé à leur libération. Et chaque semaine, les scenarii changent. 

Au QG du Raid à Bièvres (Essonne), 180 personnes composent l'unité centrale de cette police d'élite, qui comprend 13 antennes dont trois en Outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Guadeloupe et Réunion).

À Bièvres, tout semble quiétude dans ce parc où se promènent une cinquantaine de daims. "Ce sont les vrais propriétaires. Nous sommes chez eux", s'amuse un des hommes en noir.

Mais dans la journée, les entrainements s'enchaînent, avec mise à jour des tirs, progression en colonnes le long des bâtiments, planques dans les sous-bois ...

Installée dans une chapelle désaffectée, la salle de sports, ultra équipée, est impressionnante avec au centre un ring arborant fièrement sur son sol un énorme logo du Raid.

Dans le couloir permettant d'y accéder les portraits des chefs du Raid ornent les murs. A commencer par celui de Ange Mancini qui fut son premier directeur en 1985. 

Attentats et prises d'otage

Les opérateurs de l'unité centrale du Raid, au nombre de 80, se répartissent en quatre groupes d'intervention de 20 personnes. Chaque semaine, un groupe est placé en alerte; il doit être prêt à intervenir 24H/24 du lundi au lundi.

L'âge moyen est de 35 ans. Pour intégrer le Raid, il faut avoir passé au moins cinq ans dans la police et bien sûr avoir réussi le concours de sélection (une à deux sessions par an) qui comprend des épreuves sportives mais aussi des tests psychotechniques.

Le Raid a été créé en octobre 1985 par Pierre Joxe, alors ministre de l'Intérieur. Cette création était défendue par plusieurs "grands flics" dont le commissaire Robert Broussard

Très vite, elle est mise à l'épreuve avec, en décembre 1985, la prise d'otages retentissante de la cour d'assises de Nantes par Georges Courtois. Prise d'otages qui se terminera sans victime.

Avec les attentats de 2015, la dimension de lutte contre le terrorisme est passée au premier plan. 

À l'actif du Raid, l'assaut à l’hyper casher de la porte de Vincennes à Paris où Amédy Coulibaly retenait des otages en janvier 2015, mais aussi en novembre 2015, celui d'un immeuble de Saint-Denis où Abdelhamid Abaaoud, planificateur des attentats du 13 novembre, s'était réfugié.

Au palmarès de cette unité d'élite figurent également l'arrestation des chefs d'Action directe en 1987 et celle d'Yvan Colonna en 2003.

Fin août, le Raid a été sur le devant de la scène lors de l'évacuation de l'ambassadeur de France à Kaboul, David Martinon. 

Le président Emmanuel Macron a d'ailleurs décoré plusieurs d'entre eux lors d'une cérémonie vendredi à l’Élysée.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".