L'armurière ignorait la présence de balles réelles sur le tournage de «Rust»

Lors d'une conférence de presse, la procureure Mary Carmack-Altwies n'a pas exclu d'éventuelles poursuites pénales contre M. Baldwin. (AFP)
Lors d'une conférence de presse, la procureure Mary Carmack-Altwies n'a pas exclu d'éventuelles poursuites pénales contre M. Baldwin. (AFP)
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Publié le Samedi 30 octobre 2021

L'armurière ignorait la présence de balles réelles sur le tournage de «Rust»

  • C'est la première fois depuis le drame survenu à Santa Fe (Nouveau-Mexique) le 21 octobre que l'armurière, Hannah Gutierrez Reed s'exprime publiquement
  • La jeune femme a précisé aux policiers qu'elle avait bien sécurisé les armes lors de la pause-déjeuner ayant précédé l'accident mais pas les munitions

LOS ANGELES: L'armurière employée sur le film "Rust" n'a jamais eu connaissance de la présence de "balles réelles" sur le tournage où la directrice de la photographie a été accidentellement tuée par l'acteur Alec Baldwin, ont affirmé ses avocats vendredi.


C'est la première fois depuis le drame survenu à Santa Fe (Nouveau-Mexique) le 21 octobre que l'armurière, Hannah Gutierrez Reed s'exprime publiquement.


Cet accident ne se serait jamais produit "si des munitions réelles n'avaient pas été introduites" sur le tournage, soulignent ses avocats dans un communiqué transmis à l'AFP, rejetant toute responsabilité de leur cliente dans la mort de la cinéaste Halyna Hutchins.


"Hannah n'a aucune idée de la provenance de ces munitions réelles", assurent-ils.


Le site spécialisé The Wrap a affirmé, citant des sources proches du tournage, que certains membres de l'équipe du film avaient utilisé le revolver en cause pour tirer à balles réelles sur des canettes de bière quelques heures seulement avant l'accident.

Selon Matthew McConaughey les armes réelles peuvent être sûres pour les tournages

Les armes à feu réelles peuvent être utilisées en toute sécurité sur les tournages de film dès lors que des protocoles stricts sont respectés, estime l'acteur américain Matthew McConaughey.


Depuis le décès d'une directrice de la photographie, Halyna Hutchins, tuée par un tir accidentel par l'acteur Alec Baldwin sur le tournage du film "Rust", les appels à interdire les armes à feu sur les plateaux se multiplient. Une pétition en ce sens avait réuni près de 80 000 signatures vendredi.


"Il y a un protocole de sécurité et, s'il est suivi, on peut être en sécurité sur le plateau", a déclaré Matthew McConaughey lors d'une interview à l'AFP.


L'acteur oscarisé pour son rôle dans "Dallas Buyers Club" estime que le décès d'Halyna Hutchins est "un horrible accident qui aurait facilement pu être évité".


"J'ai été sur de nombreux tournages où j'interagissais avec des armes à feu. Il y a un protocole établi (...) quand une arme est remise par une personne à une autre, quand elle arrive sur le plateau", rappelle-t-il.


"L'une des choses merveilleuses dans le fonctionnement d'un tournage, c'est l'organisation incroyable. Et ils ont enfreint le protocole" sur le tournage de "Rust", poursuit l'acteur, qui se demande si l'équipe "n'était pas en retard".


Matthew McConaughey ne critique pas Alec Baldwin mais précise qu'"à titre personnel, il prend toujours des précautions supplémentaires" avant de manipuler une arme pour une scène, vérifiant notamment l'arme par lui-même.


"On vous dit qu'elle est +froide+, je préfère le constater de visu", dit-il.


"Si on est tous les deux dans une scène, je dois te montrer. Si c'est un six-coups, est-ce que tu vois au travers de chacun des six trous (du barillet) ?", explique-t-il, jugeant qu'on ne peut jamais procéder à "trop" de vérifications dans ce domaine.


Certains professionnels du cinéma militent pour l'interdiction des armes à feu sur les plateaux, plaidant que des effets spéciaux visuels et sonores peuvent être ajoutés à des armes factices pour rendre les scènes crédibles.


"Ce que j'en pense ? Je pense qu'il faut suivre les protocoles. Et que ça ne devrait pas être négociable", rétorque l'acteur texan.

Hannah Gutierrez Reed, 24 ans, "n'a jamais vu quiconque tirer des munitions réelles avec ces armes (du tournage, ndlr) et elle ne l'aurait jamais permis", poursuit le communiqué des avocats du cabinet Jason Bowles.


Sur un film, l'armurier est responsable des armes utilisées lors des différentes prises et doit s'assurer en permanence qu'elles ne présentent pas de danger pour l'équipe. Les armes à feu sont censées être gardées sous clef lorsqu'elles ne sont pas utilisées.


"Les armes étaient sous clef chaque nuit et pendant les repas", dit l'armurière.


Selon les premiers rapports d'enquête, la jeune femme a précisé aux policiers qu'elle avait bien sécurisé les armes lors de la pause-déjeuner ayant précédé l'accident mais pas les munitions, qui sont restées sur un chariot d'accessoires près du plateau.


Les perquisitions menées sur le tournage ont abouti à la saisie de 500 cartouches, factices ou à blanc, parmi lesquelles semblent aussi se trouver des munitions réelles, a indiqué le shérif du comté de Santa Fe, Adan Mendoza, qui supervise l'enquête.


Ces munitions doivent être expertisées par la police scientifique, de même que la balle mortelle, qui a fini sa course dans l'épaule du réalisateur Joel Souza, blessé lors du tir.


Les balles réelles sont totalement proscrites sur un tournage par les règles très strictes en vigueur dans l'industrie du cinéma, précisément pour éviter ce genre d'accident.

«Devenu dangereux»
Hannah Gutierrez Reed, qui n'avait qu'un long-métrage à son actif avant "Rust", dit avoir été "engagée pour occuper deux postes sur ce film, ce qui a rendu très difficile pour elle de se concentrer sur son travail en tant qu'armurière".


Les demandes formulées auprès de la production pour avoir plus de temps de préparation des armes et des scènes de tir ont selon elle été rejetées.


"L'ensemble du tournage est devenu dangereux en raison de différents facteurs, dont l'absence de réunions de sécurité. Cela n'était pas la faute de Hannah", déclarent les avocats.


Des membres de l'équipe du film cités par des médias américains s'étaient plaints du laxisme en matière de sécurité sur le tournage avant l'accident, évoquant notamment d'autres tirs d'arme à feu intempestifs.


Selon ses avocats, l'armurière est hors de cause: un premier tir est dû au chef accessoiriste et un second à "un cascadeur qui avait été prévenu par Hannah" que l'arme contenait des cartouches à blanc, disent-ils.


"Je pense qu'il y avait un certain laisser-aller sur ce plateau", a déclaré le shérif Adan Mendoza.


Aucune arrestation n'a eu lieu à ce stade et les investigations se poursuivent sur les circonstances du drame survenu au ranch de Bonanza Creek.


Alec Baldwin manipulait un revolver qui lui avait été présenté comme non chargé et inoffensif par l'assistant réalisateur Dave Halls. Ce dernier a reconnu qu'il aurait dû vérifier l'arme avant la répétition mais qu'il ne l'avait pas fait.


Lors d'une conférence de presse, la procureure Mary Carmack-Altwies n'a pas exclu d'éventuelles poursuites pénales contre M. Baldwin, qui figure également dans la liste des producteurs de "Rust". Mais elle a insisté sur le fait qu'il était trop tôt pour établir les responsabilités de chacun et formuler les accusations qui pourraient en découler.


"Nous ne pouvons pas dire s'il y a eu négligence et si oui de la part de qui, ni combien de personnes sont impliquées. Nous n'avons aucune certitude à ce stade", a-t-elle déclaré.


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.