Pêche: escalade entre Paris et Londres, qui va convoquer l'ambassadrice de France 

Cette photo prise dans le port du Havre, dans le nord de la France, le 28 octobre 2021, montre le chalutier 'Cornelis-Gert Jan' détenu par les autorités françaises. (Photo, AFP)
Cette photo prise dans le port du Havre, dans le nord de la France, le 28 octobre 2021, montre le chalutier 'Cornelis-Gert Jan' détenu par les autorités françaises. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 29 octobre 2021

Pêche: escalade entre Paris et Londres, qui va convoquer l'ambassadrice de France 

  • Le ministre britannique de l'Environnement George Eustice a appelé au « calme » et à la « désescalade », tandis que le Premier ministre français Jean Castex s'est dit "ouvert aux discussions" à condition que Londres « respecte ses engagements »
  • L'accord post-Brexit, conclu in extremis fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à certaines conditions

PARIS : Après l'appel au calme, une nouvelle escalade: Londres a annoncé jeudi vouloir convoquer l'ambassadrice de France en réponse aux menaces de rétorsion de Paris, qui reproche au Royaume-Uni d'accorder des licences de pêche post-Brexit accordées aux pêcheurs européens en trop petit nombre.


Jugeant les actions envisagées par la France "injustifiées", la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a donné pour instruction à sa secrétaire d'Etat chargée de l'Europe, Wendy Morton, de "convoquer l'ambassadrice française", a annoncé un porte-parole du gouvernement britannique dans un communiqué.


"Nous répétons que le gouvernement a accordé 98% des demandes de licences  de la part de navires de l'UE pour pêcher dans les eaux du Royaume-Uni et comme nous l'avons clairement indiqué, examinerons tout élément de preuve pour ceux qui restent", a ajouté la même source, citant de nouveau un chiffre contesté par la France, qui parle de 90%.


Le gouvernement de l'île anglo-normande de Jersey s'est aussi dit "extrêmement déçu" par les mesures annoncées mercredi par la France et qui s'appliqueront à partir du 2 novembre. Jersey a cependant annoncé la délivrance d'une vingtaine de nouvelles licences à des bateaux français, pour la plupart provisoires.


La France a promis d'interdire aux navires de pêche britanniques de débarquer leur cargaison dans les ports français, et de renforcer les contrôles douaniers de camions, si les pêcheurs français n'obtiennent pas d'ici mardi prochain plus de licences pour pêcher dans les eaux britanniques.


Les deux pays ont multiplié les déclarations plus ou moins apaisantes cette semaine.


La ministre britannique de l'Environnement George Eustice a appelé au "calme" et à la "désescalade", affirmant que la porte de son gouvernement "était toujours ouverte", tandis que le Premier ministre français Jean Castex s'est dit "ouvert aux discussions" à condition que Londres "respecte ses engagements".


Mais Londres a aussi jugé les mesures françaises "disproportionnées" et prévenu qu'elles feraient l'objet "d'une réponse appropriée et calibrée".


Le gouvernement britannique ne comprend que "le langage de la force", a rétorqué jeudi matin le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, tandis que la ministre de la Mer Annick Girardin a évoqué "un combat" pour contraindre le Royaume-Uni à respecter ses engagements.

Renforcement des contrôles
 

L'accord post-Brexit, conclu in extremis fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à certaines conditions.


Dans les zones encore disputées, Londres et Jersey ont accordé un peu plus de 210 licences définitives mais Paris en réclame encore plus de 200.


Le renforcement des contrôles des navires britanniques par les autorités françaises semble, lui, avoir déjà commencé avec la verbalisation dans la nuit de mercredi à jeudi de deux bateaux de pêche, bien que le ministère ait précisé qu'il s'agissait de contrôles saisonniers habituels.


L'un des deux navires "ne figurait pas sur les listes de licences accordées au Royaume-Uni" par la Commission européenne et la France, et a été dérouté jusqu'au port du Havre, selon le ministère.

«Manoeuvre politique»
 

Le propriétaire du chalutier écossais dérouté a estimé auprès de l'AFP qu'il s'agissait d'un "malentendu" et dénoncé une "manoeuvre politique". Il risque une amende de 75.000 euros et des sanctions administratives, a annoncé le parquet jeudi.


Du côté français de la baie de Granville, les pêcheurs estiment au contraire que ces contrôles n'ont que trop tardé.


Depuis le Brexit, "il n'y avait aucun contrôle côté français. Moi, je suis contrôlé au moins une fois par mois quand je vais à Jersey", affirme Pascal Delacour, 52 ans, un patron-pêcheur de coquilles Saint-Jacques.


Pour Barrie Deas, de la fédération représentant les pêcheurs britanniques, la stratégie "oeil pour oeil, dent pour dent" ne servira à rien.


Peu de navires britanniques accostent dans les ports français tandis que les pêcheurs français sont très nombreux dans les eaux britanniques, a-t-il expliqué à la BBC, ajoutant qu'une escalade se ferait au détriment des Français.


Et notamment des mareyeurs français, ces professionnels qui achètent en gros le poisson débarqué et le préparent pour la distribution. Ils dépendent beaucoup des produits britanniques et ont pris position jeudi contre toute "mesure aussi simpliste que néfaste" qui les priverait de ces produits-là. 

                


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.