La Chine ne veut pas de Taïwan à l'ONU, Biden la réprimande

Interrogé la semaine dernière sur la possibilité d'une intervention militaire américaine pour défendre Taïwan en cas d'attaque chinoise, le président Joe Biden avait répondu: «Oui, nous avons un engagement en ce sens». (Photo, AFP)
Interrogé la semaine dernière sur la possibilité d'une intervention militaire américaine pour défendre Taïwan en cas d'attaque chinoise, le président Joe Biden avait répondu: «Oui, nous avons un engagement en ce sens». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 28 octobre 2021

La Chine ne veut pas de Taïwan à l'ONU, Biden la réprimande

  • Biden a souligné que les Etats-Unis étaient «profondément préoccupés par les actions coercitives et agressives de la Chine dans le détroit de Taïwan»
  • Les tensions s'y sont accrues avec la multiplication des incursions aériennes chinoises à proximité de Taïwan, que Pékin considère comme une province rebelle

PEKIN : La Chine a rejeté mercredi la proposition américaine d'accorder à Taïwan une "participation significative" à l'ONU, dans un climat de tension qui pourrait s'aggraver après les dernières critiques de Joe Biden envers Pékin.

Le président américain a répliqué à la Chine lors du sommet des pays de la région Asie-Pacifique, auquel participe également le Premier ministre chinois.

S'exprimant par liaison vidéo, M. Biden a souligné que les Etats-Unis étaient "profondément préoccupés par les actions coercitives et agressives de la Chine (...) dans le détroit de Taïwan", qui sépare la Chine continentale de Taïwan.

Les tensions s'y sont accrues avec la multiplication des incursions aériennes chinoises à proximité de Taïwan, que Pékin considère comme une province devant être réunie, si nécessaire par la force, à la Chine.

De telles actions "menacent la paix et la stabilité régionales", a ajouté le président américain, selon un enregistrement de ses propos obtenu par l'AFP.

La polémique entre les deux géants du Pacifique survient alors que le régime communiste vient de célébrer en fanfare le 50e anniversaire de son adhésion à l'ONU, au détriment du gouvernement taïwanais qui occupait auparavant le siège attribué à la Chine. 

Mardi, dans un communiqué évoquant cet événement, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait appelé les Etats membres des Nations unies à "soutenir une participation significative et robuste de Taïwan dans le système de l'ONU et la communauté internationale".

"Taïwan n'a aucun droit de participation à l'ONU", a rétorqué mercredi à Pékin le porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises, Ma Xiaoguang, rappelant que seuls des Etats souverains peuvent adhérer aux Nations unies et assurant que "Taïwan fait partie de la Chine".

Taipei a remercié Washington pour son appel. "Nous apprécions beaucoup cela" et "nous continuerons à nous battre pour nos droits dans les organisations internationales afin que le peuple de Taïwan puisse apporter sa contribution", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie taïwanaise, Joseph Wu, à des journalistes à Prague où il est arrivé en provenance de Slovaquie - des visites contre lesquelles Pékin a protesté.

M. Wu a observé que la situation dans le détroit de Taïwan "semble devenir plus dangereuse", disant Taïwan prêt à "renforcer ses capacités de défense".

"Nous sommes déterminés à nous défendre", a poursuivi M. Wu. "Nous essayons d'avoir des amis dans le monde afin que Taïwan ne soit pas isolé".

Le secrétaire d'Etat américain a relevé que la participation de Taïwan "à certaines agences spécialisées de l'ONU" avait été effective "au cours de l'essentiel des 50 dernières années". 

M. Blinken  a toutefois fait remarquer qu'elle était devenue "récemment" impossible, notamment au sein de l'Organisation mondiale de la santé ou de l'Organisation de l'aviation civile internationale - pointant, sans la nommer, l'opposition grandissante de la Chine.

"L'exclusion de Taïwan sape le travail important de l'ONU et de ses agences", a-t-il insisté, affirmant qu'une participation taïwanaise au système onusien "n'est pas une question politique, mais une question pragmatique". Il martèle qu'elle est conforme à sa doctrine à l'égard de l'île et de la Chine.

«Engagement» de défense

Washington défend régulièrement une meilleure représentation de Taipei dans les agences des Nations unies et les réunions internationales.

La Chine considère l'île de 23 millions d'habitants, qu'elle ne contrôle pas, comme une de ses provinces en attente de réunification avec le reste du pays.

Le géant asiatique a multiplié récemment les incursions d'avions de guerre dans la zone de défense aérienne de Taïwan, faisant redouter une volonté de rompre à terme avec le statu quo - et poussant les Etats-Unis à hausser le ton.

Interrogé la semaine dernière sur la possibilité d'une intervention militaire américaine pour défendre Taïwan en cas d'attaque chinoise, le président Joe Biden avait répondu: "Oui, nous avons un engagement en ce sens".

Sa déclaration paraissait contredire la politique de longue date des Etats-Unis dite "d'ambiguïté stratégique": Washington aidait Taipei à construire et renforcer ses défenses, sans promettre explicitement de l'aider en cas d'attaque.

Les propos du président américain avaient été mal accueillis à Pékin, qui l'avait appelé à la "prudence" pour "ne pas nuire gravement aux relations sino-américaines".

Le gouvernement américain avait ensuite pris soin d'assurer que sa politique à l'égard de Taïwan n'avait pas changé.

Les Etats-Unis reconnaissent depuis 1979 la Chine communiste, au détriment de Taïwan, mais le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à l'île pour sa défense.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.