L’objectif Net Zéro de Riyad, une évolution importante depuis l'accord de Paris, selon John Kerry

John Kerry, envoyé spécial du président américain pour le climat, s'adressant aux délégués de la Middle East Green Initiative à Riyad. (Photo, Getty)
John Kerry, envoyé spécial du président américain pour le climat, s'adressant aux délégués de la Middle East Green Initiative à Riyad. (Photo, Getty)
Short Url
Publié le Mardi 26 octobre 2021

L’objectif Net Zéro de Riyad, une évolution importante depuis l'accord de Paris, selon John Kerry

  • Il a déclaré qu'aucun gouvernement dans le monde n'a l'argent nécessaire pour mener seul des actions climatiques
  • «La Middle East Green Initiative est différente, elle reflète l'urgence du moment»

RIYADH : Les contributions définies au niveau national (CDN) et l'objectif net zéro carbone de l'Arabie saoudite sont des évolutions importantes depuis l'accord de Paris, a déclaré John Kerry, envoyé spécial du président américain pour le climat, aux délégués de la Middle East Green Initiative.

L'accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant sur le changement climatique, signé lors de la COP 21 à Paris, le 12 décembre 2015.

«Je tiens à remercier l'Arabie saoudite pour sa présentation de CDN actualisées, et de l'objectif Net Zéro qui est une avancée majeure depuis Paris. On ne peut sous-estimer ce que cela signifie que l'un des plus grands producteurs de combustibles fossiles du monde s'engage à un moment où tous les pays doivent le faire.»

Il a ajouté que, grâce aux efforts diplomatiques des États-Unis, de nombreux pays prennent désormais des mesures plus audacieuses en faveur du climat.

La science joue aujourd'hui un rôle plus important dans l'élaboration des actions climatiques, a-t-il indiqué.

Kerry a déclaré aujourd'hui : «Je voudrais simplement dire à tout le monde qu'il ne s'agit pas de politique. Il ne s'agit pas d'équilibre stratégique des puissances. Il ne s'agit pas d'idéologie.»

«C'est très simple. Il s'agit de science, et il s'agit de physique et de mathématiques et de ceux qui nous disent que nous devons accélérer, que nous pouvons encore accomplir cette mission, mais seulement si nous prenons la décision majeure et qu'elle est mise en œuvre au cours des prochaines années.»

Évoquant la manière dont l'action climatique créera des opportunités commerciales sur les marchés mondiaux, il a ajouté : «C'est la plus grande opportunité de marché que le monde ait jamais connue. C'est la plus grande que le marché ait jamais connue.»

«C'est la plus grande transformation qui ait jamais eu lieu sur cette planète, depuis la révolution industrielle, si nous la mettons en œuvre. «C'est la plus grande opportunité de marché que le monde ait jamais connue avec 4 à 5 milliards de consommateurs. Je vois des billions de dollars à investir» dans les opportunités du marché de la transition énergétique, a-t-il poursuivi.

Il a déclaré qu'aucun gouvernement dans le monde n'a l'argent nécessaire pour mener seul des actions climatiques, et que les pays ont besoin du secteur privé pour soutenir ces efforts.

Il a souligné que l'industrie financière mondiale contribue au transfert de dizaines de billions de dollars sur le marché de la transition énergétique.

L’envoyé spécial a prévenu que les pays doivent s'efforcer de réduire leurs émissions au cours des dix prochaines années.

«Il faut accélérer les mesures de lutte contre le changement climatique», a-t-il déclaré.

Kerry a également salué le lancement de la Middle East Green Initiative par le prince héritier Mohammed ben Salmane ben Abdulaziz Al-Saoud, ajoutant : «La Middle East Green Initiative est différente, elle reflète l'urgence du moment».

Et d'ajouter : «Je reconnais avec humilité que notre pays s'est tenu à l'écart pendant plusieurs années. Mais maintenant, le président Biden est de retour, il a organisé un sommet auquel beaucoup d'entre vous ont participé.

«Grâce à ce sommet et à la diplomatie de ces derniers mois, des pays qui n'étaient pas nécessairement touchés par cette question se sont mobilisés. Il y a clairement un mouvement maintenant où les gens reconnaissent la science et ce qui se passe.»

 

 Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".