LONDRES: Le Royaume-Uni fait face à une "deuxième vague" de nouveau coronavirus, a prévenu vendredi le Premier ministre Boris Johnson, son gouvernement n'écartant pas de recourir à un nouveau confinement général pour toute l'Angleterre comme "dernière ligne de défense".
"Il ne fait aucun doute, comme je le dis maintenant depuis plusieurs semaines, que nous pouvions nous attendre à une deuxième vague et que nous en voyons maintenant une arriver", a dit le dirigeant conservateur en visitant le chantier en construction d'un centre de vaccins à Didcot, près d'Oxford.
"Nous la voyons en France, en Espagne, à travers l'Europe. Je crains qu'il était absolument inévitable que nous la verrions dans ce pays", a-t-il dit alors que le taux de transmission est désormais situé entre 1,1 et 1,4, impliquant une accélération des contaminations.
Boris Johnson n'a pas exclu de durcir davantage des restrictions locales qui se multiplient en Angleterre, où il est interdit de se rassembler à plus de six, mais il a dit vouloir éviter un nouveau confinement national, ravageur pour l'économie.
Questionné vendredi sur des informations de presse évoquant l'hypothèse d'un confinement pour une période de deux semaines pendant les vacances scolaires qui commencent à la mi-octobre, le ministre de la Santé Matt Hancock a expliqué sur la BBC que le gouvernement "veut éviter un confinement national mais nous sommes prêts à le faire si nécessaire".
"Nous sommes prêts à faire ce qu'il faudra pour protéger des vies", a-t-il déclaré, soulignant que le gouvernement pourrait recourir à d'autres restrictions locales, comme il l'a encore fait jeudi dans certaines localités du Nord-Est de l'Angleterre.
Entrées en vigueur vendredi, les mesures, qui concernent deux millions de personnes, interdisent notamment les rencontres entre personnes de différents foyers et introduisent un couvre-feu de 22H00 à 5H00 dans les lieux de divertissement.
L'instauration de ces mêmes mesures à partir de mardi a été annoncée vendredi dans plusieurs localités du Nord-Ouest de l'Angleterre et notamment à Liverpool, ville qui compte à elle seule 500.000 habitants.
La seule interdiction de se réunir avec des personnes d'autres foyers à domicile (jardins y compris) a également été instaurée dans plusieurs localités des Midlands et le West Yorkshire à partir de mardi.
Au total, plus de dix millions de personnes vivent dans des zones touchées par des restrictions locales au Royaume-Uni, selon les estimations des médias britanniques.
Le pays, le plus durement touché en Europe avec près de 42.000 morts, fait face comme plusieurs de ses voisins à une poussée du virus. "Le nombre de patients hospitalisés infectés par le coronavirus double tous les huit jours", a déclaré le ministre de la Santé.
Selon une étude de l'Office national des statistiques, près de 60.000 personnes (59.800) en Angleterre étaient atteintes par le virus la semaine du 4 au 10 septembre, soit un habitant sur 900. Elle souligne que les plus forts taux d'infection se trouvent dans le Nord-Ouest et à Londres.
Aucune restriction n'est "actuellement prévue" dans la capitale britannique, autre que celle qui proscrit de socialiser avec plus de six personnes en même temps, a déclaré le porte-parole de Boris Johnson.
Le gouvernement se trouve par ailleurs sous le feu des critiques au sujet des tests, pour lesquels la demande dépasse largement l'offre.
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