A Lille, Anne Hidalgo présente son «projet de reconquête» et tente de se relancer

«Je suis là pour le peuple de France, pour qu'après tant d'indifférence et de condescendance, on lui rende justice et considération», a affirmé Anne Hidalgo. (Photo, AFP)
«Je suis là pour le peuple de France, pour qu'après tant d'indifférence et de condescendance, on lui rende justice et considération», a affirmé Anne Hidalgo. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 23 octobre 2021

A Lille, Anne Hidalgo présente son «projet de reconquête» et tente de se relancer

  • Devant 1 700 personnes, elle a défendu, visant la droite, «une candidature qui refuse la capitulation identitaire»
  • De nombreux élus socialistes étaient présents, dont plusieurs maires, ainsi que des personnalités de la société civile, comme le climatologue Jean Jouzel

LILLE: Anne Hidalgo a présenté samedi à Lille un "projet de reconquête", lors d'un premier grand meeting destiné à rassurer la famille socialiste et donner un nouvel élan à sa campagne présidentielle enlisée.

"Je viens porter un projet de reconquête. Sociale, écologique, démocratique", a expliqué la maire de Paris qui, un mois et demi après s'être déclarée candidate à Rouen, végète dans les intentions de vote, autour de 4 à 7%, derrière l'écologiste Yannick Jadot et l'insoumis Jean-Luc Mélenchon. 

Devant 1 700 personnes, elle a défendu, visant la droite, "une candidature qui refuse la capitulation identitaire", et lâché ses coups contre le sortant Emmanuel Macron. 

«Jusqu'au bout»

"Je suis là pour le peuple de France, pour qu'après tant d'indifférence et de condescendance, on lui rende justice et considération", a affirmé celle qui a été investie officiellement samedi par le PS, en promettant à nouveau qu'elle irait "jusqu'au bout".

"Je porte en moi la France comme seule peut la porter quelqu'un qui l'a choisie", a déclaré cette immigrée espagnole naturalisée à 14 ans.

"Je représente ce que beaucoup de nos adversaires aimeraient faire taire: une femme, de gauche, d'origine étrangère, profondément européenne. Je suis celles et ceux dont certains cherchent à écraser la voix", a-t-elle déclaré dans un discours multipliant les accents personnels.

Se plaçant en "héritière des combats" sociaux de Lionel Jospin, François Hollande et Ségolène Royal, elle a égrené une longue série de propositions, et d'abord "une rémunération digne pour chacune et chacun. Digne pour les premiers de corvées en augmentant les salaires, et digne pour les premiers de cordée, qui doivent partager équitablement la valeur ajoutée dans les entreprises". 

Anne Hidalgo veut aussi lancer "une politique pour encourager massivement le syndicalisme", mettre en place "une assurance chômage universelle", et faire de la santé mentale "une grande cause" de son quinquennat. 

Salaire des profs

Elle prévoit également de généraliser "l'encadrement des loyers dans les zones tendues", de créer "un service public de la petite enfance" et de mettre en place une loi pour "le droit de mourir dans la dignité". 

La candidate portera aussi dans la campagne les objectifs, entre autres, de porter à "60% d'une classe d'âge le nombre de diplômés du supérieur", "atteindre la neutralité carbone en 2050", "une réforme profonde de nos institutions", et "une loi de programmation sociale dès l'été 2022, pour atteindre l'égalité totale des salaires en 5 ans" entre hommes et femmes.

En matière d'éducation, Anne Hidalgo a répété sa proposition, critiquée par ses opposants qui la jugent irréaliste, "de multiplier par deux le traitement de toutes les personnes au contact avec les élèves, ou pour commencer, d'aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire des bac + 5". 

Sur le plan écologique, elle prévoit notamment de mettre en place un "ISF climatique" pour "les ménages aisés dont le patrimoine émet le plus de carbone". 

Alors que les deux-tiers des sympathisants de gauche souhaitent une union de leur camp au premier tour, selon un sondage Ipsos, la candidate doit convaincre qu'elle peut créer une dynamique et faire oublier l'échec de la dernière présidentielle pour le PS (6,3% pour Benoit Hamon).

«Une première marche»

Autour de la maire de Lille Martine Aubry, première mentor politique d'Anne Hidalgo et qui a demandé aux militants de "ne pas bouder (leur) plaisir", l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve lui a déclaré samedi son "soutien absolu" et Olivier Faure l'a assurée qu'elle pouvait "compter sur tous les militants".

De nombreux élus socialistes étaient présents, dont plusieurs maires, ainsi que des personnalités de la société civile, comme le climatologue Jean Jouzel.

"C'est parti", s'est écrié à l'issue du meeting le député Boris Vallaud, saluant "une candidate de la République du quotidien", tandis que le maire de Saint-Denis Mathieu Hanotin a apprécié "l'ancrage des valeurs de gauche". 

"Une chose est sûre, la gauche sera présente à la présidentielle, et avec une femme", a affirmé Michael Delafosse, maire de Montpellier.

Absent, l'ex-chef de l'Etat, François Hollande, très critique sur l'émiettement de la gauche et ses candidatures "lilliputiennes", a assuré qu'il voterait pour elle.

Pascale Lebon, militante de 64 ans du Pas-de-Calais a "adoré, ça m'a redonné la pêche. Ce qui m'a convaincue, c'est le retour aux valeurs républicaines. Moi, je sens un élan, j'y crois".

"Je pense qu'elle a quand même une chance", analyse Nadia Metref, militante du Val d'Oise. "Surtout une première femme présidente de la République, ce serait bien pour la France".


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.