PARIS : Une figure des milieux complotistes en France, Rémy Daillet, déjà incarcéré dans une affaire d'enlèvement d'enfant, a été mis en examen vendredi pour des soupçons cette fois-ci de projets d'attentat, et de nouveau écroué.
Soupçonné d'avoir organisé l'enlèvement au printemps d'une fillette - Mia, huit ans, plus tard retrouvée avec sa mère en Suisse - et inculpé à Nancy (nord-est) dans cette affaire, Rémy Daillet a été extrait de sa cellule mardi pour être placé en garde à vue dans un autre dossier, suivi par le pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris.
Cette fois, il est soupçonné d'avoir envisagé des "projets de coups d'État et d'autres actions violentes", dont un attentat contre une loge maçonnique de l'est de la France, selon une source proche du dossier. Ce qu'il conteste.
À l'issue de sa garde à vue, il a été présenté vendredi à un juge d'instruction qui l'a mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et de nouveau placé en détention provisoire.
Sa secrétaire, Ginette M., âgée de 67 ans, interpellée mardi dans l'Aude (sud) où elle réside, a elle aussi été mise en examen du même chef d'accusation, mais elle a été placée sous contrôle judiciaire.
Selon des sources proches du dossier, Rémy Daillet est soupçonné d'être "le cerveau" d'un groupe projetant des actions violentes.
Cela porte à quatorze le nombre de personnes appartenant à l'ultradroite mises en examen dans cette affaire.
Les précédentes mises en examen datent du 8 octobre. Il s'agit de quatre hommes, dont deux militaires.
Convaincus qu'"Emmanuel Macron est au service de l'argent et qu'il faut en finir avec le grand capital", ces hommes avaient "l'idée d'un coup d’État, d'un renversement du gouvernement français", avait alors relaté à l'AFP une source proche du dossier.
"La justice française considère aujourd'hui, inventant un "principe de précaution judiciaire", que M. Daillet peut et doit être embastillé pour avoir diffusé des idées politiques explicitement non-violentes dont des individus violents se réclament pour échapper à leurs responsabilités éventuelles", a commenté dans un communiqué son avocat, Me Jean-Christophe Basson-Larbi, qualifiant son client de "prisonnier politique".
Parmi les cibles des mis en cause dans ce dossier figuraient entre autres des antennes 5G, des centres de vaccination, des journalistes et des personnalités, avaient détaillé deux sources proches de l'enquête.