TUNIS: Le ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum a assuré lundi qu'il existait une volonté « commune » de l'Algérie et de la Tunisie de respecter l'unité de la Libye, lors d'une visite à Tunis qui a été l'occasion d'évoquer le conflit déchirant leur voisin commun.
« La volonté commune, algérienne et tunisienne, est bonne », a ainsi assuré M. Boukadoum devant la presse, à l'issue de sa rencontre avec son homologue tunisien Nourredine Erray.
« Nous n'avons pas d'intérêts pétroliers, économiques, ni de vues sur les richesses » libyennes, a-t-il ajouté, affirmant mettre la priorité sur « la stabilité et le respect de l'unité libyenne, l'unité territoriale et l'unité de décision ».
M. Erray a pour sa part déclaré étudier des « propositions opérationnelles » qui pourraient mener « à un véritable dialogue avec un rôle réel pour la Tunisie et l'Algérie », déplorant que de nombreuses questions régionales « soient traitées hors de la maison arabe ».
La Libye est déchirée depuis 2015 entre deux pouvoirs, disposant chacun de soutiens étrangers: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l'homme fort de l'Est, le maréchal Khalifa Haftar.
Alger tente de relancer une médiation régionale entre les camps rivaux en Libye. Les autorités tunisiennes, elles, ont affiché dernièrement un front désuni mais observent traditionnellement une position neutre sur le conflit en Libye.
M. Boukadoum a également rencontré le président tunisien Kais Saied, l'occasion de « réaffirmer l'importance de poursuivre la coordination entre la Tunisie et l'Algérie, afin d'aider les frères libyens à parvenir à un cessez-le-feu », a indiqué la présidence.