La Saudi Investment Recycling Company vise une «économie circulaire» à zéro déchet, d'ici 2035

Des sacs en plastique, des contenants de restauration rapide et des canettes vides jetés dans la nature. (Photo, Getty images)
Des sacs en plastique, des contenants de restauration rapide et des canettes vides jetés dans la nature. (Photo, Getty images)
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Publié le Jeudi 21 octobre 2021

La Saudi Investment Recycling Company vise une «économie circulaire» à zéro déchet, d'ici 2035

  • L'Arabie saoudite produit 50 millions de tonnes de déchets par an, et presque tous finissent dans des décharges
  • Les objectifs de la SIRC sont extrêmement ambitieux et impliquent tous les secteurs de la société saoudienne : chaque ministère, chaque municipalité, chaque école et, finalement, chaque individu

Un long été d'inondations, d'incendies de forêt et de vagues de chaleur extrêmes à travers la planète a engendré la dure prise de conscience que le gaspillage et la pollution perpétrés par les humains ont un impact désastreux sur le climat et l'environnement. Un consensus se développe parmi les politiciens et les décideurs sur le fait qu'un tout nouveau mode de vie doit être adopté, non seulement pour le bien de la planète, mais pour la survie même de la race humaine.

C'est dans ce contexte sinistre que se tiendra le prochain Forum de l'Initiative verte saoudienne (SGI) à Riyad, durant la dernière semaine de novembre. Sous le parrainage du prince héritier Mohammed ben Salmane, le forum «dévoilera la feuille de route de la SGI pour l’exécution… mettra en lumière les efforts écologiques du Royaume… [et] incitera à l'action tout en suscitant des solutions innovantes pour aider à lutter contre le changement climatique».

L'Arabie saoudite produit pas moins de 50 millions de tonnes de déchets par an, dont 95% finissent dans des décharges, contaminant la terre et libérant des gaz à effet de serre dans l'atmosphère pour les décennies à venir. Ce qui n'est pas enfoui se retrouve dans les rues, sous forme de sacs en plastique jetés, de contenants de restauration rapide et de canettes de soda vides.

Le gouvernement saoudien est désormais déterminé à inverser ce scénario négatif, en faveur d'une «économie circulaire» fondée sur le principe de zéro déchet – le concept moteur étant que toute forme de débris constitue la matière première d'un nouveau produit ou d'une source d'énergie.

L’agent principal de changement à cet égard est la Saudi Investment Recycling Company (SIRC), qui a été créée par décret royal en 2017, en tant que filiale à part entière du Fonds d'investissement public (PIF).

«Nous sommes l’organe exécutif derrière l'économie circulaire», a déclaré le PDG de la SIRC, Ziyad al-Shiha à Arab News. «Nous travaillons avec le secteur privé local et mondial, en améliorant la technologie locale, en introduisant les meilleures pratiques et en créant des emplois. Cela fait partie de l'initiative verte de l’Arabie saoudite, de l'initiative verte du Moyen-Orient, et même de l'initiative verte du monde entier.»

L'objectif déclaré de la SIRC est de réduire la mise en décharge des déchets de 100% aujourd’hui à effectivement 0% d'ici 2035. «Il s’agira d’une approche intégrée», affirme Al-Shiha, «contrairement à l'approche fragmentée du passé».

La stratégie globale de recyclage de la SIRC vise douze éléments distincts de déchets, notamment les eaux usées brutes, les débris de construction/démolition, les déchets municipaux solides (c'est-à-dire les ordures) et les boues agricoles. Le reste est un cocktail toxique d'effluents industriels, de véhicules et de batteries en fin de vie, de vieux pneus, de lubrifiants automobiles, d'équipements électroniques hors d’usage et d'huile de cuisson.

Les seuls déchets qui ne relèvent pas de la compétence de la SIRC sont ceux provenant de l'armée et de l'énergie nucléaire, tous deux traités par des organismes plus spécialisés.

L'économie circulaire offre de vastes possibilités en termes de produits, de création d'énergie et de services – autant d’éléments qui contribueront sans doute fortement à la diversification de l'économie saoudienne hors du pétrole et de ses dérivés, conformément à la Vision 2030.

L’une des formes de valeur ajoutée est la «valorisation énergétique des déchets», qui permet de sécher et d’incinérer les ordures, les eaux usées brutes ou les boues industrielles, afin d’alimenter des turbines à vapeur, par exemple. La SIRC a récemment signé un protocole d'entente avec la National Water Company (Société nationale des eaux) pour traiter les eaux usées brutes à cette seule fin. Le modèle ici est le plus grand programme de traitement des boues et de récupération d’énergie au monde, construit par Veolia à Hong Kong.

L'incinération des déchets libère effectivement du CO2, mais étonnamment, laisser les déchets se décomposer dans une décharge crée en fin de compte 20 à 40 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre sous forme de méthane, sur une période de plusieurs années.

Des opportunités commerciales existent également dans la conversion des débris de construction en nouveaux produits attrayants. La SIRC a construit une immense usine de traitement des déchets de construction dans le nord de Riyad, où les gravats sont triés et recyclés en ballast pour le remblayage et l'aménagement paysager, en briques de granulats pour les nouvelles constructions et en acier brut qui peut être fondu pour fabriquer de nouvelles poutres et de nouveaux tuyaux. L'usine est déjà opérationnelle, avec une capacité de traitement potentielle de 12 000 tonnes (400 chargements de camion) par jour.

Ces deux projets sont dirigés par la SIRC, mais l'économie circulaire ne se fera pas sans la participation active des entrepreneurs et des entreprises. «Nous disposons d’un cadre réglementaire qui nous permet d'évoluer avec le secteur privé de manière très rentable», explique Al-Shiha. «La SIRC achètera et investira dans des entreprises, et établira des co-entreprises. Nous invitons les entreprises locales, régionales et mondiales à nous contacter pour explorer toutes les options permettant de faire avancer l'économie circulaire.»

La SIRC offre une participation au capital de 20 à 30% avec une structure de dette de 70 à 80% aux entreprises saoudiennes et non saoudiennes intéressées par le recyclage et la gestion des déchets. Selon Al-Shiha, 120 milliards de riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,23 euro) seront investis dans l'économie circulaire en Arabie saoudite d'ici 2035.

Les projets tels que la valorisation énergétique des déchets sont à grande échelle, impliquant des milliards de riyals. Mais il y a aussi beaucoup de place pour les PME qui fournissent des services plus spécialisés, tels que le désassemblage et le tri des équipements électriques hors d’usage, ou qui offrent une large gamme de services de conseil requis pour une gestion «intelligente» des déchets.

Le chemin vers une économie entièrement circulaire est long et difficile. L'Arabie saoudite vise à dépasser en 15 ans ce que la plupart des économies du G20 ont mis 30 à 40 ans à réaliser. Aujourd'hui encore, des pays très développés comme le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont loin d'être des économies entièrement circulaires, même s'ils ont tous considérablement intensifié le recyclage et réduit leurs décharges au cours des dernières décennies.

Il reste beaucoup à faire dans le Royaume. Le tri des «déchets à la source», c'est-à-dire la séparation des déchets des maisons, des supermarchés et des usines, n’existe pas. À l’heure actuelle, seul un grand bac à ordures se tient à l'extérieur des maisons et des bâtiments. Bientôt, il y aura trois bacs: un pour les matières organiques (à transformer en compost ou à sécher et brûler pour produire de l'énergie); un pour les matières recyclables sèches (métal, canettes, plastique, verre et papier); et un troisième pour les matières «sales et humides», par exemple les couches pour bébés, qui peuvent aussi être incinérées afin de produire de l’énergie.

Les pratiques illégales, telles que le marché noir du plastique et du papier recyclés et le déversement négligeant de débris de construction constituent un autre problème pertinent. De nouvelles réglementations ont été introduites au cours des deux derniers mois, pour incriminer et sanctionner ceux qui polluent l'environnement.

La bonne nouvelle est que l'Arabie saoudite peut tirer parti de l'expérience et des connaissances d'autres pays. «Nous pouvons commencer là où les autres sont arrivés», assure Al-Shiha. «Nous devons investir dans les infrastructures, mais nous devons également assurer une éducation adéquate et créer des programmes de sensibilisation dans ce domaine.

«Une fois que nous aurons atteint 25 à 35% de recyclage, nous pourrons dire au public: “Regardez, c'est votre effort. Et voici le résultat que nous vous rapportons”» Cela, on l'espère, fera du recyclage un mode de vie.

Les objectifs de la SIRC sont extrêmement ambitieux et impliqueront tous les secteurs de la société saoudienne: chaque ministère, chaque municipalité, chaque école et collège et, finalement, chaque individu.

Mais Al-Shiha reste optimiste. «La jeunesse d'aujourd'hui est très progressiste», témoigne-il. «Ils aiment l'environnement et veulent améliorer la qualité de vie. Nous sommes maintenant à un tournant. La première étape consiste à reconnaître et à admettre que vous avez un problème, puis à mettre en œuvre tous les systèmes et réglementations, et à inviter les gens à participer. En tant qu'êtres humains, nous devons jouer un rôle très positif, nous devons être passionnés et contribuer à l'économie circulaire.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Arabie saoudite : Les transactions de capital-investissement enregistre 2,8 milliards de dollars en 2024

Le marché du capital-investissement en Arabie saoudite en 2024 a été fortement influencé par les tendances sectorielles, l'industrie des télécommunications et des communications captant la plus grande part de la valeur totale des investissements. (Dossier)
Le marché du capital-investissement en Arabie saoudite en 2024 a été fortement influencé par les tendances sectorielles, l'industrie des télécommunications et des communications captant la plus grande part de la valeur totale des investissements. (Dossier)
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  • Le marché saoudien du capital-investissement a atteint un total de 2,8 milliards de dollars d'investissements répartis sur 15 transactions en 2024
  • Malgré la contraction générale du marché, les transactions de capital-investissement axées sur la croissance ont été le segment le plus actif

RIYAD : Le marché saoudien du capital-investissement a atteint un total de 2,8 milliards de dollars d'investissements répartis sur 15 transactions en 2024, maintenant ainsi son échelle de plusieurs milliards de dollars malgré un ralentissement, selon le dernier rapport de MAGNiTT.

Cela représente une baisse de 27 % en glissement annuel par rapport aux 3,9 milliards de dollars enregistrés en 2023, signalant un changement dans l'allocation des capitaux dans un contexte économique en évolution. Le nombre de transactions de capital-investissement a également chuté de manière significative, enregistrant une baisse de 60 % par rapport aux 37 transactions de l'année précédente.

Ce recul intervient après trois années consécutives de croissance entre 2020 et 2023, période durant laquelle le marché a affiché un taux de croissance annuel composé de 67 %. Des facteurs tels que la hausse des taux d'intérêt, les pressions inflationnistes, les fluctuations des prix du pétrole et les tensions géopolitiques régionales ont contribué au ralentissement observé en 2024.

Philip Bahoshy, PDG de MAGNiTT, a déclaré à Arab News que le marché saoudien du capital-investissement avait connu une « croissance significative » entre 2020 et 2024, avec une augmentation de la valeur des investissements, passant de 215 millions de dollars en 2020 à un sommet de 3,9 milliards de dollars en 2023.

« L’année 2024 a enregistré une baisse de 27 % en valeur d’investissement et une chute de 60 % du volume des transactions, en raison d’une réorientation du marché vers des opportunités de croissance de moyenne envergure de meilleure qualité, plutôt que des rachats à grande échelle », a-t-il expliqué.

Malgré la contraction générale du marché, les transactions de capital-investissement axées sur la croissance ont été le segment le plus actif, représentant 67 % des transactions en 2024, contre 43 % l'année précédente. En revanche, les transactions de rachat, qui dominaient en 2023, ont connu une baisse brutale de 76 %, leur part dans l’ensemble des transactions de capital-investissement chutant de 57 % à 33 %.

Ce changement reflète une préférence croissante des investisseurs pour les entreprises en phase d’expansion ayant un fort potentiel de croissance, plutôt que pour des rachats axés sur le contrôle. L’évolution de la valeur des investissements souligne également cette transition.

Bien que les rachats aient encore représenté la plus grande part du capital-investissement, avec 82 % en 2024, ils ont enregistré une baisse significative de 39 % en glissement annuel, atteignant 2,3 milliards de dollars. À l’inverse, les investissements en phase de croissance, qui ne représentaient que 18 % de la valeur totale du capital-investissement, ont connu une progression notable, après n’avoir compté que pour 1 % en 2023. Cela suggère une orientation vers des investissements minoritaires et en phase d’expansion dans la répartition des transactions.

Philip Bahoshy, PDG de MAGNiTT, prévoit que le marché saoudien du capital-investissement se stabilisera au cours des cinq prochaines années, évoluant d’une forte volatilité entre 2020 et 2024 vers un paysage d’investissement plus mature et stable.

« À l’avenir, plusieurs facteurs influenceront le marché du capital-investissement, notamment une participation accrue des institutions, alors que des fonds souverains comme le PIF continueront d’ancrer les investissements en capital-investissement aux côtés d’un nombre croissant de LPs (limited partners) régionaux et internationaux », a-t-il déclaré.

Répartition sectorielle
Le marché du capital-investissement en Arabie saoudite en 2024 a été fortement influencé par des tendances sectorielles spécifiques, avec l'industrie des télécommunications et des communications captant la plus grande part de la valeur totale des investissements. Le secteur a attiré 2,3 milliards de dollars d'investissements en capital-investissement, représentant 81,8 % du financement total du capital-investissement.

Cette hausse a été largement alimentée par une importante transaction de rachat impliquant Telecom Towers Co., soulignant la confiance continue des investisseurs dans l'infrastructure des télécommunications du Royaume.

Au-delà des télécommunications, le secteur de la durabilité a émergé comme le deuxième plus grand bénéficiaire des investissements en capital-investissement, obtenant 225 millions de dollars, soit 8 % du total des financements.

Le secteur de la santé suit avec 190 millions de dollars d'investissements, représentant 6,7 % du total, bénéficiant à la fois des transactions de croissance du capital-investissement et des rachats, avec 188 millions de dollars spécifiquement alloués aux investissements en croissance. Les transports et la logistique ont obtenu 83 millions de dollars (2,9 %), tandis que les services financiers ont enregistré l'activité d'investissement la plus faible parmi les cinq principaux secteurs, attirant 17 millions de dollars, soit 0,6 % du total.

Bien que les télécommunications dominent en termes de valeur d’investissement, le volume des transactions dans le secteur raconte une histoire différente. Le secteur de l’alimentation et des boissons a été le plus actif en termes de nombre de transactions, enregistrant trois opérations, toutes étant des rachats. Le secteur de la santé a également enregistré trois transactions, réparties entre deux transactions de croissance et un rachat. Les services financiers ainsi que les transports et la logistique ont chacun enregistré deux transactions, représentant 13,3 % de l’activité totale du capital-investissement. L’éducation, bien que représentant une part plus modeste en termes de financement, a comptabilisé une transaction, soit 6,7 % du total des opérations de capital-investissement.

La répartition globale des transactions de capital-investissement en 2024 reflète une transition stratégique vers des secteurs alignés sur les objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Si les rachats ont dominé en termes d’allocation de capitaux, captant 82 % du total des financements en capital-investissement, les transactions de croissance du capital-investissement ont représenté près de la moitié (47 %) du volume total des opérations dans les secteurs clés.

Cette tendance suggère un appétit croissant des investisseurs pour les entreprises de taille moyenne et en phase d’expansion, notamment dans les domaines de la durabilité, de la santé et des services financiers.

Philip Bahoshy a souligné que la diversification sectorielle jouera un rôle clé dans l'évolution du marché du capital-investissement saoudien.

« Les télécommunications, la santé et les services financiers restent dominants, tandis que les secteurs émergents comme la durabilité et la logistique attireront probablement davantage de capitaux. »

La participation continue des fonds souverains, l'amélioration de la réglementation et les investissements étrangers devraient renforcer ces tendances, ouvrant la voie à un marché du capital-investissement plus stable et mature dans les années à venir, a-t-il ajouté.

« De plus, la maturité réglementaire et la profondeur du marché, où les réformes et les initiatives de la Vision 2030 favorisent la transparence et les investissements étrangers, permettront un écosystème plus fluide pour les sorties et le développement de marchés secondaires », a-t-il déclaré.

Taille des transactions
La taille des transactions reflète également l’évolution du paysage du capital-investissement en Arabie saoudite. Les transactions comprises entre 10 millions et 200 millions de dollars sont restées le principal moteur du marché saoudien du capital-investissement, bien que leur part soit passée de 72 % en 2023 à 58 % en 2024.

Parallèlement, la proportion des transactions supérieures à 200 millions de dollars a rebondi, atteignant 29 % en 2024, contre 14 % en 2023.

Paysage de l’investissement
« L’écosystème d’investissement en Arabie saoudite est en pleine transformation stratégique, porté par la Vision 2030, les réformes réglementaires et une participation institutionnelle croissante », a déclaré Bahoshy.

Il a souligné que le capital privé, englobant le capital-investissement, le capital-risque et la dette à risque, joue un rôle complémentaire dans l’évolution du paysage financier du pays.

Alors que le capital-investissement se concentre sur l'expansion des entreprises matures, le capital-risque reste un moteur essentiel de l'innovation à un stade précoce, en particulier dans les domaines de la fintech et du commerce électronique.

Le financement en capital-risque en Arabie saoudite a atteint un sommet de 1,3 milliard de dollars en 2023, avant de redescendre à 750 millions de dollars en 2024. Dans le même temps, la dette à risque émerge comme une solution de financement alternative pour les startups.

À mesure que l’écosystème d’investissement saoudien se maturera, l’interaction entre le capital-investissement, le capital-risque et les véhicules d’investissement alternatifs jouera un rôle clé dans la diversification économique à long terme et l’optimisation des capitaux.

« À mesure que le capital-investissement arrive à maturité et que les fusions-acquisitions se multiplient, les startups financées par le capital-risque disposeront de meilleures options de liquidité, ce qui renforcera le cycle d'investissement », a expliqué Bahoshy.

L’évolution du marché saoudien du capital-investissement révèle une approche plus mesurée et stratégique de l’allocation des capitaux, positionnant le pays pour une croissance stable et durable à long terme.

« Le paysage de l'investissement en Arabie saoudite évolue vers un écosystème à plusieurs niveaux où le capital-investissement favorise l'expansion, le capital-risque encourage l'innovation et les véhicules d'investissement alternatifs apportent liquidité et diversification », a déclaré Bahoshy.

« L’interaction entre ces trois piliers sera essentielle pour soutenir la diversification économique à long terme, améliorer l’efficacité du capital et renforcer la confiance des investisseurs », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le secteur non pétrolier des Émirats arabes unis maintient sa dynamique de croissance : S&P Global

Abu Dhabi, capitale des Émirats arabes unis. (Shutterstock)
Abu Dhabi, capitale des Émirats arabes unis. (Shutterstock)
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  • Le secteur privé non pétrolier des Émirats arabes unis a poursuivi sa croissance régulière en février, soutenu par l'amélioration des conditions commerciales
  • Cette croisssance s’inscrit dans une tendance plus large observée au Moyen-Orient, où les pays poursuivent activement leurs efforts de diversification économique

RIYAD : Le secteur privé non pétrolier des Émirats arabes unis a poursuivi sa croissance régulière en février, soutenu par l'amélioration des conditions commerciales et une hausse des nouvelles commandes, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, la société de services financiers a révélé que l'indice des directeurs d'achat (PMI) des Émirats s’élevait à 55 au cours du deuxième mois de l’année, un chiffre inchangé par rapport à janvier et légèrement en baisse par rapport au sommet de neuf mois atteint en décembre (55,4).

S&P Global souligne que toute lecture du PMI supérieure à 50 indique une expansion des conditions du secteur privé, tandis qu’un chiffre inférieur à 50 signale une contraction.

La forte croissance des activités commerciales non pétrolières aux Émirats arabes unis s’inscrit dans une tendance plus large observée au Moyen-Orient, où les pays poursuivent activement leurs efforts de diversification économique.
L’Arabie saoudite a enregistré un PMI de 58,4 en février, tandis que le Koweït s’établissait à 51,6 et l’Égypte à 50,1.
David Owen, économiste principal chez S&P Global Market Intelligence, a déclaré que le rapport sur les Émirats montrait « un autre mois solide » pour les entreprises non pétrolières du pays, ajoutant : « Une lecture du PMI à 55,0 suggère que la croissance est restée relativement stable depuis son récent sommet de fin d’année dernière. »
D’après l’analyse, la croissance de l’activité commerciale s'est accélérée en février et s’est révélée plus forte que sa moyenne de long terme de 54,4.

Les entreprises ayant participé à l’enquête PMI ont indiqué que leur production avait augmenté en réponse à des niveaux croissants de nouvelles affaires.

L’étude a également révélé que l’amélioration des conditions du marché, les efforts publicitaires et la modération des pressions sur les prix de production ont stimulé la demande parmi les entreprises privées non pétrolières le mois dernier.

Toutefois, selon le rapport, certaines entreprises du secteur non pétrolier ont fait preuve de prudence, signalant que la concurrence nationale et internationale avait freiné la croissance en février.

« Le secteur n’est pas exempt de défis, comme l’indique un niveau limité de confiance quant aux perspectives pour l’année à venir. Les entreprises continuent de subir la pression d’une concurrence intense, ce qui a limité les hausses de prix », a déclaré Owen.

Il a ajouté : « La hausse des coûts a entraîné une légère accélération de l’inflation des prix de vente en février. De plus, les entreprises cherchent activement à obtenir de nouveaux contrats, ce qui a conduit à une accumulation rapide des commandes en attente. »

Le rapport indique également que la création d’emplois dans le secteur non pétrolier des Émirats arabes unis est restée limitée en février. Alors que certaines entreprises ont recruté du personnel supplémentaire pour accroître leur capacité, la plupart ont maintenu leurs effectifs inchangés.

« Bien que la croissance robuste de l’activité commerciale suggère que le volume des commandes devrait éventuellement être traité, d’autres facteurs, tels que la faible création d’emplois et les retards administratifs, constituent des risques pour cette perspective », a précisé Owen.

Il a également souligné que les entreprises non pétrolières aux Émirats arabes unis continuent de rencontrer des difficultés à obtenir les paiements de leurs clients, mettant en évidence la nécessité de mettre en place des mesures politiques efficaces pour remédier à cette situation.

Dans le même rapport, S&P Global a révélé que le PMI de Dubaï avait légèrement diminué pour atteindre un plus bas de trois mois à 54,3 en février, contre 55,3 en janvier, indiquant une amélioration plus lente de la santé du secteur non pétrolier de l’Émirat.

Malgré cette baisse, l’amélioration globale du secteur non énergétique de Dubaï est restée solide, soutenue par une forte expansion des nouvelles commandes et de la production.

L’analyse a ajouté que le niveau d’activité des entreprises non pétrolières à Dubaï a augmenté en février grâce à une demande plus forte et à une atténuation des pressions sur les prix.

Le taux d’augmentation des prix des intrants a été le plus faible enregistré en quatre mois, entraînant une hausse minime des prix moyens facturés.

En février, les entreprises non pétrolières de Dubaï ont vu leurs attentes commerciales remonter à un plus haut de trois mois, mais elles sont restées relativement modérées.

La plupart des entreprises privées non énergétiques de Dubaï ont maintenu leurs niveaux d’emploi inchangés par rapport à janvier, bien que la croissance des stocks ait été soutenue par une augmentation des achats d’intrants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


2024, une mauvaise année pour les investissements étrangers en France

Moins de projets d'investissements et à la clé moins d'emplois: la France a perdu en attractivité en 2024, entre instabilité politique et contexte international inédit, selon les chiffres dévoilés mardi par le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. (AFP)
Moins de projets d'investissements et à la clé moins d'emplois: la France a perdu en attractivité en 2024, entre instabilité politique et contexte international inédit, selon les chiffres dévoilés mardi par le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. (AFP)
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  • "Le nombre de décisions d'investissements internationaux s'est contracté de 7% en 2024", annonce-t-il dans un entretien au journal Les Echos, précisant que le chiffre s'est établi l'an dernier à "1.688 projets"
  • Plus impressionnante, la forte baisse des promesses d'emplois liées aux décisions d'investissements, "en repli de 36% sur un an", selon le ministre

PARIS: Moins de projets d'investissements et à la clé moins d'emplois: la France a perdu en attractivité en 2024, entre instabilité politique et contexte international inédit, selon les chiffres dévoilés mardi par le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin.

"Le nombre de décisions d'investissements internationaux s'est contracté de 7% en 2024", annonce-t-il dans un entretien au journal Les Echos, précisant que le chiffre s'est établi l'an dernier à "1.688 projets".

Plus impressionnante, la forte baisse des promesses d'emplois liées aux décisions d'investissements, "en repli de 36% sur un an", selon le ministre.

Des chiffres qui dressent un tableau sombre de l'économie française en 2024, mais que Laurent Saint-Martin tient à relativiser: la baisse du nombre de projets "est plus faible que chez nos voisins européens notamment. Cela nous maintient toujours largement au-dessus des niveaux pré-Covid, ce qui démontre que la France reste un pays très attractif pour les entreprises étrangères".

De même, concernant l'effondrement des promesses d'emploi, Laurent Saint-Martin demande de "remettre ce chiffre en perspective après des années 2022 et 2023 post-Covid exceptionnelles", et ajoute que "cette baisse sur l'emploi s'observe aussi chez nos voisins".

Pour expliquer cette érosion de l'attractivité de la France, le ministre met en avant "un contexte international extrêmement complexe, qui plus est marqué par un ralentissement économique dans de nombreux pays, et dans un contexte hexagonal marqué par un certain attentisme dû à l'incertitude économique et politique".

Ces chiffres issus du rapport annuel de Business France, qui seront officialisés mercredi matin, font écho à ceux de la Chambre de commerce américaine en France (AmCham), publiés mardi. Ces derniers mettent en avant l'influence de l'incertitude politique et budgétaire en France sur le moral des investisseurs américains.

En 2024, la France a connu quatre chefs de gouvernement différents, une dissolution de l'Assemblée nationale, la première adoption d'une motion de censure depuis plus de 60 ans, et son budget pour 2025 a été adopté avec plusieurs semaines de retard.

D'après l'AmCham, une majorité d'investisseurs américains estime que la dissolution de l'Assemblée nationale en juin (51%) et la chute du gouvernement Barnier en décembre (78%) ont affecté négativement leurs investissements en France ou l'attractivité du pays, selon cette enquête effectuée auprès de 151 entreprises américaines représentant plus de 95 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 220.000 employés en France.

Face à Trump, l'Europe "prête à riposte" 

Alors que les Etats-Unis y sont le premier investisseur étranger, la perception de la France par les maisons mères s'est dégradée en 2024: 36% la jugent bonne et 3% excellente, contre 45% et 7% en 2023.

"Le baromètre de l'AmCham a été effectué au pire moment, en pleine censure du gouvernement Barnier et alors qu'il n'y avait pas de budget adopté", a répliqué Laurent Saint-Martin dans Les Echos.

Par ailleurs, le nombre de projets d'investissements se maintient "toujours largement au-dessus des niveaux pré-Covid, ce qui démontre que la France reste un pays très attractif pour les entreprises étrangères", argue Laurent Saint-Martin.

Il se montre optimiste pour les mois à venir: "J'observe que les premiers signaux de l'année 2025 sont extrêmement bons et nous confortent dans l'idée que l'incertitude et l'attentisme des investisseurs sont désormais largement derrière nous".

Si la politique intérieure a retrouvé davantage de stabilité depuis l'adoption du budget début février, le contexte international est en revanche plus chaotique que jamais, sur fond de guerre commerciale menée par Donald Trump.

Le président américain, qui a annoncé des mesures contre la Chine, le Canada et le Mexique, a également l'Europe, et donc la France, dans son viseur, ce qui pourrait encore ralentir les investissements américains en France.

Les hausses de droits de douane décidées par Donald Trump "auront des impacts négatifs pour tout le monde" et "d'abord aux États-Unis", prévient le ministre du Commerce extérieur, avertissant que "l'Europe est prête à riposter". "Si vous montrez de la faiblesse face à Donald Trump, vous risquez de perdre encore plus", a justifié Laurent Saint-Martin.