France : pas assez entendues, les musiciennes montent le volume

Des spectateurs regardent un clip vidéo sur un écran, dans le cadre d'une campagne de sensibilisation sur les violences sexuelles et discriminatoires avec le "domaine culturel", au festival de musique "Printemps de Bourges", à Bourges dans le centre de la France, le 23 juin 2021. (Guillaume Souvant/AFP)
Des spectateurs regardent un clip vidéo sur un écran, dans le cadre d'une campagne de sensibilisation sur les violences sexuelles et discriminatoires avec le "domaine culturel", au festival de musique "Printemps de Bourges", à Bourges dans le centre de la France, le 23 juin 2021. (Guillaume Souvant/AFP)
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Publié le Samedi 16 octobre 2021

France : pas assez entendues, les musiciennes montent le volume

  • En France, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) n'a recensé que «17% d'autrices, compositrices et éditrices de musique»
  • «Il y a une sexualisation, qui passe par le contrôle de l'image par le label, pour le choix des photos ou des clips»

PARIS : Le mouvement #MusicToo a mis en lumière les agressions sexuelles dans la musique mais d'autres combats restent à mener selon les femmes du secteur en France, qui jugent leur légitimité encore trop attaquée et se disent oubliées dans les organigrammes.

"Pour évoquer un problème, il faut commencer par donner des chiffres", a résumé l'une d'elles, Corinne Sadki, du Centre national de la musique, à l'occasion d'un forum, "Les femmes de la musique", au festival parisien MaMA (Marché des musiques actuelles).

 

En France, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) n'a recensé que "17% d'autrices, compositrices et éditrices de musique", selon la responsable de cet organisme, Catherine Boissière, présente au MaMA.

Sans doute parce que "tout est fait pour que les femmes ne se sentent pas légitimes, ou ne soient pas créditées", estime Emily Gonneau, co-fondatrice de Change de disque, une plateforme qui lutte notamment contre les problèmes structurels des femmes (rémunération et progression de carrière) dans l'industrie musicale.

Et tous les genres musicaux sont concernés.

Selon Héloïse Luzzati, de l'association Elles creative women qui vise à pallier l'absence des femmes dans les programmations musicales, "seulement 4% des œuvres de compositrices classiques sont programmées". "En 25 ans d'études du violoncelle, je n'ai jamais joué l’œuvre d'une femme", souligne-t-elle.

- Mécanismes insidieux -

Lors de ce forum, la rappeuse Tracy De Sa, née en Inde, évoque les nombreux pièges à éviter pour une femme. "Il y a une sexualisation, qui passe par le contrôle de l'image par le label, pour le choix des photos ou des clips, on te dit au début qu'il faut +que tu plaises+. Sans parler de l'usage de Photoshop pour blanchir ma peau".

"Et quand c'est nous qui choisissons de nous dénuder dans nos clips, alors là, on entend qu'on +en fait trop+, qu'on n'a trouvé +que ça pour développer notre art+", dénonce-t-elle.

Les mécanismes insidieux qui piègent les femmes se situent à tous les endroits de la filière, comme chez les techniciens.

"Les employeurs sont plus exigeants envers nous, on nous demande d'avoir un fort caractère, car c'est un milieu masculin, mais on nous en fait ensuite le reproche +quand une femme donne son avis, ça fait des vagues+", relate une régisseuse, Virginie Bègue. 

Au sommet de la pyramide, la situation n'est guère reluisante. Seuls 14% des postes de direction dans les labels sont occupés par des femmes, selon une étude en 2019 du centre français d'information et de ressources pour les musiques actuelles (Irma).

- Des leviers pour changer -

Mais des leviers existent pour faire changer les choses.

L'association Elles creative women attaque le problème de visibilité des compositrices du classique à la racine, avec un projet d'exhumation de manuscrits. Héloïse Luzzati a aussi créé un festival baptisé Un Temps pour Elles, une chaîne vidéo La Boîte à Pépites et un label de disque, Elles Records (premiers opus pour 2022), pour mettre en valeur ce travail.

Une administratrice au service des artistes-entrepreneurs du rap, Céline Bakond, raconte au forum avoir trop longtemps intégré les discours machistes, développant un "syndrome de l'imposteur". "J'avais beaucoup de mal à facturer un tarif juste pour mon travail, travaillant gratuitement ou faisant plus de choses que je n'aurais dû".

C'est un programme de mentorat pour les femmes dans l'industrie musicale, Mewem, qui lui a ouvert les yeux, lui démontrant qu'elle avait toute sa "place" dans la filière. Une des tutrices de Mewem est une figure du milieu, Pauline Duarte, directrice du label Epic France.

La crise sanitaire a mis le secteur sur pause mais a eu un bon côté. "Les patrons ont réfléchi à la question et, après le Covid, ils veulent des équipes techniques paritaires", se réjouit la régisseuse Virginie Bègue. Pour recruter, elle va s'appuyer, par exemple, sur une association, Bandshe, qui a pour but de soutenir, valoriser et démocratiser la place des femmes dans la musique live.


Jacquemus dévoile sa nouvelle campagne sous le soleil d’Égypte

La campagne présente des visuels saisissants devant la Grande Pyramide de Gizeh. (Instagram)
La campagne présente des visuels saisissants devant la Grande Pyramide de Gizeh. (Instagram)
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  • La maison de couture française Jacquemus a dévoilé mercredi sa dernière campagne, "La croisière", qui se déroule entièrement en Égypte
  • La campagne, réalisée par le photographe et réalisateur égyptien Mohamed Sherif, met en scène le mannequin brésilien et néo-zélandais Angelina Kendall et le mannequin égyptien Mohamed Hassan

DUBAI : La maison de couture française Jacquemus a dévoilé mercredi sa dernière campagne, "La croisière", qui se déroule entièrement en Égypte et a été filmée au cours d'un voyage de 24 heures du Caire à Assouan.

La campagne, réalisée par le photographe et réalisateur égyptien Mohamed Sherif, met en scène le mannequin brésilien et néo-zélandais Angelina Kendall et le mannequin égyptien Mohamed Hassan, et fusionne la haute couture avec les paysages historiques et naturels de l'Égypte.

Elle présente des images saisissantes devant la grande pyramide de Gizeh, le long du Nil, sur une terrasse en bois au bord de la rivière et dans des fermes luxuriantes entourées de palmiers.

Sur les photos et les vidéos, on voit Kendall porter des pièces de la collection Jacquemus, notamment un manteau volumineux à pois avec des manches exagérées et une longue traîne, une robe rouge audacieuse et un ensemble deux pièces sculptural imprimé banane, entre autres.

Quant à Hassan, il portait un costume blanc cassé à la coupe décontractée, une chemise à rayures jaunes et blanches glissée dans un pantalon noir à jambes larges, ainsi qu'un ensemble entièrement noir composé d'une chemise à col ouvert et d'un pantalon taille haute.

En plus des photos, une série de courtes vidéos du voyage, montrant les paysages du Caire à Assouan, ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla accueille le Sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram

Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
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  • Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira des créateurs de contenu de premier plan du monde entier

ALULA : AlUla s'apprête à accueillir le premier sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement aura lieu du 20 au 22 avril, organisé par Meta, la société de technologie, en partenariat avec la Commission royale pour AlUla, et en collaboration avec l'Autorité saoudienne du tourisme et Riyadh Air.

Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira les principaux créateurs de contenu du monde entier. Au programme figurent des tables rondes interactives, des allocutions d'ouverture ainsi que des discussions prospectives sur l’avenir de la création de contenu. Les échanges aborderont des thématiques telles que les médias sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution du paysage numérique.

Ces créateurs ont collectivement collecté plus de 231 millions de followers dans le monde entier, soulignant l'importance croissante du marketing d'influence dans les destinations de voyage d'aujourd'hui.

Le sommet proposera également des sessions sur la manière d'utiliser au mieux les outils de la plateforme, d'explorer les dernières mises à jour techniques et d'identifier de nouvelles opportunités dans la Creator Economy.

Des dialogues interactifs offriront aux participants l’opportunité d’échanger directement avec les directeurs de produit de Meta, tandis que des forums ouverts favoriseront le partage d’expertise et la création de collaborations durables entre créateurs.

Ce sommet est l'occasion d'acquérir des connaissances, d'entrer en contact avec les leaders de l'industrie et de rester à l'avant-garde de la scène numérique en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le lancement de Cinamaa, une nouvelle ère pour les études cinématographiques en Arabie saoudite

L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
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  • Des experts ont souligné l'importance du développement des études cinématographiques en Arabie saoudite

RIYAD : La Commission saoudienne du film a lancé une nouvelle initiative, Cinamaa, pour promouvoir les études cinématographiques et soutenir les personnes qui se lancent dans l'industrie.

Un événement de lancement a eu lieu mercredi au Palais culturel de Riyad, organisé par la commission et la National Film Archive.

Le site web Cinamaa, une plateforme destinée à aider à former les cinéastes, les critiques et les cinéphiles aspirants, en leur permettant de partager leur travail, offre aux utilisateurs l'accès à des articles, des études, des discussions, des ateliers et des courts-métrages sur divers sujets liés au cinéma.

À l’issue d’une table ronde consacrée à l’importance des études cinématographiques dans le milieu universitaire, Salma Tarek, professeure de littérature au département de langue française de l’Université du Caire, a déclaré à Arab News : « Nous devons distinguer entre les études universitaires et les études sur le cinéma, c'est-à-dire l'enseignement de niveau universitaire, et les études dans les instituts cinématographiques, qui visent à former des techniciens et des cinéastes ».

« Ces dernières sont très importantes et largement disponibles, mais les études cinématographiques aux niveaux scolaire et universitaire font encore défaut », a-t-elle ajouté. 

À l'étranger, par exemple, les enfants de l'école primaire suivent des programmes de lecture et d'alphabétisation qui comprennent une section sur la façon de "lire" un film. Ils apprennent ce qu'est un plan, ce que signifie un mouvement de caméra, car ces éléments font désormais partie du langage de base qui nous permet d'interpréter le monde qui nous entoure", a déclaré Mme Tarek.

« Le cinéma n'est plus seulement une forme d'art, c'est une forme de discours. Nous y sommes constamment exposés et il est très important que nous apprenions à décoder ses messages », a-t-elle indiqué. 

Selon Mme Tarek, ces messages sont constamment envoyés aux spectateurs, qui doivent les recevoir de manière ouverte et réfléchie.

« L'université est l'institution la mieux placée pour jouer ce rôle », a-t-elle précisé. 

Lorsqu'on lui demande ce qui peut être fait pour faire avancer ce programme, elle répond qu'il faut d'abord être convaincu de la valeur des études cinématographiques, une tâche qui, selon elle, n'est "pas simple".

Le point d'entrée, cependant, se trouve dans les études interdisciplinaires.

"Par exemple, les départements de littérature peuvent proposer des cours sur la relation entre l'art de la performance et le cinéma. Dans les départements d'histoire, il peut y avoir un cours sur le cinéma et l'histoire. Peu à peu, ces frontières s'ouvriront et nous commencerons à développer une culture cinématographique au sein des institutions académiques.

Ces institutions auront alors les capacités et les bases nécessaires pour créer des départements dédiés aux études cinématographiques, ce qui, selon M. Tarek, est le "but ultime".

Le panel a également discuté de la nécessité de produire davantage de contenu arabe original en plus des traductions de films étrangers.

Tareq Al-Khawaji, critique de cinéma et conseiller culturel au Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale, a déclaré que les jeunes Saoudiens intéressés par l'écriture de scénarios ont une grande opportunité de développer des scénarios qui peuvent contribuer à renforcer la scène cinématographique dans le Royaume.

Le lancement de Cinamaa a été suivi de la signature de deux protocoles d'accord entre la Commission du film saoudien et ses partenaires, la Saudi Broadcasting Authority et la Fédération internationale des critiques de cinéma.

Le directeur général de la commission, Abdullah Al-Qahtani, a pris la parole aux côtés de Mohammed Fahad Al-Harthi, directeur général de la SBA et ancien rédacteur en chef d'Arab News, et du directeur général de Fipresci, Ahmad Shawky.

La création de l'Association des critiques de cinéma a également été annoncée. Il s'agit de la première entité professionnelle indépendante dédiée à la critique cinématographique en Arabie Saoudite.

À la fin de la soirée, les portes se sont ouvertes pour accueillir les invités dans une exposition sur l'histoire du cinéma dans le monde arabe. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com